Togo: le pouvoir laissera la coalition manifester mais en tirera les conséquences

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Le gouvernement togolais ne comprend toujours pas les raisons qui poussent la coalition de l’opposition à reprendre les manifestations de rue si le dialogue ouvert pour régler la crise politique reste d’actualité et a été d’ailleurs soutenu par les Chefs d’Etat de la CEDEAO il y a une semaine à Lomé. Toutefois et pour la première fois depuis février, les manifestations auxquelles le regroupement des 14 appelle pour les 25, 26 et 28 avril prochains ne seront pas interdites. Seuls les itinéraires initialement arrêtés par ses responsables ont été modifiés. Les autorités pensent tirer toutes les conséquences de l’attitude de la Coalition.

Le gouvernement de Faure Gnassingbé a déploré la persistance de la volonté de la coalition de violer les mesures prises par le facilitateur, en prévoyant de manifester à nouveau pour les questions qui sont en cours de discussion au sein du dialogue inter-togolais.

« Le gouvernement prend acte de cette attitude regrettable  et va en tirer toutes les conséquences qui s’imposent », lit-on samedi dans une lettre réponse adressée à la Coalition par le ministre togolais de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, Payadowa Boukpessi.

Dans la même note, le ministre indique que tenant compte de multiples plaintes des riverains des voies que les manifestants de la coalition empruntent depuis 7 mois et qui ont atteint leur paroxysme, le gouvernement a décidé de recommander de nouveaux itinéraires, pour éviter des troubles graves à l’ordre public.

Selon les itinéraires du gouvernement, les manifestants quitteront Bè-Gakpoto et le Marché Bè pour chuter au Carrefour de l’Eglise des Assemblées de Dieu à Anfamé.

Toujours dans la lettre, le ministre Boukpessi indique que les manifestations demeurent interdites dans les villes de Mango, Bafilo et Sokodé.

Nous apprenons déjà que la coalition n’acceptera pas se plier à cette recommandation du gouvernement qui circonscrit les manifestations uniquement dans les contrées du quartier Bè.

Le regroupement de l’opposition compte manifester pour exiger le retour à la version originelle de la Constitution de 1992, la révision du cadre électoral avec la prise en compte du droit de vote des togolais de la diaspora, la libération des « détenus politiques » ainsi que le déverrouillage des institutions de la République.

TogoBreakingNews.info