Togo : Les Kabyè plus Victimes que Complices de la Dictature cinquantenaire.

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Togo : Les Kabyè plus Victimes que Complices de la Dictature cinquantenaire.

La légende nous apprend que nos frères kabyè sont descendus du ciel, faisant de cette ethnie une exception au sein des autres peuples du Togo, dont l’histoire nous donne quelques pistes sur les origines.

Ce brave peuple est reconnu pour son courage, sa modestie.
En effet, coincés sur une superficie réduite et montagneuse, cette terre hostile et peu propice à l’agriculture, les Kabyé ont réussi à s’adapter pour survivre. Ainsi ils ont pu inventer des techniques agricoles pour dompter les terres. Menacé par une démographie galopante, ce peuple est obligé d’immigrer souvent dans les régions où les terres étaient plus abondantes et fertiles. Partout où ils vont, les Kabyè offrent vaillamment la force de leur travail contre rémunérations, et il n´est pas rare qu´ils louent des terres auprès de leur hôte.

C’est ainsi que depuis plusieurs générations, nos frères sont devenus résidents permanents de certaines régions du Togo, loin de leur terre natale. L’histoire du peuplement de Bassar nous apprend par exemple qu’une partie de la population de Bassar (le quartier Nangbani) serait d’origine Kabyè. Vrai ou faux? En tout cas c’est l’histoire qui nous l’apprend.

C´est face aux souffrances de ce grand peuple travailleur, que les colons allemands et français auraient encouragé les installations massives de cette population vers Sotouboua et certaines autres régions du sud-Togo.

C´est dans cette triste réalité que surgit de nulle part un des fils du pays Kabyè, Étienne Eyadéma le 13 janvier 1963 ; jour de tristesse pour l’ensemble du peuple togolais, mais pour une grande majorité des Kabyè ce fut un jour de libération, car le messie, en la personne du sergent Eyadema, est venu leur redonner l’espoir.

Voici donc depuis près de cinq décennies que la dynastie continue de diriger d’une main de fer le Togo.

Entre-temps le dictateur a trouvé comme solution au problème de chômage qui sévit dans la région de la Kozah le recrutement massif de jeunes Kabyè dans l’armée togolaise qui est devenue tout sauf républicaine.

Ainsi les rites Kabyè,  Évala ,Akpem, entre autres, qui étaient considérés comme des exigences culturelles dans l’initiation des garçons et filles aux valeurs de courage et d’endurance ont été détournés de leur vrai sens et sont désormais utilisés comme critères de sélection pour entrer dans l’armée.

Le dictateur père, pour asseoir son pouvoir, a pris le soin d’écarter très tôt ses compagnons d’arme kabyè avec lesquels il avait fait son coup d’État sanglant. On peut citer le célèbre Adewi qui fut cassé et mis aux arrêts. La seule consolation laissée à la progéniture de ce dernier est le nom Adewi que porte aujourd’hui le quartier Doumassessé. Un autre exemple est celui de Boko Bosso qui se distinguera par sa témérité. Eyadémé lui-même a raconté que le soldat Boko Bosso aurait tiré sur lui et grâce à sa baraka il aurait échappé miraculeusement à la mort. Si ce geste est vérifié, ce brave frère et courageux soldat est à féliciter à titre posthume. Aurait-il eu l’intuition très tôt que le Général allait devenir le bourreau de son propre peuple? Certains kabyè avaient donc déjà vu en Eyadema un danger futur. Le jeune St-Cyrien Gaston GNEHOU, beau frère du Président dictateur (frère de Hubertine Badagnaki) est aussi éliminé pour velléité de coup d’ État. L’ancien préfet de Kpalimé sous Olympio , Bodjona sera persécuté, mais tiendra bon jusqu’à sa mort. Respect pour cet homme de conviction. D’autres cadres civils et militaires, eux, seront, soit éliminés, soit contraints au silence.

Entre-temps un cercle restreint de nouveaux cadres a pu se constituer au service exclusif du système, formant ainsi la minorité pilleuse.

Quel bilan aujourd’hui pour le peuple kabye?

S´il y a une chose indéniable qu´Eyadéma a su donner au peuple kabyè c´est de la fierté retrouvée; et on peut alors comprendre que ce peuple, longtemps traumatisé par l´ingratitude de la nature, condamné à l´errance dans d autres régions afin de survivre, a pendant le long règne d´un des leurs avec toutes les dérives, accordé au dictateur des circonstances atténuantes.

Kara entre-temps était devenu une véritable ville et même certaines activités économiques ont vu le jour, plus personne ne pouvait stigmatiser ou se moquer impunément d´un kabyè.

