L’opposition togolaise a appelé à trois nouvelles journées de manifestations contre le pouvoir du président Faure Gnassingbé, qui fait face depuis près de trois mois à une contestation populaire dans tout le pays, selon un communiqué reçu transmis samedi à l’AFP.
La coalition de 14 partis d’opposition à l’origine de la mobilisation a appelé les Togolais à participer « encore plus nombreux, sur toute l’étendue du territoire » à de nouvelles « grandes manifestations » les 29 et 30 Novembre et le 2 décembre.
Ils exigent notamment le retour à la Constitution de 1992, qui instaurait une limitation des mandats présidentiels, dénoncent la « répression sauvage des manifestations pacifiques » organisées depuis fin août et réclament une « enquête indépendante » pour déterminer les responsabilités des violences.
L’opposition organise des marches quasi-hebdomadaires pour dénoncer un demi-siècle au pouvoir de la même famille et demander la démission du président Gnassingbé, à la tête du Togo depuis 2005. Il a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.
Seize personnes ont été tuées en deux mois, dont des adolescents et deux militaires lynchés par la foule, selon un bilan établi par l’AFP.
Le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n’est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.
Des tractations sont en cours via l’intervention de médiateurs comme les présidents ghanéen Nan Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé pour organiser un dialogue politique entre pouvoir et opposition qui pourrait avoir lieu « d’ici à quelques semaines » selon Faure Gnassingbé.
M. Condé, actuel président en exercice de l’Union africaine, s’est entretenu récemment avec son homologue togolais avant de recevoir les leaders de l’opposition à Paris la semaine écoulée.
Jeune Afrique