Par communiqué, Aklesso Atcholi, le Secrétaire Exécutif du parti Union pour la République (Unir) a menacé de sanctions, les Maires indisciplinés relevant du parti au pouvoir. Une situation intrigante qui remet, indirectement sur le tapis, un mal à la peau dure qui a cours dans le pays.
Un rappel intriguant
Dans son courrier, Aklesso Atcholi fait observer que certains de ses maires Unir mènent, dans plusieurs domaines, des actions à travers le pays et au nom du parti. Ceci, sans qu’ils n’aient l’aval de l’instance dirigeante de cette formation politique que préside depuis 2018 Faure Gnassingbé. D’un ton empreint d’injonction, le Secrétaire Exécutif du parti bleu turquoise fait remarquer aux élus locaux relavant du parti que « toute initiative à entreprendre dans l’intérêt ou qui engagerait le parti, requiert impérativement et dûment l’avis des instances dirigeantes ». Auquel cas, averti t-il, «tout contrevenant de la dite formalité s’expose aux sanctions prévues par les textes du parti » dont les premiers responsables attachent du prix à un tel rappel qui, précise l’ancien Préfet de Blitta, prend effet à partir de la date de sa diffusion.
Levé de voile sur la foire d’indiscipline…
Ce rappel de l’hiérarchie du parti Unir vient normalement à point nommé rappeler que la discipline demeure le maître mot et le leitmotiv d’un parti politique sérieux et qui se respecte. Toutefois, à l’analyse, il révèle aux yeux de l’opinion, un malaise bruissant dont les échos sont plus que retentissants dans les oreilles du commun des mortels.
En effet, c’est un secret de polichinelle qu’au Togo, nombreux sont des gens qui, au nom du zèle et surtout de leur coloration politique, prennent des largesses frustrantes et déconcertantes à différents endroits du pays. Au nom de leur militantisme zélé et borné, ces citoyens se réclamant du parti au pouvoir, s’érigent en de véritables ogres et gourous contre leurs concitoyens. Ces «agités» briment, violentent et tuent parfois, à la faveur d’une certaine immunité et l’impunité qui les couvre. L’on en veut pour preuves, les rapports nationaux et internionaux et autres sources qui ont abondamment cités les agissements, barbaries et autres atrocités commises par les miliciens et autres représentants du pouvoir Unir au nom de la conservation du pouvoir. Inutile de revenir sur les cas des petits Mussolini qui, forts de leur militantisme, torturent et hantent le quotidien des populations sans voix. Tout ceci avec un silence de soutien de la part du parti au pouvoir.
L’ironie…
Partant du constat fait par les hautes instances du parti, l’on peut raisonnablement déduire, que l’indiscipline n’est qu’à son début au sein de ce parti qui, certes jeunes mais avec les attributs du parti État, se comporte tel un ogre dans l’espace politique togolais. A force de vouloir être en hégémonie, il est d’une certitude que Unir qui n’est que la réincarnation du Rpt, parti de triste souvenir, n’a aujourd’hui dans ses rangs que des opportunistes à degré différends. En somme, des aventuriers dont la morale, la culture de l’ordre, bref les contenus sont, pour la majorité, si primaires. Avec un tel cocktail même les menaces les plus véhémentes de sanctions ne feront que sortir l’indiscipline par une porte et elle reviendra par l’autre.
De toute évidence, lorsqu’on crée une famille de gangsters qu’on ne soit pas étonné d’avoir des apparatchiks à chaque coin de la maison. En d’autres termes, bien que Atcholi entend instaurer, par sa sortie, la discipline dans les rangs, il est fort à parier que ses menaces ne feront aucun émule. Au contraire cela ne fera que marrer. Cette catégorie de Maires, et au-delà, ces militants bleus qui savent très bien pourquoi «ils se proclament d’Unir».
Source : Fraternité No.384 du 23 décembre 2020
Source : 27Avril.com