Des partisans du général et autres « dovéas » (oisifs) qui organisaient des grands-messes et kermesses dans les rues pour finalement aboutir dans les jardins de Lomé II où des motions sont lues pour louanger le maître du céans et fustiger vertement les opposants soumis à un lynchage médiatique sont visiblement nostalgiques. Le très débonnaire père, dans sa magnanimité légendaire, n’hésitait pas, après leur avoir raconté de ses histoires drôles dont il a le secret, à faire pleuvoir des billets de banque craquant et flambant neufs sur ses courtisans, hommes, femmes, jeunes et enfants qui prenaient chaque jour d’assaut Lomé II. C’est ainsi que le vieux se sentait aimé quand, perché sur le balcon de son jardin, il voit une immense foule de gens crier et chanter à sa gloire. Ah la belle époque !
Avec le fils, le robinet est totalement fermé. Ce sont les membres de la minorité pilleuse qui gardent seuls l’argent pour eux et mènent un train de vie des princes du Golfe. Mais les nostalgiques du passé n’ont pas perdu espoir. Ils sont toujours convaincus que le fils sera touché par la grâce de la magnanimité pour devenir aussi débonnaire que son géniteur. Dimanche 6 juin 2021, date anniversaire du jeune doyen, ses partisans ont envahi le quartier Adetikopé où le fils était attendu pour une cérémonie d’inauguration.
Hommes, femmes, enfants, vêtus aux couleurs du parti présidentiel ont fait la haie le long de la Nationale n°1 à Adetikopé pour applaudir leur champion. Dans le lot, une foultitude d’anciens combattants dont la grande majorité tenaillés par la faim, la misère, la maladie, marchaient douloureusement, ont dépoussiéré leurs vieilles tenues, se sont mis sur leur 31 et ont bravé la canicule pour réserver un accueil authentique au jeune président.
Tard, dans la nuit, ils étaient toujours assis aux abords de la voie, attendant le retour du jeune doyen pour lui réserver un dernier accueil tout en caressant tous le doux espoir de ne pas retourner bredouille chez eux et aller au lit le ventre vide. Sauf que le fils n’est pas le père. « Faurevi » leur a-t-il semé une jouvence de sourire dans le cœur ? On ne le saurait le dire.
Il fallait voir le visage miséreux de la horde des courtisans du jeune doyen qui avaient envahi les rues d’Adetikopé pour se rendre compte que les gens souffrent au 228. Avec la vie chère qui vient se greffer à la pandémie de « Covid-21 » qui a mis le monde sens dessus dessous, c’est un double enfer que vivent les populations.
Source : Liberté N°3401 du Mardi 08 Juin 2021
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Source : 27Avril.com