Le 31 mai dernier, la communauté internationale a commémoré la journée mondiale sans tabac. A l’ONG Recherche Action Prévention Accompagnement des Addictions (RAPAA), l’évènement est marqué par le lancement officiel d’un dépliant portant sur les dangers de la consommation de la chicha.
Au Togo, le phénomène devient inquiétant. La consommation de la chicha encore appelé le narguilé est entrée dans les habitudes. Elle prend de l’ampleur. Les jeunes, surtout les collégiens, les lycéens et les étudiants en consomment à satiété, croyant être à la mode. Sauf que cette pipe malgré sa fumée aromatisée, est plus dangereuse que la cigarette.
Et c’est justement pour conscientiser la jeunesse togolaise sur ce mal que l’ONG RAPAA dans sa lutte contre la consommation de substances psychoactives a produit un nouveau dépliant intitulé : « La Chicha : Un phénomène de mode très dangereux », dont le lancement officiel a été effectif mercredi à Lomé par Docteur Komivi Mawusi Aho, coordonnateur du Programme National des Addictions aux Produit Psychoactifs (PNAPP) au ministère en charge de la Santé.
Pour la Vice-présidente de RAPAA, Mme Kama-Akoura Djonna, le lancement de ce dépliant revêt d’une importance capitale étant donné que la consommation de la chicha est devenue un problème de société et de santé publique.
« C’est à l’occasion de la journée mondiale sans tabac que l’ONG RAPAA a voulu lancer ce dépliant sur les conséquences de la consommation de la chicha. Parce que nous avons remarqué depuis un certain temps que ce phénomène de l’utilisation de la chicha prend de l’ampleur. On a constaté que lors des semaines culturelles ou des activités des étudiants, le dispositif de chicha est exposé au même titre que d’autres stands et c’est à l’usage des jeunes. C’est vraiment choquant de voir comment ce fléau prend de l’ampleur. On constate aujourd’hui que dans presque tous les bars, les fast-foods, les restaurants, le système est disponible, ce qui fait que les jeunes sont tentés de consommer la chicha, or c’est très nocif pour la santé. C’est pour cela qu’au niveau de RAPAA, nous avons décidé de faire un outil pour pouvoir crier, tirer sur la sonnette d’alarme pour dire stop, il y a danger », a indiqué Mme Kama-Akoura Djonna.
A l’en croire, le comble c’est que les jeunes ne sont pas conscients du « poison » qu’ils inhalent en fumant la chicha. « Un coup de chicha, représente deux paquets de cigarettes. Quand ils le prennent, ils pensent que ce n’est pas dangereux, mais ils se trompent. Le narguilé est très nocif plus que la cigarette et ils doivent s’éloigner de ce poison pour préserver leur santé en devenant des adultes responsables », a-t-elle poursuivi.
Ce dépliant en format A4, a été le fruit d’un travail ardu de l’équipe de recherche de l’ONG. Ledit dépliant a été étudié et examiné par les experts en la matière. Ce support qui vise à informer et à sensibiliser les jeunes sur le danger de la chicha est riche en contenu.
« L’outil est sous format A4, nous avons un peu décrit ce que c’est que la chicha, montré le danger que cela représente sur la santé de l’homme. Nous avons aussi évoqué les idées préconçues sur la chicha. On y trouve les idées fausses que les jeunes avancent comme argument pour justifier la consommation de la chicha. On a mis des messages pour pouvoir inviter les consommateurs et les non-consommateurs à prendre conscience du phénomène. Nous savons que bon nombre de jeunes consomment la chicha par ignorance, d’autres par suivisme pour s’affirmer ou faire la fête. Il faut vraiment qu’on les avertit sur le danger », a ajouté Jules Apédjinou, Directeur Exécutif de l’ONG RAPAA.
Pour que la sensibilisation soit une réussite, après ce lancement officiel, l’ONG compte faire une large diffusion des messages contenus dans le dépliant. Et ce, à travers tous les canaux de communications. L’ONG RAPAA prévoit également la diffusion des spots audios, des rencontres de sensibilisation dans les établissements scolaires et dans les universités.
« Aujourd’hui cet outil est là, nous l’avons associé avec des spots qui vont passer sur les médias, avec des audios qui vont circuler sur les réseaux sociaux pour que le message atteigne le maximum de personnes. Néanmoins nous avons besoin de soutien, surtout l’accompagne des structures de l’État pour que des dispositions soient prises pour limiter voire même interdire l’usage de chicha au Togo si on veut vraiment protéger la jeunesse contre le fléau », a conclu la vice-présidente de RAPAA.
Notons que ledit dépliant est disponible en distribution gratuite au siège de l’ONG RAPAA à Lomé.
Source : icilome.com