Togo–Litige Foncier : Djakouti Mitré appelé à intervenir dans une rocambolesque affaire

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Le premier responsable de l’Eglise des Assemblées de Dieu du Togo (AD), Djakouti Mitré est interpelé dans le cadre d’un litige foncier. Une affaire pas des moindres et pour laquelle son intervention est vivement sollicitée.

Cela fait plusieurs mois que perdure un conflit autour d’un terrain dont la superficie est estimée à 600 hectares à Notsè, plus précisément à Avlovlogbé-Amedje (plus de 90km de Lomé). Et ce contentieux oppose un pasteur de l’église des Assemblées de Dieu à un de ses fidèles, répondant respectivement au nom d’Amedomé Yawotsè et Amenouwogbé Tengué Komi. Ce dernier, un octogénaire, estime être victime d’une injustice.

Selon les faits relatés par sieur Tengué, le pasteur Amedomé Yawotsè est venu lui demander une portion de terre à cultiver. Une requête qu’il dit n’avoir pas hésité à accorder à celui-ci, étant membre de son église et une connaissance de ses parents. Ainsi, 4 hectares sur les 600 ont été accordés au leader religieux pour qu’il y cultive. Il faut même préciser que l’espace accordé à Amedomé Yawotsè serait le même que celui que cultivait un autre pasteur qui l’avait précédé dans la localité.

Tout semblait aller bon train jusqu’au jour où ce guide (pasteur) décide de faire une tierce opposition à l’arrêt N°074/06 rendu le 22 juin 2006 par la Chambre civile de la Cour d’appel de Lomé dans une affaire opposant le vieux Tengué à la collectivité Akakpotsè. Cet arrêt confirmait le droit de propriété d’Amenouwogbé Tengué Komi sur le domaine querellé. C’est donc 16 ans après que le pasteur fait la tierce opposition pour réclamer la totalité des 600 hectares. « Un jour, Amedomé Yawotsè m’a demandé à voir les papiers du terrain, chose que je n’ai pas hésité à lui montrer. Suite à cela, Amedomé Yawotsè vient révéler en plein culte qu’il a eu des révélations. Et celles-ci, disait-il, font état de ce que les terres en question sont celles de son grand-père. Et deux mois après cela, il m’assigna en justice prétextant que son père à pratiquer la chasse sur ces terres et donc qu’elles lui reviennent de droit. Il revendique non seulement les 4 hectares que je lui ai cédés, mais aussi la totalité de mon domaine qui couvre une superficie de 600 hectares », a expliqué Amenouwogbé Tengué Komi.

Dans l’évolution des choses, a-t-il poursuivi : « les deux parties ont comparu devant les tribunaux deux fois de suite. D’abord à Lomé, ensuite à Notsè. A la première comparution, il a été ordonné aux deux camps de cesser toutes activités sur le terrain. Mais lors de la seconde comparution, le camp adverse était absent, on a dû rentrer parce que le dossier a été renvoyé à une date ultérieure».

Toutefois, grande fût sa surprise lorsqu’il apprit que Amedomé Yawotsè déclare avoir gagné le procès avec, semble-t-il, une décision de justice lui donnant droit de continuer ses activités sur le terrain.

En effet, aux termes du jugement N°082/21 du 28 octobre 2021, le Tribunal de première instance de troisième classe de Notsè qui sursoit à statuer « autorise les demandeurs à récolter leur culture de maïs entamée avant le début de la présente procédure ; et autorise les parties litigantes à poursuivre l’exploitation du domaine en cause, en respectant les proportions que chacune d’elle exploitait en cultures vivrières pour subvenir à ses besoins alimentaires en attendant l’issue de la procédure ». Une décision contre laquelle, Amenouwogbé Tengué Komi manifeste son désaccord.

Devant la presse, à Amenouwogbé Tengué Komi dit lancer un appel aux premiers responsables des églises des Assemblées de Dieu du Togo en l’occurrence son président Djakouti Mitré, afin de ramener son représentant Amedomé Yawotsè à la raison.

« C’est mon terrain… Je ne peux pas lui offrir une parcelle pour cultiver et on va m’arracher de force mon domaine pour lui donner », s’est-t-il plaint.

Notons que les tentatives pour joindre Amedomé Yawotsè afin d’avoir sa version des faits sont restées sans réponse.

Source : icilome.com