Togo, Mobilisation du 19 août : Une réponse claire du peuple togolais à Awa Nana-Daboya et sa bande du machin « Commission sur les Réformes »

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Le week-end dernier, le peuple togolais a transcendé la peur et est sorti massivement dans les rues de Lomé, de l’intérieur du pays et aussi au sein de la diaspora, pour réclamer le retour à la Constitution de 1992 et l’effectivité du vote pour la diaspora. Le seul bémol, c’est le bilan enregistré.

Togo, Mobilisation du 19 août :  Une réponse claire du peuple togolais à Awa Nana-Daboya et sa bande du machin « Commission sur les Réformes »

Les Togolais dont les aspirations n’ont jamais été prises en compte par le régime cinquantenaire RPT/UNIR, sont sortis exprimer l’orientation qu’ils voudraient voir imprimer à leur pays. Cette mobilisation est remplie de messages à l’endroit de Faure Gnassingbé. Mais il s’agit aussi d’une réponse claire adressée à la commission des intellectuels missionnés par le Prince pour lui tailler une « Constitution tout cousu » afin se souder au pouvoir.

Les Togolais dans les rues, la Commission des réformes en tournée

Ils étaient des milliers de Togolais dans les rues samedi dernier, à l’appel de Tikpi Atchadam et du Parti national panafricain (PNP), malgré les menaces et intimidations des ministres de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, et de la Sécurité et de la Protection civile. Malheureusement, Yark Damehame et Payadowa Boukpessi ont mis leur menace à exécution. Dans certaines villes, ce sont des militaires qui ont été déployés, en lieu et place des policiers et gendarmes qui ont les prérogatives du maintien de l’ordre et de la sécurité.  Ils tapaient sur les manifestants comme sur des bêtes de somme, les gazaient, tiraient à bout portant sur eux. Bilan, deux (02) morts officiellement enregistrés, des dizaines de blessés. Toute la journée de samedi et le week-end entier étaient sous tension.

Mais pendant que les populations togolaises étaient dans les rues et victimes de la répression de la soldatesque, la fameuse Commission de réflexion sur les réformes constitutionnelles, institutionnelles et politiques continuait sa pseudo-tournée sur toute l’étendue du territoire débutée par le grand Nord et destinée à recueillir l’avis des populations. Ce samedi 19 août, Awa Nana-Daboya et compagnie étaient dans les préfectures de Yoto et de Zio, notamment à Tabligbo et à Tsévié. Et lors des échanges, les populations ont justement évoqué la gâchette facile des corps habillés et les morts gratuits qu’ils font souvent. C’était sans savoir que leur souhait sera encore démenti par les agissements des corps habillés à Sokodé.

L’avis clair du peuple à Awa Nana et cie

«Recueillir leurs avis et suggestions pour nourrir la réflexion et proposer des réformes qui tiennent compte de notre histoire, reflètent nos réalités et répondent aux aspirations du peuple togolais », tel est l’objectif de cette tournée à travers toutes les préfectures, à la rencontre des populations.  Justement les populations togolaises ont suffisamment exprimé leur désir dans les rues de Lomé, Kara, Sokodé, Bafilo, Anié, de même que dans de nombreux pays de la diaspora ce samedi 19 août.

En effet, le peuple est sorti réclamer fondamentalement le retour à la Constitution de 1992 adoubée à presque 100 % lors d’un référendum populaire, mais que le pouvoir RPT/UNIR s’est employé à tripatouiller et dépouiller de sa substance. Cette Constitution a au moins le mérite de consacrer la limitation du mandat présidentiel à deux, le mode de scrutin à deux tours, plus démocratique, de renforcer les prérogatives du Premier ministre, etc. Mais le peuple n’en avait même pas connu un début de jouissance avant que le pouvoir n’y mette le bistouri. A la présidentielle de 1993, Eyadema avait pris soin d’écarter Gilchrist Olympio pour se faciliter la tâche. En 1998, la victoire de ce dernier dans les urnes a été détournée, avec la complicité d’une certaine… Awa Nana-Daboya, à l’époque à la tête de la Commission électorale nationale, qui démissionna stratégiquement de son poste pour laisser le ministre de l’Intérieur, le Gal Séyi Mémène faire ce qui était prévu. Sur ce passé lugubre, l’accusée s’emploie à chaque fois que cela lui est rappelé, à raconter sa vie et se dédouaner. Mais Dieu seul sait si elle parvient à convaincre sa propre ombre…

La Commission va-t-elle en tenir compte ?

Les Togolais, par leur mobilisation aux côtés du PNP samedi, ont en réalité simplifié le travail à la Commission de réflexion sur les réformes. A presque toutes les étapes, la préoccupation exprimée par les populations à la délégation est restée la même : retour à la Constitution de 1992, du moins à sa quintessence. On serait dans un pays où le respect de la volonté populaire est une réalité que cette Commission aurait arrêté en même temps sa tournée, parce que la réponse lui est déjà donnée. Et elle rend dès lors caduque la mission ou la raison d’être même de la Commission. Mais connaissant la feuille de route secrète de ses membres, en fait missionnés pour confectionner une « Constitution tout cousu » au Prince, il serait illusoire d’espérer voir Awa Nana et sa suite prendre en compte cette réponse claire du peuple et tirer les bonnes conséquences.

De toute façon, la perche est tendue à Awa Nana-Daboya de payer sa dette morale envers le peuple togolais. Car, il faut le dire, elle a aussi sa part de responsabilité dans la longue tribulation du peuple togolais, tout comme une certaine Kissem Tchangaï-Walla en 2005 qui a accepté proclamer les résultats tronqués, ce qui a entrainé la contestation, puis la répression, les morts…Awa Nana aurait eu le courage en 1998 de proclamer le verdict des urnes donnant Gilchrist Olympio vainqueur que le règne Gnassingbé se serait arrêté là, qu’il n’y aurait jamais eu de 2005 – violences meurtrières et leurs suites de morts, de blessés , etc.-, de Faure Gnassingbé au pouvoir, de 3e mandat, d’envie d’en bénéficier d’un 4e, de se cimenter au trône…

« La meilleure décision que la citoyenne Awa Nana devrait prendre suite aux évènements de ce samedi 19 Aout 2017, est d’aller persuader le Prince de Lomé 2 que les faits du Samedi Rouge disent déjà avec éloquence et bravoure ce que le peuple dans sa majorité veut du fond du cœur comme constitution. Il s’agit du retour à la Constitution de 1992. Madame Awa Nana devra prendre son courage à deux mains pour aller droit au palais du Prince pour lui faire confidence de cette vérité, en tout respect et en toute franchise. Si elle n’avait pas pu dire la vérité au père il y a près de 20 ans, peut-être par peur de représailles en ce temps-là, elle peut saisir l’occasion actuelle pour dire la vérité au fils, un fils qui peut être le sien propre. Par ce geste souhaitable, elle pourra sauver sa propre dignité cette fois-ci. Le Samedi Rouge lui offre après coup une occasion en or pour se racheter auprès du peuple. Elle doit écourter la tournée. En faisant ainsi, elle économisera par ailleurs quelques dizaines de millions de Francs sur le budget public prévu pour cette mission que tout bon sens traite à raison de superflue. Elle se rendra un grand service à elle-même et rendra en même temps un brin de service au peuple Togolais qui est en tourment depuis 50 ans », telle est l’interpellation que lui a lancée un compatriote de la diaspora, qui lui demande de « sauver sa dignité en suspendant la tournée »…

Tino Kossi

Source : Liberté

27Avril.com