Togo : Mango et Bafilo, Deux villes sous les balles réelles de Faure Gnassingbé.

0
592

Mango

Tout a commencé le mardi par une caravane de l’opposition en prélude à la marche d’hier. Le RPT-UNIR, comme à son habitude, se jette dans sa logique de ses contre-marches. Une délégation est dépêchée de Lomé pour les besoins de la cause. Les deux marches accouchent hier de violences et de casses. Un jeune garçon tombe sous les balles réelles. Son corps transporté par les partisans de l’opposition en martyre sera un temps exposer sur le trône royal.

La nuit, vers 1h du matin, grâce aux jeunes les corps habillés tentent vainement un assaut sur la ville. Mais dès les premières lueurs de la matinée d’aujourd’hui, les forces habillés, composés de différents corps en uniformes, ont eu raison des jeunes et s’en prennent à la ville. C’est à balles réelles qu’ils tirent, non pas pour nécessairement tuer mais tenir tout le monde au respect. Ces militaires incendient le marché de la ville. Les magasins, boutiques dont des ateliers de coiffure longeant la place du marché n’ont pu échappé aux feux. De maison en maison, ils défoncent les portes et passent les vieux et les vieilles puis les enfants sous les cordelettes. Les portes sont défoncées et les femmes et enfants bien molestés. C’est le cas de cette dame admise en soin. Ironie de sort? Elle est une sage femme en retraite. Et tenez vous bien, cette innocente vieille dont les militaires ont la porte pour l’humilier, est celle qui a fait au sieur Fambare Natchamba, un monsieur de triste record politique dans le système, son premier enfant, Hummm. Les jeunes sont réfugiés dans les brousses. Les téméraires qui ont empêché le premier assaut des militaires la nuit ne peuvent plus tenir.

La ville est en état de siège. Sans doute que, comme à leur habitude, le laboratoire RPT-UNIR et les securocrates présenteront, dans quelques heures, l’incendie du marché comme l’oeuvre du PNP. Sauf que la technologie « Android » des smartphones a permis aux vaillants peuple de Mango de laisser les traces de la barbarie militaire avec les auteurs en tenue. Ce n’est d’ailleurs pas un coup d’essaie dans cette ville de Mango considérée par le régime Faure Gnassingbé comme rebelle. En effet, en 2015, dans la répression pour installer la faune, suite à la mort d’un officier, les populations ont vécu une violence inouie analogue. Sous réserve de confirmation, notre correspondant vient de faire part de deux noyés dans le fleuve Oti hier nuit lors de la poursuite des jeunes par les militaires à la solde du régime. Si ça se confirme, les corps ne sont pas encore récupérés, le siège militaire étant encore présent. En attendant un brillant, il y a au moins 15 arrestations. Beaucoup de jeunes ont traversés la frontière du Ghana.

Bafilo

La marrée humaine est vite dispersée par des gaz lacrymogènes et des grenades offensives. Même dans leurs courses les populations ont pu distinguer les traditionnels grenades lacrymogènes des vraies grenades d’assaut. Les stigmates sont là, en attendant les photos, il suffit de voir les blessés de Bafilo pour se rendre compte que ce sont des grenades qui ont été utilisées par les soldats de Kara sous la bénédiction des responsables militaires de cette ville et des préfets Bakali (Kozah) et son collègue de Bafilo. Le bilan du 20 septembre de  58 blessés est en réalité d’au moins 77 blessés. Parmi eux dont 8 admis à l’hôpital de Sokodé, un a subi une opération réussie, un autre, retrouvé ce matin de 21 septembre dans la brousse avec un intestin visible au niveau du nombril. Il est à ce moment sur une table d’opération.

