Il faisait la fierté de feu le Président togolais Eyadèma Gnassingbé.
Il était l’un des symboles de son règne, a vu passer autant de Chefs
d’États et de gouvernement que de sommets, autant de concerts que de
stars de la musique et de la comédie. Il était également présenté comme
l’une des réussites de 38 ans de règne sans partage et son esplanade
servait de déhanchement pour les groupes chocs d’animation. Mais cette
bâtisse, le Palais des Congrès de Lomé part en ruine. Et l’esplanade
sert de cuisine à ciel ouvert pour de bonnes femmes qui y ont installé
des commerces.
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La régie des bâtiments publics devrait en
principe se charger de tous les bâtiments publics à l’intérieur comme à
l’extérieur du pays et un budget devrait être alloué à leur entretien.
Mais il se fait que dans ce pays, on laisse presque tous les joyaux de
l’État tomber en ruine. Et les exemples sont nombreux pour illustrer cet
état de fait: l’ancien palais des gouverneurs, l’ancienne présidence de
la République en face de la mer, l’hôtel de la paix, une grande partie
de l’ancienne primature qui sert aujourd’hui de cabinet du Ministre de
la sécurité et de la protection civile, l’hôtel Tropicana etc. À
l’intérieur du pays, certains locaux de préfectures, de sociétés d’État
qui n’existent plus et dont les capitaux ont été siphonnés par les
prédateurs économiques, ces voleurs patentés qui circulent encore
librement et bénéficient d’une impunité sans commune mesure, ces locaux
donc sont en ruine et personne ne lève le petit doigt pour leur
réfection. Et pourtant des bureaux manquent pour l’administration et la presque totalité des nouvelles mairies n’ont pas de sièges.
Il n’y a pas longtemps, ce Palais des Congrès servait de siège pour les
députés à l’Assemblée nationale et ces messieurs et dames circulaient
allègrement dans ce désordre, dans cette pourriture pour faire
figuration comme parlementaires et percevoir des millions par mois sans
se préoccuper de la ruine du bâtiment.
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Comment dans un État
normal on peut laisser autant de joyaux nationaux en état de délabrement
si avancé. Si de l’extérieur le Palais des Congrès semble tenir encore
le coup, il est complètement pourri de l’intérieur. Il suffit de faire
un tour du premier jusqu’au deuxième étage, de voir l’état des chaises
de la grande salle, de voir les poubelles sauvages qui jonchent les
couloirs, les flaques d’eau au sol à cause des fuites dans le toit pour
se rendre à l’évidence que le Palais des Congrès de Lomé est une ruine
programmée et que son effondrement ne saurait tarder. À quoi servent les
montants des locations pour les divers concerts et expositions?
Y-a-t-il encore un commandant à bord de ce « bâteau ivre »?
Les
autorités ne doivent pas oublier que les bâtiments publics ont été
construits par l’argent du contribuable, l’argent issu de la sueur du
front de ces infatigables Togolais qui entendent voir leur pays
prospérer et de ce fait doivent être entretenu au lieu qu’ils soient
laissé à l’abandon.
Jamais au temps d’Éyadèma, on aurait vu
autant de laisser aller, autant de voleurs qui opèrent à visage
découvert et qui se sucrent sur le dos de la majorité. Il savait donner
des exemples et taper du point sur la table. De son vivant, « son » Palais
des Congrès ne sera jamais dans cet état. Les nouveaux maîtres du pays
font en sorte que beaucoup regrettent le despote.
Source : Togoweb.net