Morts en exil politique, les Togolais dont les noms suivent :
-Nicolas Grunitzky, ancien président de la République, renversé le 13 janvier 1967 par un coup d’État militaire et décédé à Paris le 27 septembre 1969.
-le Lieutenant Vincent Tokofaï, survivant de l’ignoble attaque de la Primature qui a fait plus de 500 morts dans les rangs de l’armée togolaise le 03 décembre 1991, il a été assassiné à Accra au Ghana le 27 juillet 1995.
-Me Siméon Kwame Occansey qui a été une véritable force de la nature qui a inquiété le régime dictatorial et grand activiste des Droits de l’Homme, il est décédé à Aflao au Ghana le 04 novembre 2000.
-Marc Kponton, homme d’affaires et lutteur infatigable pour l’avènement de la démocratie, il est décédé au Nigéria le 10 février 2006.
-Maurice Mouta Wakilou Gligli-Amorin, responsable de la Fondation Amorin, il a su allier avec brio la foi religieuse à l’ardeur d’un patriotisme incorruptible, il est décédé à Bruxelles en Belgique le 19 février 2022.
-Aboubakar Lopez Agoroh, grand activiste de la CDPA et de l’ATLMC, il a rendu l’âme à Düsseldorf en Allemagne le 08 juin 2022.
-Bertin Agba, homme d’affaires qui s’est réfugié en Afrique du Sud où il est mort le 18 mai 2023.
-Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, l’archevêque de Lomé et aussi président du parlement de transition, le Haut Conseil de la République, il s’est investi dans la lutte aux côtés du peuple pris en otage et a soutenu avec foi Agbéyomé Kodjo lors de l’élection présidentielle dont la réclamation de la victoire a suffi pour leur coûter la vie. Il a dû s’exiler en Suède où il a rendu l’âme le 04 janvier 2024.
-Messan Gabriel Agbéyomé Kodjo, ministre à deux reprises, président de l’assemblée nationale, premier ministre et opposant au système qu’il a servi, il est décédé brutalement le 03 mars 2024 au Ghana.
-Adjé Kpadé, grand militant infatigable de la CDPA et ancien Coordinateur général du MO5, il est décédé au Canada le 05 mars 2024.
Ne disposant pas de dates de décès, nous ajoutons les noms et prénoms de : Félix Amegan qui est décédé au Ghana, Toussaint Atidépé, décédé aux États-Unis et Benjamin Johnson qui est mort en France. Cette liste n’est pas exhaustive. L’on s’aperçoit aisément que c’est une perte inestimable et le commentaire, quel qu’il soit, ne porte aucune valeur de justification ou de consolation.
Ce qui caractérise ce dossier, c’est le fait que, curieusement, la mort du Général Gnassingbé Éyadéma n’a pas eu lieu au Togo et ce, dans des conditions de stress épouvantable. Quelle signification comportait cet événement de fin de vie dans un avion, après 38 ans de pouvoir de main de fer ?
Nous ne sommes que des fleurs qui poussent entre ciel et terre et qui disparaissent dans une nature dont nous ne maîtrisons que peu de choses.
Notre mode de vie africaine est dangereusement pervertie par des intérêts étrangers. Comment s’adapter, dominer, contourner, dépasser cette situation où le mépris et la tricherie nous fouettent tous les jours ? Tous les jours, nous nous posons la question de savoir comment notre pureté de vie naturelle a-t-elle pu rencontrer l’axe de la terreur coloniale qui nous a défigurés totalement ? L’héritage colonial est une donnée qui nous pourrit beaucoup la vie car il fait que nous sommes difficilement en équilibre par rapport à nous-mêmes.
Nous passons à côté de l’essentiel et nous nous attelons à faire fructifier des futilités qui nous émerveillent, bizarrement. Cela a commencé par disloquer graduellement la bâtisse de nos convictions d’africains et ce, au profit de ce que les néocolonisateurs nous ont imposé. Les mutations nous ont écartés plus ou moins de nos attaches culturelles. L’homme n’est véritablement heureux que lorsqu’il vit de chaleur humaine. Mais celle-ci est mise à rude épreuve par la dictature.
Un chanteur africain a dit : »la forêt brûle mais les animaux refusent de l’abandonner. » Ne serait-ce pas là, la réponse que le peuple togolais envoie, par son attitude philosophique, à la gestion volontairement décevante que Faure Gnassingbé lui voue ?
Et pourtant, le Togo dispose d’énormes compétences qu’on ne regarde même pas. La notion et l’option du progrès se sont volatilisées. Volontairement, et nous prenons le risque de dire, Faure Gnassingbé ne veut pas travailler pour son peuple. La paresse volontaire est un nuage noir qui empêche le peuple de jouir de l’effet salutaire des rayons du soleil. Faure se prépare déjà pour s’accaparer du mandat présidentiel de 2025 qui va se consumer à l’Elysée au profit de sombres desseins qui vont brûler le continent noir.
À cette allure, comment peut-il se soucier du bien-être de son peuple ?
Quelqu’un de populaire a dit que c’est parce qu’il sait que son peuple ne l’aime pas que lui aussi lui a tourné le dos. À chacun sa façon de voir !
Que peut-on ou doit-on faire au-delà des disputes humaines ? À quoi sert l’amnistie générale ? Se parler sérieusement ! La réconciliation est possible si le chef le veut. Donc, il est responsable de tout. En ce qui concerne la problématique de la mort de ses opposants en exil, ne se tient-il pas à l’autre bout de cette calamité ?
Sese-Rekuah S. Ayeva
07/03/2024
Source : 27Avril.com