Togo : Les gouvernants en…panne

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« Les hommes font l’histoire, et pas l’inverse. Dans les périodes où le leadership fait défaut, la société n’avance pas. Le progrès survient lorsque des leaders courageux et compétents saisissent les opportunités pour changer les choses pour le mieux » (Harry S. Truman)

Un chef d’Etat doit avoir une vision claire de l’action politique qu’il entend incarner et doit pouvoir traduire ses ambitions pour une prospérité partagée. Malheureusement, ce n’est pas le cas au Togo où vivre sous le régime de Faure Gnassingbé est devenu un véritable calvaire. Depuis l’avènement du fils du père, les Togolais semblent vivre un cauchemar. La situation s’est davantage détériorée depuis 2020 après qu’il s’est octroyé un 4ème mandat aux forceps. Non seulement les citoyens subissent les effets de la pandémie et ses différentes restrictions, mais aussi ils sont confrontés au phénomène de la vie chère et la multiplication de toutes sortes de taxes ainsi que l’augmentation du prix à la pompe, entrainant l’inflation des prix des produits de première nécessité.

Faure Gnassingbé semble conscient de la situation difficile que vit la grande majorité de ses concitoyens. Il en a parlé dans son discours à la Nation le 30 décembre 2021, l’une des rares fois où il a pris la parole pour s’adresser aux Togolais. Il a décidé d’accorder des prêts aux fonctionnaires. « En réponse à l’augmentation généralisée des prix, a-t-il dit, j’ai instruit le gouvernement d’accorder aux fonctionnaires des secteurs publics et parapublics et aux retraités une avance d’un mois de salaire, qui sera remboursable par tranches mensuelles jusqu’en décembre 2022 ».

Des fonctionnaires qui ne représentent même pas 1% de la population. Quid des autres couches de la société ? Le chef de l’Etat a pensé à eux aussi. N’avait-il pas dit qu’aucun Togolais ne sera laissé de côté ? C’est dans cet esprit qu’il a « encouragé le secteur privé à prendre des mesures similaires ». En clair, les non fonctionnaires, plus de 99% de la population, vont devoir se débrouiller eux-mêmes.

Chez le voisin de l’Est, Patrice Talon, soucieux du bonheur de ses populations en situation de précarité, a pris la mesure de la désespérance des Béninois dans le contexte de crise sanitaire et de vie chère, en imprimant une gouvernance sociale fondée sur la vision et le souci de bien-être des Béninois. En prenant des mesures hardies, notamment la révalorisation des salaires des fonctionnaires. « En 2022, nous allons relever le salaire des travailleurs autant que nous investirons dans divers secteurs productifs pour créer davantage d’emplois et de richesses au profit de tous. En 2022, l’Etat sera davantage solidaire à l’endroit de chacun. C’est à ce titre que 20 milliards FCFA environ sont en cours de répartition à un grand nombre de petites et moyennes entreprises, formelles et informelles », s’est engagé le président béninois.

« Quand on ne peut pas revenir en arrière, on doit penser à la meilleure façon d’aller de l’avant », disait Paulo Coelho. Dans le cas du Togo, on ne recule et on n’avance pas non plus. On semble s’embourber. Certains expliquent cet enlisement par le règne sans fin du fils du père. Faut-il le rappeler, Faure Gnassingbé a été habitué aux ors de la République très jeune, puis propulsé plusieurs fois ministres sous son pater avant de le remplacer au trône après la parenthèse de sang de 2005. Depuis, il collectionne les mandats présidentiels. Manifestement, à en croire ses contempteurs, il est devenu improductif et est en panne au niveau des idées et actions à mener pour insufler une nouvelle dynamique au Togo.

Médard Amétépé

Source : Liberté / libertetogo.info

Source : 27Avril.com