Le Consortium des journalistes d’investigation du Togo (CO.J.I.TO) s’indigne contre la “détention arbitraire” des journalistes Ferdinand Ayité, Directeur de publication du journal l’Alternative, et Joël Egah, Directeur de publication de Fraternité. Les deux confrères sont actuellement placés sous mandat de dépôt pour “propagation de propos mensongers” après convocation à la Brigade de Recherches et d’investigations (BRI) . Aussi, le Rédacteur en chef de l’Alternative, Isidore Kouwonou, concerné par l’affaire, est sous contrôle. Une situation que dénonce le COJITO dans un communiqué et exige que les confrères soient élargis et que la décision prononcée contre le troisième soit purement et simplement annulé.
C’est avec stupéfaction et indignation que le Consortium des journalistes d’investigation du Togo (CO.J.I.TO) a appris la convocation à la Brigade de Recherches et d’investigations (BRI) des confrères Ferdinand M. Ayité, Directeur de publication du bi-hebdomadaire
L’Alternative, Isidore Kouwonou, Rédacteur en chef du même organe, et Joël Egah, Directeur de publication de Fraternité, les 9 et 10 décembre 2021. A l’issue de plusieurs heures d’interrogatoire, les deux directeurs de publication ont été présentés au Juge d’instruction qui les a placés sous mandat de dépôt. Isidore Kouwonou est, lui, placé sous contrôle judiciaire. Outrage et propagation de propos mensongers seraient les chefs d’accusation retenus contre eux.
Une fois de plus, les journalistes, dans l’exercice de leur métier, se voient délivrés des mandats de dépôt.
Ceci se passe, cette fois-ci, en un jour anniversaire consacré aux droits de l’homme, 10 décembre journée internationale des droits de l’homme. Un camouflet contre la loi togolaise ayant dépénalisé le délit de presse.
Dans un pays qui dit avoir dépénalisé le délit de presse, l’argument selon lequel les trois confrères seraient intervenus sur un média que la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) ne reconnaît pas, ressemble à un deni de la fonction de journaliste et s’apparente à une chasse aux sorcières. Parce qu’ils sont avant tout des journalistes de profession qui sont intervenus publiquement.
Si des articles du code pénal sont brandits pour faire taire des voix critiques, les autorités togolaises doivent désormais clairement dire au monde entier que la dépénalisation du délit de presse a vécu, que dorénavant, c’est l’article 490 du code pénal qui s’appliquera à tout journaliste qui devrait tomber sous le coup du code de procédure civile en cas de faute professionnelle dans l’exercice de son métier.
Le COJITO s’élève contre ces méthodes et demande que sans délai, les deux confrères soient élargis. Et que le contrôle judiciaire prononcé contre le troisième soit purement et simplement annulé.
Lomé, le 11 décembre 2021
Le Président du COJITO
ABI-ALFA Izotou
Source : icilome.com