Togo : Les écoles de Faure Gnassingbé, une honte nationale !

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ecoles au togo de faure gnassingbe

« Si vous voulez détruire un pays, Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption » (Proverbe chinois)

Malgré les statistiques clinquantes faisant croire à un recul de la pauvreté ou du chômage au Togo, il suffit de sortir de Lomé, la capitale, pour palper les dures réalités auxquelles sont confrontées les populations et apercevoir le visage effroyable de la pauvreté dans notre pays.

La crise du coronavirus révèle au grand jour la faillite totale du régime en place depuis 53 ans. Il est aujourd’hui difficile de capitaliser les réalisations sociales des mandats cumulés de père en fils. Les secteurs les plus vitaux du pays que sont la santé et l’éducation n’ont jamais constitué la priorité du régime et sont délaissés au profit de l’armée pour la conservation du pouvoir. Sur toute la richesse que produit le Togo, à peine 02% sont consacrés à la santé et à l’éducation. Conséquence, depuis des années, ces différents secteurs sociaux en proie à des revendications pour de meilleures conditions de vie et de travail sont toujours restés abandonnés.

La crise de Covid-19 est venue révéler un système de santé défaillant dans notre pays. Le système sanitaire au Togo est un des plus précaires dans la sous-région. Ici, l’hôpital lui-même est malade et manque de tout. Pas d’équipements, ni de médicaments, le personnel est dans la débrouillardise alors que c’est la vie humaine qui est en danger. En somme, notre pays ne disposant pas d’un seul centre hospitalier de référence digne de son nom, contrairement à certains pays comme le Ghana, le Burkina Faso ou le Niger par exemple, seule la providence a pu veiller sur les Togolais dans la crise sanitaire à laquelle nous sommes confrontés.

Aujourd’hui, avec la rentrée scolaire, c’est le système éducatif qui montre ses limites. Des poutres de bois ou des briques en guise de bancs, des toits en paille et des murs en paille…voilà ce qui tient lieu, en ce 21è siècle, de classes où se déroule la formation de base de l’élite togolaise de demain.

A l’EPP Mangotigome à Haho-Est, préfecture de l’ancien Premier ministre Selom Komi Klassou pour qui Faure Gnassingbé est le seul visionnaire, le seul leader éclairé de la République, les salles de classe construites en abris de fortune, se sont effondrées lors des longues vacances accordées aux enfants pour cause de Covid-19. A cette rentrée, les écoliers sont assis au sol sous quelques branchages qui leur servent d’ombre. C’est assez triste et malheureux.

Ailleurs, les enfants apprennent à lire et à écrire sous les arbres comme à l’Age de Cro-Magnon. Dans la plupart des localités à l’intérieur du pays, on s’adonne au bricolage. Les salles de classes sont entourées par des murs en paille, d’autres n’ont pas de cloisons et quand il pleut, les enseignants n’ont pas d’autres choix que de libérer les enfants. Les plus chanceux étudient dans des hangars en tôle, mais sont entassés comme des pilchards à 4 ou 5 par banc. L’heure où la distanciation physique est de mise pour éviter la propagation de la pandémie est venue.

Même à Lomé, à l’EPP Ségbé, ce sont des briques et des parpaings qui servent de bancs pour les enfants. Pas de tableau. Les cours se font sur les ardoises des enfants. Bref, l’avenir de toute une nation est hypothéqué par les gouvernants qui ne pensent qu’à assouvir leurs fantasmes d’un pouvoir.

Depuis des décennies qu’ils jouissent du pouvoir, ils n’ont rien fait en termes d’infrastructures scolaires ; aujourd’hui, ils promettent pompeusement de construire 25.000 classes en 5 ans.

Un pays sans cadres ou avec des cadres mal formés est un navire à la dérive. Comme le dit ce proverbe chinois, « si vous voulez détruire un pays, inutile de lui faire une guerre sanglante qui pourrait durer des décennies et coûter cher en vies humaines. Il suffit de détruire son système d’éducation et d’y généraliser la corruption. Ensuite, il faut attendre vingt ans et vous aurez un pays constitué d’ignorants et dirigé par des voleurs. Il vous sera très facile de les vaincre. »

Médard Ametepe

Source : Liberté

Source : 27Avril.com