Le pouvoir togolais incarné par Faure Gnassingbé est un régime de voyou, des gangsters à la tête de l’État, qui non seulement mettent en danger notre petit Togo, ses ressortissants au Burkina-Faso mais surtout constitue une source d’instabilité pour toute la sous-région ouest-africaine.
Le 16 septembre 2015 Gilbert Diendéré, l’ancien Chef d’État-major du dictateur Blaise Compaoré appuyé par les éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP)décide de renverser la transition dirigée par Michel Kafando et Isaac Zida. Il se met à la tête du CND (Conseil national de la démocratie) et ses éléments tirent à balles réelles sur les populations faisant une quinzaine de morts et 114 blessés.
Devant la mobilisation populaire des burkinabé qui sont sortis nombreux pour défendre les institutions de la transition, le Général putschiste Gilbert Diendéré est débordé par la bravoure de ses compatriotes surtout à Ouagadougou et à Bobo Dioulasso la 2è ville du pays. Le matériel de maintien d’ordre manque partout. Il fallait un ravitaillement.
Connaissant la nature criminelle et déstabilisatrice du pouvoir togolais qui n’hésite pas dans pareille situation à secourir, Diendéré contacte le pouvoir togolais à travers le Colonel et patron de la gendarmerie nationale Yotroféï Massina pour une assistance en matériels de guerre et de maintien de l’ordre.
Massina saute sur l’occasion et prend contact avec le Chef suprême des armées et ministre de la défense l’usurpateur Faure Gnassingbé qui lui donne son feu vert pour aider le Général putschiste à réussir son coup d’État au pays des hommes intègres.
D’après des confidences obtenues lors du procès des putschistes qui s’est ouvert sous haute sécurité à Ouaga le 21 mars dernier, le pouvoir togolais devrait retourné l’ascenseur au regard de l’assistance apportée par Diendéré lors de la sanglante captation du pouvoir par Faure Gnassingbé en 2005 et dont des régiments de militaires burkinabé auraient été envoyés au Togo pour aider les militaires togolais à venir à bout de la contestation.
Accusé avec Djibril Bassolé et 83 autres personnes d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, dégradation volontaire des biens appartenant à autrui, trahison, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline militaire, violences et voie de fait sur autrui, Gilbert Diendéré balance ses complices et ses fournisseurs d’armes dans l’extrait du procès verbal dont copie est jointe à cet article.
Il y cite nommément le Colonel Massina, lugubre personnage connu dans tous les coups bas, les assassinats et les tortures au Togo. Or on sait que pour une affaire de cette importance, ce dernier ne pourra jamais de son propre chef, agir et sortir des armes des dépôts sans l’aval de son supérieur hiérarchique Faure Gnassingbé.
Il faut ici dénoncer la duplicité du régime togolais, qui en même temps qu’il crie officiellement à la paix au Togo et dans l’espace CEDEAO, arme et conseille des putschistes pour renverser des pouvoirs légitimement installés. Cette duplicité est d’autant plus dangereuse lorsqu’on se rend compte que l’auteur de la déstabilisation politique dans la sous-région a été fait président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
Avec les révélations de Diendéré actées sur procès verbal, l’usurpateur Faure Gnassingbé met en danger la vie de nos compatriotes au Faso. Car les Burkinabé qui ont payé un lourd tribut pour chasser du pouvoir fin octobre 2014 le potentat Blaise Compaoré, pourraient se retourner contre les Togolais vivant sur leur territoire sous diverses formes. La dangerosité du système gangstérique qui régente le Togo est une fois encore avérée.
Le fait le plus étonnant est que parmi la pléthore d’avocats qui défendent les putschistes burkinabé, figurent deux Togolais et non des moindres, Lawson Banku Bâtonnier de l’ordre des avocats du Togo et Jean Yaovi Dégli que l’on ne présente plus. Ils sont parfaitement au courant de ce dossier mais au regard de leurs accointances avec le pouvoir de Faure Gnassingbé, ils ne porteront jamais à la connaissance du public de telles informations ne serait-ce que pour mettre la puce à l’oreille à leurs compatriotes vivant au Burkina et à ceux qui sont en relation permanente de toutes sortes avec nos voisins du Nord. Par mesure de précaution.
Devant la gravité de telles accusations, le parlement togolais doit prendre ses responsabilités, du moins les députés de l’opposition doivent interpeller le ministre de la sécurité, le ministre de la défense pour des explications et prendre les sanctions qui s’imposent. Car selon des sources burkinabé, l’État s’apprêterait à lancer un mandat d’arrêt international contre le Colonel Massina et le Capitaine Piasso celui-là qui a transmis les armes aux putschistes burkinabé pour explications.
