« La pire des solitudes n’est pas d’être seul mais de s’ennuyer en sa propre compagnie » (Jacques Salomé)
Covid-19 oblige, Faure Gnassingbé, éternel globe-trotter, toujours par monts et par vaux, s’est sédentarisé. Depuis plusieurs semaines, il n’a plus pris place dans le cockpit pour le 7ème ciel. N’étant pas habitué à cette vie d’hibernation, une vie solitaire à la Robinson Crusoé, seul sur l’île abandonnée, ce ne serait pas une sinécure. Le temps devrait paraître énormément long pour lui. Faure Gnassingbé est libre, mais coincé. Plus de villégiature ni de bains de jouvence.
Qui plus est, les audiences présidentielles ayant été fortement impactées par la pandémie, on se demande comment devrait être le quotidien au palais pour le numéro 1 togolais. Faure Gnassingbé passerait ses instants de loisir à lire et à faire pratiquer le sport. Ses apparitions publiques étant rarissimes, on imagine qu’il devrait consacrer toutes ces semaines à son passe-temps. Mais aussi à se ressourcer, fervent chrétien qu’il est. On raconte par ailleurs qu’il a une passion dévorante pour les Evala, ces tournois de lutte d’initiation en pays kabyé qu’il ne rate d’ailleurs sous aucun prétexte.
On raconte que dans sa jeunesse, -même s’il est toujours jeune- Faure Gnassingbé fut un grand lutteur comme son père. « Jeune Afrique » rapporte que « le Vieux avait, à l’occasion d’un tournoi, mobilisé la police aux frontières afin de mettre la main sur des images de combat prises par un touriste. Sur la bande récupérée par les autorités, et que Gnassingbé Eyadema souhaitait conserver précieusement : son fils, Faure, terrassant son adversaire ».
Les luttes Evala sont des moments très privilégiés pour les grands commis de l’Etat, -membres du gouvernement, députés, directeurs de société, fonctionnaires, etc.- qui désertent tous la capitale pour se retrouver en villégiature au grand nord pendant une bonne semaine. Malheureusement, la fête n’aura pas lieu cette année pour raison de crise sanitaire.
La dernière sortie publique de Faure Gnassingbé remonte à deux mois, à la faveur de la cérémonie de prestation de serment pour le 4ème mandat, cérémonie ternie par l’assassinat de l’officier supérieur des Forces armées togolaises (FAT), le Col Bitala Madjoulba. Depuis, Faure ne s’est plus montré hors de son bunker.
A en croire le site d’informations « Africa Rendez-vous », le jeune président s’est carrément calfeutré. Le palais présidentiel au niveau de Lomé II se transforme en une tour imprenable. Les voies y donnant accès sont barricadées. « Depuis le 24 juin 2020, impossible de passer devant la présidence. Une des 2×2 voies est bloquée. La circulation est réduite en alternée sur une portion de l’avenue de la présidence. Peu après le nouveau centre administratif, qui abrite désormais les ministères de la santé et de l’agriculture, et un peu avant le rond-point menant au siège du parlement au niveau de centre islamique, la voie n’est plus double », rapporte le confrère. Aucune raison n’a été avancée pour expliquer ce double confinement.
Grand amateur de voyages, en temps normal, Faure Gnassingbé est toujours entre deux avions, pour des visites officielles dites de travail ou d’amitié ainsi que des séjours privés. Italie, Gabon, Congo…le fils du père ne passait pas beaucoup de temps au Togo. Mais à la veille de la présidentielle de 2020, il est devenu casanier. Pas pour autant inactif. Il était sur tous les fronts, sillonnant chaque jour le pays pour procéder à des poses de premières pierres et s’offrir des bains de foule. Passé la grande agitation, moment de repos « imposé » par la Covid-19.
Médard Ametepe
Source : Liberté
Source : 27Avril.com