Mais en observant la réalité, la vie de nos frères et sœurs a t elle vraiment changé ?

Le fils qui a succédé au père mérite t il aujourd’hui tant de sacrifices de la part des kabyè ?

Le fils n´a ni le charisme, ni la culture qui permettaient au père de rassembler une majorité des fils et filles de la kozah autour de lui.

Faure a tout de suite créé la division dans sa propre famille en emprisonnant celui qui connaissait bien la psychologie de son peuple kabyè, il s agit de Kpatcha. Ce dernier, très populaire a Kara, était le seul capable de perpétuer la tradition de son père. Avec son emprisonnement depuis des années, Kara est devenu une ville orpheline. Celui qui devait mieux faire que le père a, depuis 12 ans de règne, brisé tous les espoirs des kabyè en particulier et des togolais en général. La vie de nos frères et sœurs kabyè ne s´est guère améliorée, les problèmes d´un paysan kabyè ne diffèrent pas aujourd’hui des autres paysans Bassar, ewe, ana ect.

Dans les centres de santé à Kara règne la précarité comme partout ailleurs au Togo. Les infrastructures y manquent également comme dans la plupart des villes du Togo.

Quand le père régnait, ses séjours réguliers à Kara lui permettaient de communier avec les siens et donnaient à la localité une allure dynamique. Les routes étaient entretenues pour veiller au bon séjour du dictateur.

Aujourd’hui avec l´héritier Kara se meurt et aucune activité, à part les périodes d´évala, n´attire plus les visiteurs.

Sur le plan de l´emploi le chômage est endémique, les jeunes kabyè sont les laissés-pour-compte, comme leurs compatriotes des autres régions. Éyadéma avait cru donner du travail aux jeunes en les incitant à se faire enrôler dans l´armée, avec le seul souci de créer une armée fortement tribalisee pour se pérenniser au pouvoir.

La conséquence c´est qu´une majorité de kabyè, après quelques années passées dans l´armée, partent à la retraite sans atteindre les grades significatifs. Avec des pensions dérisoires, ils croupissent dans le dénuement total et finissent dans l´alcoolisme. Ceux qui ont la chance d´être en bonne santé, sont obligés de faire du jardinage ou du gardiennage pour survivre et nourir leur famille.

Les cadres et opérateurs économiques qui ont émergé en formant la nouvelle bourgeoisie locale, se caractérisent par l´arrogance et le mépris vis-à-vis de leurs propres frères et sœurs. Au lieu de soutenir les leurs, en veillant à leur émergence ou en créant des projets sociaux pour soulager les populations, ils préfèrent mener une vie d´excès: grosse caisse, des maisons dignes des princes, maîtresses etc… . Ces nouveaux riches kabyè ont tous quelque chose de commun avec les autres membres de la minorité pilleuse du Togo : la méchanceté, l´égoïsme, le détournement et surtout l´indifférence face aux souffrances d´autrui, en commençant par les membres de leur famille.

Il fut un temps c´était un calvaire pour les étudiants originaires de Kara tout comme ceux du grand nord en général pour étudier à Lomé. Aujourd’hui une université censée résoudre ce problème est créée, mais manque jusqu’à ce jour de bâtiments dignes pour étudier dans la sérénité. La galère se fait toujours sentir a l´université de Kara où les étudiants manifestent périodiquement pour réclamer en vain leurs droits. La seule réponse qu ils reçoivent souvent tout comme leur collègues de l´Université de Lomé, ce sont les gaz lacrymogènes, des bastonnades et emprisonnement.

Sur le plan des infrastructures économiques rien de spécial pour cette région. A part la brasserie et quelques rares unités rien comme usine de production ou des services générateurs d emploi.Quel drame.!Comment peut-on diriger depuis 50 ans un pays de père en fils et ne pas penser a créer des emplois dans sa région au moins ? Connaissant les problèmes réels qui se posent dans la région Eyadéma et ses cadres kabye auraient dû faire de Kara un véritable pôle économique pour désenclaver tout le nord.

Mais Eyadema tout comme son rejeton a manqué de vision pour cette région qui lui a donné vie ,nourris , aguerris et lui a permis de devenir président . Comme à l image de tout le Togo Kara est aussi une victime de membres de leur famille.

Il fût un temps c était un calvaire pour les étudiants originaires de Kara tout comme ceux du grand nord en général pour étudier a Lomé. Aujourd’hui une université sensée résoudre ce problème est créée ,mais jusqu’à ce jour manque de bâtiments dignes pour étudier dans la sérénité.La galère se fait toujours sentir a l université de Kara où les étudiants manifestent périodiquement pour réclamer en vain leur droit. La seule réponse qu ils reçoivent souvent tout comme leur collègues de l Université de Lomé , ce sont les gaz lacrymogènes et des bastonnades et emprisonnement.

