Togo : La Lutte, le Seul Salut !

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Togo : La Lutte, le Seul Salut !

Vaille que vaille la page des élections municipales du 30 juin semble se refermer avec la proclamation des résultats définitifs par la Cour Suprême le mercredi 17 juillet 2019. Une occasion qui a permis de déceler les ignominies les plus abjectes au Togo. Des gens qui ne sont pas candidats sont proclamés élus. Où-est-ce que c’est possible si ce n’est au Togo ? La Cour de Gamatho Akakpovi a confirmé la forfaiture en allant jusqu’à invalider les élections dans les communes de Zio 4 et Wawa 1 pour de graves irrégularités. Des élections frauduleuses, c’est le sport favori du pouvoir des Gnassingbé. Et il faut des actions hardies pour y mettre fin.

Mais l’autre phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur dans ce long processus de la démocratie et de l’alternance est le taux record d’abstention. La plupart des abstentionnistes sont des militants et sympathisants acquis au changement. La situation a pointé le nez lors des législatives de 2013. Année après année, élections après élections, elle prend des proportions inquiétantes. Ceux qui refusent d’aller voter désormais parlent de la non transparence des élections et la lassitude. Pour les municipales du 30 juin, on peut ajouter aux deux principales raisons les querelles de clocher que se livrent les forces démocratiques.

Tout en invitant les principaux leaders de l’Opposition à cesser l’hypocrisie et à redonner le vrai sens à la lutte, il importe d’appeler à une prise de conscience de nos concitoyens. On ne peut pas souffrir sous un régime cinq décennies durant et refuser d’arracher la liberté et l’alternance dans les urnes. Refuser de voter, c’est se faire hara-kiri. Refuser de voter, c’est contribuer à asseoir le régime et à prolonger son règne. Refuser de voter, c’est renoncer à la lutte. Refuser de voter, c’est faire le jeu du pouvoir.

Il n’y a point d’Opposition sans le peuple. En définitive, le pouvoir appartient au peuple. Il revient au peuple togolais de reprendre la lutte. Un peuple conscient de sa souffrance peut se libérer sans l’opposition. Il n’y a point de salut sans la lutte. Et dans la grande mobilisation, le peuple peut arracher les conditions de transparence des élections.

Toute résignation est l’ennemi du progrès. Il n’y a que la démotivation et la démobilisation qui donnent l’illusion d’une prétendue majorité au régime en place. Comme pour paraphraser Thomas Sankara, un esclave qui n’est pas conscient de sa situation, ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort.

Honoré Adontui

Source : Le Correcteur No.885 du 22 juillet 2019

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