Togo-Mesures gouvernementales et gratification de 8 mois d’avance sur salaire : injustice et iniquité sociales par rapport aux Togolais les plus démunis

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Si au sein même du gouvernement et de l ’Assemblé nationale, personne n’a osé attirer l’attention de Faure Gnassingbé sur au moins une des 10 mesures qu’il a fait prendre pour lutter contre la vie chère, alors celui-ci doit revoir les hommes qui composent son entourage lorsqu’il est question de justice sociale et d’équité. La 4ème mesure relative à la gratification des 8 mois restants à rembourser par les fonctionnaires a consacré le peu de considération accordée aux populations les plus démunies et ayant les plus bas salaires.

Que ce soit l’augmentation de 10% de la valeur indiciaire des salaires, l’indemnité de transport, la dotation additionnelle de la subvention aux produits pétroliers, ou au gaz domestique, les fonctionnaires aux gros salaires sont les plus soignés. Mais de toutes mesures, celle relative au reliquat de l’avance sur salaire constitue la plus grosse arnaque que très peu de citoyens ont constatée. « 4. gratification du reliquat de l ’avance sur salaire consentie en janvier 2022 aux fonctionnaires et retraités sur les huit (mois restant à rembourser, soit 7,1 milliards de FCFA, afin de leur permettre de faire face à la rentrée scolaire et à la cherté de la vie ».

ette mesure fait partie des 10 mesures prises le 16 septembre 2022. Lorsqu’on considère les salaires ne dépassant pas 100.000 FCFA, on conclut que ce sont quelque 66.666 FCFA maximum quiseront considérés comme une gratification accordés aux fonctionnaires situés dans cette catégorie.Entre 200.000 FCFA et 500.000 FCFA, les fonctionnaires concernés par cette tranche se verrontaccorder des gratifications allant de 133.333 FCFA à 333.333 FCFA. Et pour les salariés dont les émoluments se situent entre 600.000 FCFA et 1.000.000 FCFA, cette catégorie de travailleurs dans le public se verra passer par pertes et profits aux dépens du contribuable togolais des sommes comprises entre 400.000 FCFA et 666.666 FCFA.Les salaires les plus imposants se situent entre 2.000.000 FCFA et 5.000.000 FCFA. Tous ceux qui sont éligibles dans cette catégorie ne verront plus le reste des prélèvements à déduire de leurs salaires. Et ce sont entre 1.333.333 FCFA et 3.333.333 FCFA dont le gouvernement togolais les aura gratifiés. Est-ce juste ? Est-ce équitable par rapport d’abord aux salaires les plus bas, puis par rapport au reste des citoyens qui s’acquittent de leurs impôts, mais sans être éligibles au rang des fonctionnaires ?

L’incongruité et le peu de sérieux résident dans le justificatif qui sous-tend la mesure : «…afin de leur permettre de faire face à la rentrée scolaire et à la vie chère » ! Par rapport aux salaires les plus conséquents, la phrase ressemble plus à une insulte adressée au reste des citoyens togolais.Combien faut-il à un parent pour se pourvoir en fournitures scolaires pour sa progéniture ? Mieux, la vie chère à laquelle fait allusion le gouvernement frappe-t-elle aussi autant les fonctionnaires qui, en plus des primes, bénéficient de bons de carburant et autres avantages ?Et dans cette situation, on argue un total de 7,1 milliards FCFA qui sera pris en charge par l’Etat togolais. Donc l’ensemble des contribuables qui participent aux recettes du pays. L’idéal ferait dresser des cheveux sur des têtes si le gouvernement osait répartir les 7,1 milliards selon les tranches salariales comme indiquées plus haut.

« Aucun Togolais ne sera laissé de côté », nous a-t-on ressassés, comme pour dire que tous les citoyens sans exclusive seront pris en compte. Mais dans les faits, seuls les fonctionnaires en général, et les grands salariés en particulier ont profité de cette mesure. Justice et équité sociales, où êtes-vous ? Parce que Faure Gnassingbé, chef d’Etat et président de TOUS les Togolais avait dit en avril2012 : « Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès ». On était à la veille de la fête de l’Indépendance. Plus de 10 ans après ce discours, l’occasion lui a été donné de montrer qu’en temps de crise, aucun citoyen ne serait laissé de côté. Mais le 16 septembre 2022, il fait autre chose. Malheureusement.

Quotidien Liberté

Source : icilome.com