En République togolaise, chacun a sa petite histoire de vol, de pillage et de malversations. Chacun, surtout ceux qui, en toute impunité, font le va-et-vient entre une pause d’après détournement et un retour goguenard aux affaires, au grand dam des citoyens au détriment desquels les détournements sont commis.
Le présent article relate l’histoire d’une casserole que traîne l’actuel Président de la Commission Electorale Nationale Indépendante.
Ayassor Tchambakou est rattrapé par une affaire de détournement d’un montant de 7 milliards. Une lointaine affaire qui refait surface et dévoile le profil peu luisant, pudibond à la limite des personnes appelées à refléter des institutions aussi importantes que la CENI.
Les faits remontent à septembre 1996. Le 06 septembre 1996, nommé Premier ministre de Gnassingbé Eyadéma, Koffi Sama quittait la Direction Générale de la Société Togolaise du Coton, la SOTOCO.
Il laissait plus de 7 milliards à son successeur Ayassor Tchambakou nommé aujourd’hui Président de la CENI et donc, celui-même qui va diriger le processus de l’élection présidentielle de 2020.
A sa prise de fonction, la gestion a tourné au vinaigre. La caisse a été éventrée. Ayassor multipliait des dépenses dit-on, faramineuses d’enrichissement, de népotisme et de dilapidation.
Avec le système Gnassingbé, père comme fils, le crime économique n’est pas puni. Il suffit de justifier les détournements par le financement des activités du parti au pouvoir ou des actions budgétivores en faveur du Chef de l’Etat ou de son entourage, hommes comme femmes et on bénéficie du parapluie de protection du pouvoir.
Ayassor a réussi dans ce pillage à vider le passif et l’actif de la SOTOCO en l’espace de 4 ans de direction.
Interpellé après un sommaire bilan révélé négatif, il s’est mis en genou devant le Chef de l’Etat pour avouer sa faute et demander pardon….avec des larmes nous a-t-on confié de crocodiles. Avec Eyadéma, cela suffisait pour être acquitté.
Il a passé quelques mois d’hivernage avant de connaître le Printemps : propulsé à l’UEMOA, il a dirigé, ingénieur agronome de son état, le département de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. La commission de l’UEMOA se trouve être visiblement le panthéon des parias de la république togolaise, trempé dans les détournements. Beaucoup s’y réfugient pour effacer les crimes économiques commis au Togo.
Admis la retraite à la CEDEAO, Ayassor revient sur le lieu du crime. Il est appelé à organiser les élections les plus controversées de la république togolaise : Législatives 2018 et locales 2019. Il est encore à la charge de la Présidentielle de 2020, celle de tous les enjeux.
La crédibilité des institutions de la République et les résultats laissés dans les archives profitent à la nation, si les personnages qui ont incarné ces institutions sont sérieux et honnêtes.
Le scandale financier des 7 milliards qui tache aujourd’hui le Président de la CENI devrait permettre de comprendre le profil des hommes qui animent l’histoire politique et économique du Togo. Ayassor n’est pas indiqué pour incarner une élection. Sa place est d’ailleurs.
Quant à la SOTOCO, elle est restée minée par les malversations à elle inculquée par Tchabakou AYASSOR. Les successions à la tête du coton togolais, de Lekessime à Ewovor et de Djangni à Nanfame et les mutations de titre et de noms de la SOTOCO n’ont jamais permis à la SOTOCO de connaître la sérénité.
L’actuel Président de la CENI a infecté le coton togolais du virus de la corruption et de la malversation. Il continuera à être impuni jusqu’au retour de Jésus. C’est ça le Togo.
A plusieurs reprises, nous avons tenté d’avoir des informations supplémentaires sur ce scandale chez le sieur Ayassor Tchambakou, il a brillé par une fin de non-recevoir à nos requêtes.
Carlos Ketohou
Source : Togoweb.net