C’est le propre des régimes politiques à bout de souffle de faire de la propagande une arme d’instrumentalisation de l’opinion afin de se donner une certaine image. Cette dernière est diamétralement opposée au quotidien peu enviable des populations étouffées. C’est dans ce schéma que se trouve depuis des lustres le régime de père en fils à la tête du Togo.
Expert en grands discours et promesses jamais tenues, le gouvernement togolais semble faire de la propagande à travers la pose des premières pierres et autres, une politique savamment élaborée. Ces derniers mois, sans nul doute pour détourner l’opinion du débat sur l’opportunité de la nouvelle constitution, les Togolais ont été encore abreuvés des cérémonies de lancement de projets visant à contribuer, dit-on, à leur bien-être.
La dernière en date est la cérémonie de pose de première pierre pour la construction du centre de traitement du cancer au Camp BIR à Agoè-Gnamassi. Alors que le Chef de l’Etat avait été annoncé par certaines sources pour présider la cérémonie, c’est finalement le premier Victoire Tomégah-Dogbé qui a procédé à la pose de la première. Un exercice que visiblement son gouvernement affectionne.
Selon des sources officielles, le projet, porté par l’État togolais en partenariat avec AME International a pour objectif de renforcer les infrastructures sanitaires du pays en matière de traitement du cancer. À travers ce centre, l’État togolais entend non seulement améliorer le diagnostic et la prise en charge des patients atteints de cancer, mais aussi réduire significativement la mortalité liée à cette maladie, encore largement perçue comme une fatalité en Afrique.
« L’événement qui nous réunit ce jour augure d’un avenir où le cancer ne sera plus synonyme de fatalité. Ce centre restera un présent pour aujourd’hui qui déterminera à jamais l’espoir de demain. Nous sommes convaincus que nous construirons, un Togo plus fort, plus résilient et prêt à relever les défis de demain en matière de lutte contre le cancer », a déclaré, sans gants, Prof Tchin Darré, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique.
A première vue, un bon projet, sachant qu’aujourd’hui, les cancers font de nombreuses victimes au Togo et que le pays ne dispose pas d’un centre dédié. Les personnes qui ont le malheur d’être touchées par ces pathologies se préparent à une issue fatale et celles qui ont les moyens s’exilent dans les pays voisins ou mieux dans les pays huppés en technologie médicale pour tenter de se sauver. Mais combien de fois les Togolais n’ont-ils pas été déçus d’avoir cru en des projets pompeusement lancés avec des cérémonies solennelles de pose de première qui se sont finalement révélés une chimère ?
Si les nombreuses promesses et autres engagements qui sont pris depuis 2005, si les monts et merveilles promis ont été tenus, si les multitudes poses de premières pierres et coups de pioche, etc. étaient suivis d’actes, le Togo serait un petit paradis sur terre, une oasis de bonheur dans la région ouest-africaine, souligne un analyste politique.
Pendant ce temps, d’autres pays ont décidé de faire fi « la politique spectacle » en mettant véritablement le curseur sur le développement. « Patiemment, avec méthode et sérieux, le Bénin se construit de façon visible, sans coup de pioche, sans pose de première pierre, et sans inauguration […] Le Bénin se construit et les résultats sont de plus en plus visibles », a déclaré le Président béninois Patrice Talon.
Au Togo, le gouvernement préfère tirer sur les ficelles de la politique-spectacle. Des manœuvres politiques enrobées de bonnes intentions pour se donner une posture irréelle.
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Source: lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com