A Bafilo donc, hier c’était la chasse aux jeunes comme à Mango. Cette tranche d’âge de la population a passé la nuit dans la montagne mitoyenne à ce chef-lieu de la préfecture à la merci du froid et des reptiles venimeux. Toute la ville est quadrillée de « bérets rouges ». Comme ils le font à Sokode, depuis un temps, ils passent de maison en maison pour « corriger » enfants, vieillards et les jeunes qui n’ont pas eu le courage de demander exile dans la brousse. C’est ainsi que les militaires après avoir copieusement brimé 3 gamins les ont gardés avec eux en état critique. Les tentatives des défenseurs des droits de l’homme pour les récupérer ont été vaines. Au finish, quand leurs corps sont inanimés, les 3 gamins ont été amenés dans un camion pour une destination inconnue jusqu’aujourd’hui. Impossible de confirmer ou d’infirmer leur mort.

Les militaires encerclent les quartiers, frappent les populations et une fois fatigués ils se reposent dans les grands carrefours de la ville avant de choisir la prochaine cible sous prétexte qu’ils ont reçu un coup de caillou par ici ou par la. Les jeunes ne sont pas les bienvenus comme ce malheureux qui est accueilli par les coups et bastonnades des militaires alors qu’il arrivait de Lomé pour le 8eme jour de son parent décédé. Actuellement il se bat entre la vie et la mort à l’hôpital. La nuit ne promet aucune quiétude.

Sokodé, Lomé

Les manifestants, une vraie marée humaine, ont été dispersés alors qu’ils étaient à la hauteur de la Poste centrale. Lomé, quant à elle, promet une nuit agitée quand ont sait que des quartiers vivent déjà des barricades. les manifestants d’Agoe ont été pris en sandwich au niveau du lycée d’Agoe. Toutes les voies d’accès à la manifestation sont bouclées par la police avec une ceinture militaire à quelques mètres des lieux.

Les Togolais écrivent leur histoire. Balles réelles. Grenades d’assaut. Gaz lacrymogènes. Contre des mains nues.

Tous ceux qui rament à contre-courant de monsieur Faure Gnassingbé sont menacés. Même les officiers supérieurs ont leur dose. C’est alors que, alors qu’il est en contrôle médical à Paris, sous prétexte qu’il est dernière la fulgurante montée du PNP de Tikpi Atchadam, après que les murs de sa devanture aient été aspergés de sang et la tête d’un porc déposé dans un carton, comme ce fut fait chez le président du PNP et chez le frère jumeaux de Faure Gnassingbé, le domicile du général Seyi Mémène a essuyé des explosions de plusieurs grenades d’assaut dans la nuit du mardi au mercredi. On lui reproche de n’avoir rien fait pour étouffer le PNP dans l’œuf car cousin du président de ce parti.

Décidément, ceux qui ont commandité tout ceci sont-ils bien portants? On se rappelle de ce tristement célèbre Ernest Gnassingbé. Cinq ans avant sa mort, il tirait sur tous ceux qui lui résistaient; ta voiture fait un dédoublement sur la tienne, on te descend et les militaires ressentent; les chefs traditionnels, il torturait. L’opinion croyait qu’il était un officier méchant, mais il était en réalité un fou habillé qui mourra en état de démence. Espérons que tous ceux qui soumettent toute cette purge aux Togolais se portent bien.

Actuellement, le Ghana et surtout le Benin, déjà mis en difficulté par le naira nigérian, et sur une transition politique délicate, risquent d’accueillir encore de milliers de Togolais pour cause d’instabilité. Le silence éloquent de toute la planète contre monsieur Faure Gnassingbé ne suffit pas. Tout le monde n’arrive pas à lire les langages codés moins encore le silence. Donc, s’il existe encore une communauté internationale soucieuse des 8 millions de Togolais, pour ramener le président en exercice de la CEDEAO a enfin comprendre que le pays n’est pas un lègue de son père et qu’il doit se retirer pour faire place à une transition, soit-elle civile ou militaire, afin d’apaiser le pays vers des élections, c’est le moment ou jamais.

Abi-Alfa

27Avril.com