A compter de ce 19 juillet, les prix des produits pétroliers à la pompe ont à nouveau grimpé. 700fcfa pour le super sans plomb, alors que le gas-oil atteint la barre de 800fcfa.
Le ministre du commerce, par le détour d’un arrêté, signé à la dérobée, a acté ces prix en prenant soin, comme pour se donner bonne conscience, de mentionner les vrais prix de ces produits ainsi que la fameuse subvention que l’État opère pour les amortir. Mais en vérité, de quoi le citoyen a-t-il besoin, des justifications de subvention ou la réduction effective de ces coûts ?
Mais passons, ce qui est certain, c’est que l’essence n’a plus le même prix et c’était naturellement prévisible. Cela dit, est-ce que le sens ascendant de cette courbe est prêt aujourd’hui à changer de direction ?Assurément pas, tant que la guerre d’Ukraine aura encore cours et bien d’autres contingences extérieures toujours en vigueur… Autrement dit donc, les citoyens togolais doivent logiquement s’attendre à une montée de ces prix, comme de bien d’autres produits, dans les jours, semaines et mois à venir.
Pendant ce temps, que font les dirigeants, à part se plaindre de cette situation exogène sur laquelle ils n’ont aucune maîtrise ? Visiblement, ils sont impuissants et vraiment impuissants et subissent malheureusement le diktat de ces produits dont nos pays sont littéralement dépendants.
Finalement, que faire alors que le peuple se meurt tout seul, quasiment abandonné à son triste sort, pendant que les revenus s’amenuisent au jour le jour et les sources mêmes de ces revenus drastiquement réduites ou confisquées par des réseaux mafieux ?La réflexion, la bonne réflexion doit pouvoir venir de ceux qui ont cette mission de gouverner le pays. C’est eux qui se doivent, sans ménagement, d’activer sérieusement leurs cervelles pour en sortir les formules pratiques et rentables pour le peuple, car un dirigeant n’a pas pour vocation la plainte ou la complainte et encore moins des explications simples, mais des actions déterminantes qui confortent le bien-être de ces concitoyens.
Mais tant qu’en amont, les gouvernants ne voient aucunement l’intérêt d’un investissement sérieux sur l’humain lui-même, tant qu’ils prendront l’argent pour une fin en soi et le privilégient le en lieu et place de la vie humaine, la fertilité d’esprit dont ils auront besoin pour trouver des solutions lucides à tous ces défis ne sera jamais au rendez-vous. Du coup, leur légitimité qui est logiquement tributaire de leurs bons résultats dans la vie des citoyens, sera naturellement comprise et ils se verront, encore une fois, dans cette obligation, de s’imposer au peuple par la force et non par des actions qui émerveillent et enthousiasment les citoyens.
Il faut investir dans l’humain! C’est lui qui, par son génie, crée la richesse sous toutes ses formes et permet par ses œuvres, de compenser les manques et d’équilibrer la vie de la société. S’il est vrai que le Togo ne produit pas du pétrole parce qu’il n’en n’a pas sous son sol ou pour d’autres raisons, il faut bien qu’il produise d’autres choses dont les producteurs de pétrole auront besoin et l’opération de compensation va se faire naturellement.
Mais comment le Togo peut-il produire quelque chose de vraiment utile et de recherché autrement qu’avec l’intelligence de ses propres citoyens ? Voilà pourquoi, il faut investir sans aucun calcul dans l’humain, en le citoyen et une fois que celui-ci bénéficie d’un écosystème favorable et se sent libre d’assumer les audaces de son intelligence, il va émerveiller le dirigeant lui-même par la fécondité de son esprit et les œuvres majestueuses qui en découleront.
C’est ainsi que les manquements de l’État lui-même et de ses dirigeants seront bouchés sans trop de bruit, car le pays dispose d’une force alternative crédible à l’interne, notamment dans le privé qui assume fièrement la part manquée des gouvernants.
Luc Abaki
Source : icilome.com