Togo : Kpatcha Gnassingbé recherché par les Américains? Vraiment ?

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Le dossier de l’ancien ministre de la Défense Kpatcha Gnassingbé s’est invité de façon discrète à l’agenda du facilitateur, le président du Ghana Nana Akufo-Addo. Faut-il le rappeler, c’est tout de même un dossier qui était au cœur des discussions entre le président togolais et certains de ses homologues avant le dialogue entre les acteurs politiques.

Togo : Kpatcha Gnassingbé recherché par les Américains? Vraiment ?

Que ce soit à Kumassi chez le roi Ashanti et Nana Akufo-Addo, tous à un moment ou un autre, ont plaidé pour la libération de celui qui est derrière les barreaux depuis 2009. C’est dans la logique de ce qui était entamé depuis, et au vu des promesses de Faure Gnassingbé que le dossier est de nouveau inscrit à l’ordre du jour par la facilitation, avec pour objectif un apaisement général sur l’ensemble du territoire. Mais la démarche s’est vite heurtée au refus de l’«homme simple» qui évoquerait des « menaces familiales », comme nous l’avons rappelé dans notre précédente parution, et ceci, au grand étonnement de ses interlocuteurs.

En dehors du fumant dossier politique, la facilitation espère faire progresser discrètement ce dossier et obtenir la libération du plus célèbre prisonnier togolais. Ce n’est pas la première fois que ce dossier est au cœur des conciliabules, mais sans succès. Pour justifier le maintien en détention de l’ancien ministre, et au-delà, atténuer l’activisme de ses partisans, le régime s’est lancé dans une vaste campagne d’intoxication. Le nouvel alibi, c’est que le maintien en prison de Kpatcha Gnassingbé par son frère serait une manière de le protéger parce que ce dernier serait recherché par les Américains.

Pour quelles raisons serait-il recherché par ces Américains dont l’ambassade à Lomé avait même pris soin de le livrer aux autorités togolaises? Les colporteurs de ces fausses informations ne le disent pas. Si Kpatcha Gnassingbé avait un souci réel avec les Américains, le jour où il s’était rendu à l’ambassade pour chercher refuge, ces derniers auraient pu le garder une fois pour de bon. Ceux qui ont œuvré dans l’ombre et ouvertement pour neutraliser l’ancien ministre redoutent sa libération, d’où la diffusion de ces fausses informations pour manipuler et distraire une certaine opinion.

Avec le rebondissement de ce dossier dans l’agenda de la facilitation, il est temps que Faure Gnassingbé libère son frère et donne une chance à la réconciliation dans le pays.

Source : L’Alternative No.684 du 27 février 2018

27Avril.com