La CEDEAO devra également interpeller son président pour lui demander des comptes et au besoin le destituer.
Il ne sera pas étonnant que les relations de bon voisinage entre le Togo et le Burkina se dégradent dans les jours et semaines à venir.
Nous ne cesserons jamais de le dire, Faure Gnassingbé et le système qu’il incarne sont un véritable danger pour le Togo et la sous-région. « Lui c’est lui, moi c’est moi » est un piètre aveu de mensonge car comme son défunt père le dictateur Eyadèma qui était dans tous les coups foireux dans la CEDEAO et en Afrique, son fils est son parfait duplicata avec en plus le cynisme et la méchanceté.
Anani Sossou
Procès verbal d’audition de Gilbert Diendéré devant la cour militaire de Ouaga
Diendéré: j’ai fait venir ce matériel de la Côte d’Ivoire par un hélicoptère qui est allé de Ouagadougou récupérer à la frontière et du Togo en véhicule à la frontière.
Il ne s’agit pas d’une commande publique mais de l’aide que j’ai demandée à ces deux pays. En Côte d’ivoire, je me suis adressé au Chef d’Etat-major Particulier Monsieur le Général DIOMANDE Vagondo, au Togo, je me suis adressé au Chef d’Etat-major de la Gendarmerie, le Colonel MASSINA… »
Déposition du lieutenant Boureima Zagré, chef de la mission qui est allé récupérer le matériel à la frontière togolaise :
« Le 17 septembre 2015 dans l’après-midi, le chef de corps adjoint, le Commandant KOROGO nous a informés que la gendarmerie et la police ont exprimé un besoin en matériel de maintien d’ordre à leur niveau. Le même soir, j’ai reçu un ordre de mission signé par le Commandant KOROGO Aziz m’instruisant de me rendre à Dapaong en territoire Togolais pour récupèrer du matériel de maintien d’ordre. C’est finalement à cinkansé côté Togolais que le matériel a été récupéré. Je tiens à préciser que mon ordre de mission a été visé par la Brigade Territoriale de gendarmerie côté Burkinabé. Je suis rentré à Ouagadougou le 18 septembre 2015 dans la soirée. La Gendarmerie et la Police sont passées chercher ledit matériel. Au niveau de la Gendarmerie c’était l’adjudant DAKYO de l’Escadron de Sécurité d’Intervention (ESI) qui est venu avec une banquette. Au niveau de la Police, c’était les éléments de l’Unité d’Intervention Polyvalente (UIP) à bord d’un minibus. Chacun d’eux a signé une décharge en deux exemplaires avant de prendre le matériel. Un exemplaire est resté au secrétariat et ils sont partis avec le second. J’ai fait la photocopie des décharges pour les garder par devers moi.
J’ai démarré le 17 septembre 2015 avec deux véhicules. Une TOYOTA LAND CRUSER mon cabine et un véhicule militaire type ACMAT. Nous étions dix militaires en tenue de combat du RSP. Nous sommes arrivés à Cinkansé aux environs de 02 heures du matin. Un numéro togolais qui m’avait précédemment absenté m’a rappelé. Mon interlocuteur a demandé ma position. Je lui ai dit que j’étais au niveau de la Brigade territoriale de Gendarmerie de Cinkansé. Il a déclaré que dès que je franchis la frontière de lui faire signe.
Aux environs de 06 heures et quart, le conducteur de la mono cabine et moi, après avoir vêtu des tenues civiles avons franchi la frontière à bord de son véhicule. Le contact togolais nous attendait. Nous l’avons suivi sur à peu près quatre kilomètres. Il nous a conduits dans une villa qui faisait apparemment office d’une brigade de gendarmerie. C’est en ce lieu que le matériel a été chargé dans notre véhicule par des personnes en tenues civiles, probablement des gendarmes. De retour à la Brigade de Gendarmerie de Cinkansé, nous avons revêtu la tenue treillis et avons repris la route pour Ouagadougou.
Question: Qui était le contact togolais?
Réponse: Je ne le connaissais pas. Mais c’était un Capitaine de la Gendarmerie togolaise du nom de PIASSO. Je l’ai ainsi identifié parce qu’il était en tenue militaire et avait une bande patronymique au niveau de sa poitrine. »
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