Togo-Le Président doit rentrer

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LE CRIME

Selon Média Info Afrique, le Président « Sylvanus Olympio a été assassiné (…) à 07:15 devant les portails de l’Ambassade des Etats Unis, d’où il venait d’être extrait. » C’était le 13 Janvier 1963.

Le même média donne les raisons sérieuses de cet assassinat :

  • Le Président « avait une vision sociétale qui met le citoyen togolais au centre de toutes les préoccupations et non des intérêts occidentaux
  • La rupture avec le franc CFA, franc des colonies françaises d’Afrique et une autonomie de battre une monnaie
  • La construction d’infrastructures pour rendre viable l’économie togolaise notamment le port autonome de Lomé
  • La révision des contrats miniers notamment celui sur le phosphate que la France exploite gratuitement depuis de longues années déjà
  • L’absence de coopération militaire avec la France, car le Togo entendait construire une armée faite uniquement de gendarmerie et de police
  • Le développement accéléré des secteurs clés à savoir l’agriculture pour nourrir les populations, la santé et l’éducation. »

C’est donc pour des intérêts économiques que les ennemis extérieur et intérieur du peuple togolais se sont coalisés et ont assassiné le premier Président démocratiquement élu du Togo.

La stratégie mise en place à dessein a été d’utiliser les démobilisés togolais de la guerre contre le peuple africain d’Algérie.

Ces citoyens togolais qui sont pour la majorité originaires du Nord, devaient demander leur intégration dans l’armée togolaise.

Les initiateurs de l’assassinat étaient convaincus que le Président opposerait une fin de non-recevoir à cette demande, parce qu’il n’intégrait justement pas une construction de l’armée dans son programme de société.

Cette conviction s’était vérifiée : la demande des demi-soldes a été rejetée.

Les commanditaires s’étaient jetés sur l’occasion pour dépeindre le premier responsable togolais de tyran et de tribaliste contre les communautés Kabyès.

Ils l’avaient finalement abattu froidement de leur propre main, avaient malicieusement fait endosser leur crime au Sergent Etienne Gnassingbé Eyadema.

Devenu président nommé par cette main noire, celui qui s’est lui-même promu Général plus tard aura affirmé qu’il « a tiré ailleurs » et non sur le Président.

L’HISTOIRE AUX HISTORIENS

Laissons l’histoire aux historiens et parlons du présent.

Soixante ans après cette vraie catastrophe naturelle, la Togolaise marche sous une néautocratie caniculaire « de type colonial » qui assèche l’agriculture, brûle les rares infrastructures de l’ère coloniale, rouille le système de santé, transforme les rares hôpitaux en ce que les Togolais appellent « mouroir », déchire le système éducatif en lambeaux, cède le port de Lomé entre temps à vil prix et à coup de scandales (selon l’Alternative) à Bolloré, fait exploiter presque gratuitement le phosphate par les Indiens, laisse les étrangers brader les riches terres agricoles de notre pays, remercie le peuple togolais en monnaie de singe CFA.

L’armée togolaise est quant à elle pléthorique, « confond les terroristes aux bœufs » (selon le journaliste Camus Ali), est mal formée, mal nourrie, mal logée, mal rémunérée et mal équipée.

Le peuple togolais a pour toute nourriture que des grincements de dent et pour toute eau à boire, que de chaudes larmes.

REPENSER l’AVENIR À COMPTER DE 2023

La nation togolaise est construite sur le crime et le mensonge ; sur ces deux graves maux, aucune grandeur ne peut être construite.

Il faut expier au préalable ces deux péchés capitaux, avant d’entamer la refondation totale du Togo.

C’est cette nécessaire démarche que le Président nous demande d’entreprendre, quand il lance ce sublime cri la nuit de la proclamation des indépendances :

« – Sentinelle, que dis-tu de la nuit ?

La sentinelle dit: – Le matin vient et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez. Convertissez-vous et revenez ! » Esaïe 21 :12

Ce chemin de repentance collectif doit être jalonné du grand pardon et la reconnexion avec nos martyrs, et ce sont ces vœux que nous nous souhaitons pour 2023.

RECONNEXION AVEC NOS MARTYRS : LE PRÉSIDENT DOIT RENTRER

Dans dix jours, le peuple togolais se souviendra de la tuerie de son Président.

Soixante ans et le corps du Président Sylvanus Olympio repose dans la maison de ses pères à Agoué.

S’il est recommandé dans la tradition togolaise que le défunt soit inhumé dans son village natal, la situation qui a entouré les obsèques du Père de tous les Togolais fait retourner les ancêtres togolais, les rois et reines Ewé dans leur tombe.

En effet, le corps a été transporté discrètement de l’autre côté de la frontière et enterré dans le secret familial.

Ce procédé ne respecte pas du tout les traditions et cultures africaines et fait traîner le malheur sur le Togo.

Le Président doit donc rentrer absolument pour un hommage digne des plus grands rois.

Ainsi, exhortons-nous notamment :

Les Autorités togolaises à :

  • Instituer le 13 janvier de chaque année, la Journée Nationale des Martyrs
  • Aménager un jardin public des martyrs dans chaque ville du Togo
  • Construire des fontaines artistiques d’eau à la mémoire des enfants martyrs dans chaque grande place des villes togolaises (Anselme doit pouvoir boire cette eau d’éternité)
  • Accélérer le processus de retour du corps du Président au Togo
  • Créer un fond public de dédommagement des familles des martyrs (dédommagement à vie notamment de la famille Olympio, Atidepe, Amorin, Kongo, Madjoulba et les autres grandes figures de la lutte de libération du Togo)
  • Dresser des rues à la mémoire des grandes femmes et grands hommes togolais partis de l’autre côté, “Champs d’Ialou ou des Roseaux pour certains” (Agboyibor, Edem Kodjo, Bella Belo et les autres.)

Les mouvements citoyens, la diaspora et les médias alternatifs à :

  • Organiser tout au long de l’année 2023, des activités de mobilisation, d’hommage au Président et aux martyrs (Ici est l’occasion de jeter des fleurs au compatriote Claude Ameganvi et le Parti des Travailleurs pour avoir commencé ce travail de mémoire et culturellement sacré)
  • Organiser un pèlerinage populaire au cimetière d’Agoué

Le peuple togolais dans son ensemble à :

  • Planter dans chaque maison, l’arbre Ablodé « Ablodeti », symbole d’engagement à entretenir spirituellement la mémoire des ancêtres et à œuvrer physiquement et quel que soit le prix à payer et de manière pacifique, pour la refondation du Togo.

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Source : icilome.com