Sur le plan des infrastructures économiques, rien de spécial pour cette région. A part la brasserie et quelques rares unités rien comme usine de production ou des services générateurs d´emplois. Quel drame! Comment peut-on diriger depuis 50 ans un pays de père en fils et ne pas penser a créer des emplois dans sa région au moins ? Connaissant les problèmes réels qui se posent dans la région, Eyadéma et ses cadres kabyè auraient dû faire de Kara un véritable pôle économique pour désenclaver tout le nord.

Mais Eyadema, tout comme son rejeton, a manqué de vision pour cette région qui l´a engendré, nourri, aguerri et lui a permis de devenir président. Comme à l image de tout le Togo Kara est aussi une victime 50 ans de gâchis sous la dynastie.

Eyadéma et son fils auraient pu faire prolonger le chemin de fer jusqu’à Kara et grâce à l´aéroport de Niamtougou tout proche, faire de Kara un port sec, raccourcissant ainsi le trajet pour les pays de l´hinterland. Ce faisant, il aurait pu créer ainsi une zone économique, non seulement bénéfique pour Kara, mais pour toute la région nord du Togo. Ceci aurait permis l´émergence des hôtels, des sociétés de transport et logistiques et une pléiade de sociétés prestataires, générant ainsi des milliers d´emplois et atténuant l´exode massif des jeunes du nord vers la capitale.

Nous venons donc à travers ces exemples de voir que c´est tout le Togo qui a perdu sous la dynastie.Tous les togolais souffrent des mêmes maux résultant de la mauvaise gestion, du pillage de la dynastie.

La minorité pilleuse qui nous maintient dans l´esclavage est composée de tous les togolais sans exception d´ethnie. Nos frères kabyè souffrent doublement de la perversion du règne de la dynastie cinquantenaire. Il y a ceux qui les stigmatisent à tort parce qu´ils ont le malheur d´appartenir à la même ethnie que la dynastie alors qu´ils souffrent autant comme tous les togolais des conséquences de la mauvaise gouvernance. La liste de kabyè tués est longue: on peut en citer beaucoup comme l´officier Bayessan Pana, le capitaine Bitho, le sergent Kifang abattu lors de la tentative d´assassinat de Kpatcha, frère de Faure etc…Si beaucoup de togolais ont connu ou connaissent l´exil, les kabyè ne sont pas épargnés à l´exemple de Bertin Agba, des commandants Boko et Amah. Des kabyè ont subi la torture et connu la prison dont Pascal Bodjona, et à ce jour le plus célèbre prisonnier du Togo reste Kpatcha Gnassingbé.

Que donc faire aujourd’hui à partir du moment où le constat est fait? La misère, la faim, l´injustice et les persécutions, les assassinats, le manque d´infrastructures de base etc… doivent fédèrer sans exception les togolais.

S´il y a des gens en ce moment qui doivent prendre en premiers leurs responsabilités, ce sont les élites civiles et militaires kabyè qui ont les moyens de changer quelque chose. Nous sommes convaincus que nos frères et sœurs, citoyens lambda, qui sont donc aussi victimes, ont longtemps pris conscience que ce régime, contrairement à ce qu´il fait passer dans l´opinion des populations du nord, n´est pas au pouvoir pour l´intérêt des kabyè et des gens du nord et encore moins pour les gens du sud, de l´est ou de l´ouest. Ils sont là pour eux-mêmes et ne font qu´exploîter notre ignorance, jouer sur nos peurs et incertitudes, profitant des misères qu´ils ont créées pour mieux nous utiliser dans leur cupidité.

Éyadéma a profité du traumatisme des kabyè et de certaines populations du nord pour créer le fond idéologique du problème abstrait nord-sud. En créant dans la tête de certains kabye que d´autres togolais étaient méchants s´ils venaient au pouvoir, ce dernier a développé chez certains compatriotes du nord, un complexe d infériorité et de peur des autres ethnies et qui malheureusement a trouvé un écho favorable, tout comme le complexe de supériorité et la peur de l´ »homme du nord » fut entretenu dans la région côtière par une certaine aristocratie sudiste. Nous vivons aujourd’hui au 21 siècle et tous les peuples du Togo se sont émancipés, des générations se sont embrassées, des liens et filiations unissentt des millions de togolais. Dans une démocratie sur la base de notre constitution de 92 et des institutions qui fonctionnent, aucun togolais ne sera plus lésé et un véritable développement qui prend en compte l´ensemble du pays permettra de développer chaque région.

