Togo: l’appel de l’opposition aux présidents de la CEDEAO

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La coalition de l’opposition togolaise, qui manifeste depuis plus de trois mois, a invité jeudi les chefs d’Etat au prochain sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à demander au président Faure Gnassingbé « d’accepter l’alternance ».

Le sommet de l’organisation se tiendra samedi à Abuja.

« Le peuple togolais, décidé à conquérir sa liberté et sa souveraineté, vous adresse sa sincère gratitude et vous demande de tout mettre en oeuvre, afin qu’au sommet d’Abuja, le régime qui gouverne le pays depuis plus de 50 ans, intériorise et accepte enfin l’alternance », souligne la coalition dans une déclaration publiée à l’issue d’une deuxième journée consécutive de manifestation dans les rues de Lomé.

« Messieurs les présidents, le Togo est une inacceptable anomalie politique au sein de notre espace ouest-africain et il convient d’y mettre fin. Plus de 50 ans d’un règne oligarchique de père en fils où toutes les institutions de la République sont verrouillées au profit d’une seule famille et où le bulletin de vote n’a plus aucun sens », poursuit le texte lu lors d’un meeting.

« Aidez-nous à empêcher que le Togo, par l’entêtement de Faure Gnassingbé, ne devienne le terreau facile et fertile de situations qui peuvent très vite devenir incontrôlables au sein de notre espace commun de développement économique, politique, social et culturel ».

« Le combat que mènent les Togolais depuis quatre mois, n’a d’autre but que de permettre à notre pays de connaître une vie démocratique ».

Des milliers de personnes ont à nouveau défilé mercredi et jeudi dans les rues de Lomé à l’appel de l’opposition. Une autre manifestation est prévue samedi à Lomé.

« Nous invitons les populations à sortir massivement samedi, afin de montrer aux chefs d’Etat de la Cédéao qui seront en réunion à Abuja, que nous sommes déterminés », a déclaré à l’AFP Mme Brigitte Adjamaogbo-Johnson, coordonnatrice de cette coalition de 14 partis.

L’opposition organise des marches quasi hebdomadaires qui rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de manifestants depuis début septembre pour protester contre l’accaparement du pouvoir par une seule famille depuis plus de 50 ans.

Faure Gnassingbé a succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.

Le gouvernement a entamé depuis mardi, des « consultations » avec différents partis politiques en vue de la tenue d’un dialogue réclamé par la communauté internationale.

Mais la coalition d’opposition, a décidé de boycotter ces discussions qui se déroulent à huis clos à la primature.

Elle reproche au gouvernement de vouloir être juge et partie en organisant des rencontres, alors que plusieurs médiations internationales sont parallèlement en cours, notamment via les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé.

Source : www.cameroonweb.com