Par Serge Lemask
Sous-officier de la gendarmerie à la retraite, cité comme instigateur et présumé auteur de tueries et nombreux actes de violences et troubles socio politiques de 2005 à Atakpamé, auteur de nombreuses exactions dans les plateaux, il a été élevé au rang d’officier de l’ordre du Mono le 26 avril dernier l’hôtel Radisson Blu, 2 février par Faure Gnassingbé pour avoir manifesté « son dévouement à la cause nationale », dit-on. Lui, c’est le Major Kouloum N’ma Bilizim. Sa décoration suscite indignations.
Après la Coordination des Mouvements et Associations de la Diaspora togolaise, c’est au tour de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA), de fustiger la décoration du Major Kouloum. Sa Secrétaire Générale, également Présidente du Cap 2015, Mme Brigitte Adjamagbo Johnson, vient à cet effet, d’adresser un courrier au chef de l’Etat, Faure Gnassingbé pour crier sa grande colère et exprimer sa profonde indignation.
Grave erreur ! Voilà comment qualifie Mme Brigitte Adjamagbo Johnson, la décoration du controversé Major Kouloum. Elle ne s’explique comment le major Kouloum ait pu mériter cette haute distinction honorifique alors qu’il nie toujours les faits qui lui sont reprochés, qu’il n’a jamais été entendu par les tribunaux et qu’il continue encore de faire preuve d’un activisme dangereux dans la préfecture de l’Ogou, au titre de président de l’amicale des ressortissants du nord dans les plateaux.
« En distinguant un tel personnage, monsieur le président et grand maître de l’ordre du Mono, vous honorez un présumé coupable de crime de sang et autres violations graves de droits des citoyens et vous risquez de faire déborder le vase plein depuis trop longtemps », déplore le courrier.
Et de s’interroger : « Si des présumés tortionnaires sont décorés par vous, grand maître de cette prestigieuse institution, comment devons-nous alors comprendre votre cri de cœur, plus jamais ça sur la terre de nos aïeux, plus jamais de vagues d’attentats, de troubles et de violences insensées, de vandalisme et de dégradation d’édifices publics, lancé en juillet 2007, à Atakpamé, à l’occasion de la fête de l’igname et dans le cadre du lancement de la campagne contre la violence et l’impunité au Togo, initiée par le bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme dans notre pays ? »
Mme Brigitte Adjamagbo Johnson n’est pas passée par le dos de la cuillère pour exhorter Faure Gnassingbé à respecter sa parole « plus jamais ça sur la terre de nos aïeux ». Pour ce faire, elle lui propose de demander au major Kouloum de poser l’acte fort de justice, de vérité et de réconciliation que ses compatriotes attendent de lui, en reconnaissant ses torts et en demandant pardon.
« Il aura ainsi fait justice à ses victimes, notamment : d’une part, celles qu’il a manipulées et qui se sont fait tuer, comme celles qui sont tuées suite à ses ordres ; d’autre part, celles qui ont survécu aux évènements dramatiques d’Atakpamé, comme celles qui restent traumatisées par lesdits évènements dont elles ont été témoins », lit-on dans la lettre.
Aussi, conseille t-elle à Faure Gnassingbé de ne pas commettre le sacrilège d’offenser la mémoire de victimes innocentes, de peur que leur sang qui crie vengeance ne finisse par avoir raison de lui.
« Ne continuez pas à narguer ce peuple souverain qui détient le pouvoir que vous exercez de faite en son nom ; vous finirez par subir son courroux », conclut le courrier.
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