Que ces élites pensent à l´avenir du Togo et surtout aux intérêts du peuple kabye. Aujourd’hui les kabye sont stigmatisés par beaucoup comme des inconditionnels du régime, alors que ce jugement est erroné. Si le régime n´empêchait pas la population de la Kozah de manifester, on aurait eu des foules pour exprimer leur colère; l’armée dans sa composante actuelle pourrait encore jouer une influence pendant des décennies au Togo. Alors de quoi a ton peur?

Les intellectuels kabye et les élites dans leur ensemble doivent à présent se poser des questions. Jusqu’à quand le jusqu’au-boutisme ? Pourquoi continuer de protéger la dynastie qui a failli jusque dans sa propre maison ?

Entre les vrais intérêts des kabye, qui font partie du peuple et les intérêts du prince et sa minorité pilleuse, que faut il choisir ?

Le fils a donc failli et même les petits bébés au Togo savent tous que Faure-vi ne sera plus capable de faire mieux que ce qu il nous a démontré en 13ans. Eyadéma n´avait pas eu la chance d aller a l´école, mais lui au moins avait su montrer quelques qualités réelles de chef. Il a commis des erreurs et semé tous les problèmes d´aujourd’hui. Faure a eu toutes les chances de prouver que porter le nom Gnassingbé ne pouvait pas empêcher de mieux faire. Il a passé son temps à détruire le cadeau que lui a légué son père. Il a détruit sa propre famille, divisé les fils et filles kabye.

L´entêtement de certaines élites civiles et militaires à continuer de protéger leurs intérêts égoïstes derrière le masque du régime dynastique, cinquantenaire, pourrait conduire un jour à une situation d´insurrection violente, aux issues incertaines. Comme dans la plupart de ce cas de figure, que nous souhaitons éviter pour notre pays, ça se termine par des actes de règlement de compte et par la chasse aux sorcières. La masse peut toujours se tromper ou être manipulée pour s´attaquer à l´ethnie avec laquelle on identifie le dictateur.

Mobutu a perdu le pouvoir, son armée, dominée par son ethnie n´avait pas pu le sauver. Mais personne n´a massacré non plus son ethnie. Donc ceux qui manipulent et jouent sur les peurs le font juste pour se pérenniser au pouvoir. Même la minorité pilleuse doit savoir qu´il en va de sa propre survie si elle ne lâche pas le prince. Car tôt ou tard le peuple aura le dernier mot.

Et le peuple sait pardonner si les complices des bourreaux d´aujourd’hui réparent leurs torts et forfaits commis contre le peuple, ils deviendront des héros et pourront encore jouir de leurs biens quoique mal acquis. Si c est le prix à payer, les togolais sont prêt. Mais si le peuple arrive seul a faire tomber la dynastie, cette minorité pilleuse sera aussi balayée, poursuivie et leurs biens saisis.

L´armée est aujourd’hui à majorité composée de militaires venant du nord sous la houlette de nos frères kabye. Évitez donc au peuple togolais les lendemains incertains où nous aurons tous a perdre plus qu´à gagner.

Le Togo est un et indivisible. Les kabye ont toujours existé avant Eyadema, et les kabye sans Faure survivront grâce à leur intelligence, leur bravoure dans un nouveau Togo où la cohésion nationale et la justice pour tous feront loi et force et permettront de bâtir une véritable nation réconciliée.

S´il faut sacrifier un individu pour que 7 millions de togolais survivent n´hésitez donc pas.

Sinon, ce sont des milliers de togolais qui un jour vont s´entretuer à cause d´un seul individu.

Mais nous sommes convaincus que la raison prendra le dessus et que celui qui est notre plus grand commun diviseur soit écarté..comme tout mauvais esprit qui gêne l´unité nationale…..Si les kabye sont donc descendus du ciel…. c´est que Dieu les a envoyés pour nous apporter sa lumière. Malheureusement Satan s´est accaparé de cette lumière et nous a donné la dynastie ténébreuse.

Les autres peuples togolais ont désormais les yeux tournés vers les frères et sœurs kabye pour qu´ils accomplissent leur mission de lumière: aider leurs autres frères et sœurs du Togo à se débarrasser de ce système qui nous vole et nous tue, pour qu´ensemble, nous rebaptisions la *cité*ou nos frères et sœurs descendants du ciel auront toujours leur place.

Tchapo Sinaa
Allemagne

27Avril.com