Togo : Le FMI malgré lui

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Togo : Le FMI malgré lui

Selon les dernières projections du Fonds Monétaire International (FMI), la croissance économique au Togo devrait s’accélérer légèrement, passant de 4,9% en 2018 à 5,3% en 2019. Et c’est à partir de 2020 que les effets de cette performance seront plus visibles sur le panier de la ménagère. Cette conclusion contraste avec la réalité de signaux rouges sur le terrain économique du Togo.

« Nous avons les transferts monétaires qu’on appelle encore les aides aux populations les plus démunis qui ont augmentés. L’objectif a été multiplié par plus que deux. Nous avons le mécanisme du PAPV (Programme d’appui aux populations vulnérables) du PUDC (programme d’urgence de développement communautaire) qui fait beaucoup de travaux en zones rurales pour relever le niveau de la population et le chef d’Etat a annoncé la revalorisation de la valeur indiciaire des fonctionnaires à partir de 2020 », se félicite Sani Yaya, ministre de l’économie et des finances.

« Tout ceci va aller dans le panier de la ménagère. Quand on va revaloriser les points indiciaires, les fonctionnaires ne seront pas les seuls bénéficiaires, ça va booster la consommation, au niveau du secteur marchand, ça va aussi booster l’activité économique, la bonne dame qui vend au bord de la route aura son chiffre d’affaire qui va certainement augmenter », promet le ministre de l’économie.

« L’important effort budgétaire amorcé en 2017 s’est poursuivi à la fin juin 2019. Le recouvrement des recettes a atteint l’objectif visé en juin et les dépenses globales ont été inférieures aux prévisions. Si les politiques actuelles sont maintenues au second semestre, le Togo respectera pour la troisième année consécutive le critère de convergences relatif au défit budgétaire de 3% du PIB fixé par l’UEMOA. Pour la fin de 2019 », salue Ivohasina Fizara Razafimahefa, chef de mission de la 5ème revue du FMI au Togo.

Parmi les éléments qui ont permis au FMI de faire cette évaluation figurent l’augmentation du flux aussi bien des personnes que des marchandises au niveau du port et de l’aéroport, la progression de la consommation énergétique au cours du premier semestre 2019 ou encore le climat des affaires.

« Nous avons également regardé au niveau du commerce extérieur, c’est-à-dire des importations et exportations, ces activités se sont améliorées par rapport aux années précédentes au cours du première semestre de 2019 », signale le chef de mission du FMI.

C’est vrai, ce sont des constats issus des rapports mathématiques qui contrastent avec la réalité sur le terrain. Le niveau de l’endettement, le panier de la ménagère, la course à la mobilisation des fonds à travers des taxes innombrables et impopulaires, la réticence dans le financement du PND sont des signaux forts qui remettent en cause cette conclusion hâtive du FMI.

Diane Olobi

Source : L’Indépendant Express

27Avril.com