Togo: L’École Publique, Victime Collatérale du Recensement électoral

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Du 29 avril au 03 juin, le recensement des électeurs en vue des élections législatives et régionales prévues cette année se poursuit. Point n’est besoin de revenir sur les couacs constatés ici et là quant à l’enrôlement des électeurs, la défectuosité des appareils mis à la disposition des Opérateurs de saisie (OPS), l’affluence monstre qui rythme cet événement électoral dont la date butoir pour la phase 1 de la région maritime est ce lundi 8 mai. Point n’est aussi besoin de revenir sur la non-maîtrise pour certains opérateurs de saisie des outils informatiques à eux confiés, alors que le monde qui afflue chaque jour voudrait qu’on emploie des opérateurs qui s’y connaissent en cette matière. On ne reviendra pas non plus sur le temps long passé pour obtenir une simple carte, pas plus qu’on ne parlera de ces pots de vin demandés indirectement, « si tu veux te faire vite enregistrer », comme le dénoncent certains internautes. Non, nous n’allons pas revenir sur tout cela.

Ce qui importe à nous, c’est la mise en sourdine de la scolarité des élèves qui auront vu leurs établissements occupés le temps de ce recensement. Du 29 avril au 8 mai, des élèves des écoles publiques de la zone 1 qui comprend 19 Communes (des Lacs à Golfe 7 en passant par Vo, Yoto ou Avé) ont malgré eux séché les cours. La zone 2 qui comprend 17 communes entrera dans la danse du 13 au 20 mai, la zone 3, du 27 mai au 3 juin, cette dernière étant composée de 20 communes. C’est au moins une semaine de repos gratuit pour chacun des élèves dont les établissements sont occupés, à moins que les autorités ne fassent des rattrapages, ce qui ne risque pas d’arriver, à voir le laxisme qui caractérise l’école publique laissée pour elle-même depuis belle lurette. Surtout que le gouvernement a arrêté en octobre 2022 que les cours dans le primaire et le secondaire s’achèveront le 14 juillet 2023. Reviendra-t-il sur cette date, histoire de rattraper ces semaines perdues pour les beaux yeux du scrutin ? Pendant que ces élèves de l’école publique sont restés à la maison, leurs condisciples de l’école privée ont maintenu leur vitesse de croisière. Peut-on parler d’égalité des chances ?

L’autre paire de chaussures est le sort réservé aux écoles fermées depuis juin 2022 en raison de récurrentes inondations. Les élèves du CEG Nyékonakpoè qui fait partie des établissements fermés continuent de partager le lycée de Nyekonakpoè avec leurs aînés qui viennent au cours les soirs, pendant qu’eux viennent le matin. Il en est de même pour le jardin d’enfant public (JEP) Totsi dont les enfants sont affectés aux JEP Batomé, Gakli et Soviépé ; et l’école primaire publique (EPP) Totsi dont les élèves sont renvoyés dans les EPP Batomé groupes A et B, Agbalepédogan groupes A et B, et Soviépé groupes A, B et C. On s’était à l’époque dit que si ces écoles fermées n’accueilleraient pas d’élèves durant l’année académique, les autorités feraient résoudre l’éternelle question des inondations qui sévissent de toute éternité dans ces zones, ce qui leur permettra de faire l’année académique 2023-2024 sans souci. Aujourd’hui, on ne peut faire le même pari : les travaux censés réhabiliter toutes ces écoles sont loin d’être finis. Résultat, les « déplacés » ne vont pas pouvoir regagner leurs pénates. A l’allure où vont les choses, il y a fort à parier que les écoles affectées n’accueillent pas de sitôt leurs hôtes. Ainsi vont les choses sous nos cieux.

DKM

Source: Le Correcteur / lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com