Togo: le PNP et ses cadres laissés à leur triste sort!

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Au-delà du rétrécissement apporté, le 08 août dernier, à la
loi Bodjona sur les libertés de manifestation et de réunion, le pouvoir
togolais semble avoir décrété, du moins officieusement, un non absolu au
Parti national panafricain (PNP).
Depuis quelques semaines, les réunions hebdomadaires tenues souvent les
samedis par le PNP à l’intérieur du pays sont systématiquement
réprimées. Les membres du parti, quant à eux, sont poursuivis jusqu’à
leur dernier retranchement.

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Après Mango, l’avant dernier week-end, c’est dans le village de Flande-Somou, situé entre Kadambara et Kparatawo, non loin de Sokodé, dans la préfecture de Tchaoudjo,
que la soldatesque du pouvoir a dispersé, le week-end dernier une
réunion du PNP. Le Président de la section locale du parti n’a eu la vie
sauve qu’en prenant la poudre d’escampette. Selon nos informations,
l’homme est toujours en fuite après des menaces proliférées à son
encontre.

Ces faits viennent s’ajouter à ceux dénoncés au début de ce mois par
le Secrétaire Général du parti, dans une déclaration rendue publique.

Le PNP dénonce « une persécution d’Etat »

Le 07 août dernier, Dr Kossi Sama, Secrétaire Général du PNP, a fait
état des entraves que le parti rencontre dans l’exercice de ses
activités. Selon, les responsables du PNP une trentaine de personnes,
tous des sympathisants arrêtés au cours des manifestations pacifiques et
à domicile sont « arbitrairement détenus ». Les informations précises
parlent de 39 détenus arrêtés pêle-mêle sur les lieux de manifestations
politiques, aux domiciles ou lieux de travail comme les agents de
sécurité du domicile du leader du Pnp.

Apres avoir relevé ces irrégularités, le PNP dénonce subir «de façon
permanente, une persécution d’Etat de la part des forces de la
Gendarmerie nationale et de la Police nationale, agissant aux ordres des
préfets, sous la responsabilité du ministre de tutelle, ministre de
l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des
Collectivités Locales ».

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Outre ces interpellations, le PNP, dont le leader Tipki Salifou
Atchadam est invisible depuis un certain temps dans le pays, dénonce
l’impossibilité pour lui de tenir des réunions hebdomadaires car la
police et la gendarmerie n’hésitent pas à prendre d’assaut ses lieux de
réunions.

Au regard de certains faits listés, le Parti d’Atchadam dit protester
et condamner la ‘‘persécution d’Etat’’ dont il est victime, à travers
le harcèlement de ses responsables nationaux, ses responsables locaux,
ses militants et ses sympathisants sur l’ensemble du territoire
national. Le parti du Cheval blanc au galop exige, par conséquent,
l’arrêt immédiat des violences des forces de police et de la gendarmerie
contre ses réunions hebdomadaires, lesquelles sont un devoir
constitutionnel de tout parti politique.

Le PNP abandonné à son triste sort…

Au lendemain de la publication de sa déclaration, le PNP a reçu le
soutien du Rassemblement national pour la démocratie et le
panafricanisme (RNDP) du Dr Antoine Ati Randolph, une organisation de la
diaspora togolaise basée en France. Pour cette organisation, le régime
«diabolise le PNP et veut le marginaliser et l’éradiquer, coupable
d’avoir troublé le sommeil du ‘’Prince des ténèbres’’ ». «Alors, il
menace, pourchasse, bastonne, torture, embastille, tue les responsables
et les militants du PNP ainsi que leurs sympathisants dans la rue ou à
domicile. Il va même jusqu’à saccager leurs biens personnels et leurs
matériels de meeting », écrit l’organisation dans un communiqué.

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Chose curieuse, à la suite de la publication de cette déclaration du
PNP, aucun parti de l’opposition n’a apporté officiellement son soutien
au Parti du «Bindjé gué Bindjé» qui, il y a quelques mois encore, était
du regroupement des 14 partis de l’opposition. Un silence que pointe du
doigt le Rassemblement national pour la démocratie et le panafricanisme
(RNDP). « Face à cette persécution du PNP, le RNDP s’étonne de la
mollesse de la coalition des 14 partis politiques originelle mais aussi
de celle de toute la classe politique forte environ de 115 partis
politiques », a écrit Dr Antoine Ati Randolph.

Il y a quelques mois, c’est ensemble que le PNP et les autres partis
de cette coalition combattaient le régime de Faure Gnassingbé dans la
rue. Aujourd’hui, il semble que ces partis ont oublié ce passé récent,
en laissant le PNP à son triste sort face à un régime qui se renforce.

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Après avoir mis le peuple au placard, le régime ne tardera pas à
trouver un autre bouc émissaire pour justifier ses actes visant à
museler les voix discordantes. Hier, c’était l’ANC, aujourd’hui, le PNP,
demain à qui le tour ?

Source : Fraternité

Source : Togoweb.net