Le récent communiqué du président de la Cour Constitutionnelle ne cesse de susciter de vives réactions. Le Mouvement « En Aucun Cas » se mêle au débat. Dans un communiqué de presse dont Togotopinfos a eu copie, le mouvement fait son analyse sur le sujet. Pour « en aucun cas », cette sortie est « pernicieuse » et « inopportune ». Lecture du communiqué!
COMMUNIQUÉ RELATIF À LA SORTIE INNOPORTUNE ET IRRESPONSABLE DU PRÉSIDENT DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE.
Alors même que le peuple Togolais avec le soutien actif de la CEDEAO, de l’union Africaine et des institutions internationales s’attellent de façon active à trouver des solutions pacifiques, concertées et efficientes aux revendications touchant au retour à la constitution de 1992, au droit de vote de la diaspora, au découpage électoral, aux réformes des institutions impliquées dans l’organisation des élections ( HAAC, CENI, Cour constitutionnelle, Cour des Comptes, Police, Gendarmerie et forces de défense) ,au fichier électoral, aux conditions d’organisation, de sécurisation et de proclamation des élections municipales, législatives et présidentielles, la très contestée et rejetée cour constitutionnelle présidée par Abdou ASSOUMA a, en date du 12 juin 2018 rendu public un communiqué pernicieux par lequel elle enjoint au gouvernement et à la CENI, tous deux objets de la crise politique actuelle d’organiser les élections législatives avant le 19 Août 2018.
Ce communiqué émanant du Président de cette institution béquille très contestée suscite en nous plusieurs interrogations :
1-Est-il suffisamment informé des revendications qui sous-tendent les gigantesques manifestations qui ont cours depuis le 19 Août 2017 ?
2- Sait -il qu’un dialogue politique impliquant des chefs D’états extérieurs est en cours ?
3- Vit-il toujours au Togo et suit-il à la lettre tout ce qui s’y passe ?
4- Quel objectif poursuit-il réellement à travers ce communiqué contradictoire et laconique ?
Une réflexion scientifique et une lecture objective des réelles intentions qui sous-tendent la publication de ce communiqué nous permet et permettra à coup sûr à tout observateur de savoir qu’en réalité le président de la cour constitutionnelle préfère que soit organisées des élections frauduleuses, contestées et générateurs de crises que des élections transparentes et démocratiques; car si tel n’était pas le cas, il se serait plutôt tu ou à la rigueur aurait invité le gouvernement à opérer rapidement les réformes qui s’imposent en vue de l’organisation d’élections libres, démocratiques et transparentes avant » la fin de l’année « .
Ce faisant, il aurait non seulement prouvé qu’il est conscient de l’impossibilité d’organiser des élections apaisées et transparentes dans les conditions actuelles, que l’institution qu’il préside est au service des intérêts de la société et qu’elle est respectueuse des institutions et personnalités extérieures impliquées dans le dialogue politique en cours.
Au lieu donc de cela, il a préféré raviver les tensions en ressuscitant les vieux démons du passé.
De même, il est tout à fait surprenant que le président de la cour constitutionnelle fonde » ses injonctions » sur la constitution et le code électoral que conteste ouvertement dans les rues de toutes les villes du pays le peuple.
En conséquence, le Mouvement EN A UCUN CAS tient à rappeler à la cour constitutionnelle et à ses membres qu’ils font eux-mêmes l’objet de vives contestations depuis 11 mois et qu’à ce titre ils sont disqualifiés pour parler d’élection ou pour inviter le gouvernement et la CENI en place à accélérer le processus électoral.
Ceci étant, le communiqué visé n’engage que son signataire, les institutions illégitimes auxquelles il s’adresse et ceux qui, comme à l’accoutumée voudront encore participer à des élections frauduleuses et taillées sur mesures.
Tout en rappelant, par ailleurs que toute tentative d’organiser des élections frauduleuses et générateurs de tensions sera vigoureusement combattu, le Mouvement EN AUCUN CAS met en garde tous les partis politiques et tous ceux qui, dans les coulisses s’activent pour participer à ces simulacres d’élections auxquelles convie la cour constitutionnelle qu’ils seront tenus pour responsables de tout ce qui adviendra et verront, sur leurs chemins le peuple.
Enfin et pour finir, le Mouvement EN AUCUN CAS remercie la cour constitutionnelle d’avoir elle-même confirmé à la face de tous qu’elle est non seulement illégitime et porteuse des germes de contestation mais aussi et surtout que le peuple a raison d’exiger qu’elle soit dissoute et réformée.
Fait à Lomé, le 14 juin 2018
Le 1er Porte-parole,
Foly SATCHIVI
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