Togo- Koffi Yamgnane : « Faure doit partir ! Maintenant ! »

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La forfaiture en préparation par Faure Gnassingbé et son clan suscite toujours des réactions. Dans un appel lancé aux Togolais, le président de « Sursaut Togo », Koffi Yamgnane demande à toutes les forces vives de la nation de se lever contre le coup d’état constitutionnel.

APPEL AU PEUPLE TOGOLAIS

LA PATRIE EN DANGER !          

Togolais, Togolaises, mes chers compatriotes,

Nous y voilà ! Il est clair pour tout le monde dorénavant, si toutefois certains en doutaient encore, que le dictateur Faure nous a entraînés, sans nous en avoir même informés et sans notre avis, dans une monarchie, dont il s’est autoproclamé le roi, qui transforme le peuple en serfs, avec des devoirs, voire en esclaves, sans aucun droit. Il ne lui reste plus qu’à promulguer cette nouvelle “constitution” quand bon lui semblera. Circulez, il n’y a rien à voir !

Erreur fatale ! En allant au bout du bout des manipulations pour se maintenir au pouvoir à vie, il nous rend un service inestimable. Il a réveillé le peuple qu’il pensait à terre sous les coups de boutoirs de la répression féroce de son régime. Mais il n’en est rien et le peuple togolais est debout. Les Togolais savent maintenant que quel que soit le régime installé, aux apparences démocratiques, celui-ci n’a qu’un seul but : habiller une dictature féroce avec les habits de la démocratie afin de préserver le pouvoir à vie de son monarque et de lui seul.

Je lance un appel au peuple togolais dans toutes ses composantes, pour qu’il se lève en un grand mouvement de libération nationale. Sur tout le territoire national, que les agriculteurs, les avocats, les fonctionnaires, les zémidjans, les hommes, les femmes, les artisans, les intellectuels, les professeurs, les vendeurs, les étudiants, les partis politiques, les organisations de la société civile, les syndicats, les industriels, les ouvriers, les jeunes, les vieux, les églises, les temples, les mosquées…se lèvent, sous la seule bannière du peuple togolais, et disent NON !

Seule l’union du peuple peut permettre ce mouvement de libération nationale. Unissons-nous ! Unissons-nous ! Le pouvoir, c’est le peuple. Unis, nous sommes plus de huit millions. En face, ils ne sont que quelques milliers.

Peuvent-ils tous nous emprisonner ? Peuvent-ils tous nous tuer ? Si nous sommes unis, ils ne pourront même pas tirer une seule fois, car au premier coup de feu, c’en est fini de Faure Gnassingbé et ils le savent.

Dans ce contexte, il est évident qu’une participation à la moindre consultation, à la moindre négociation, à la moindre élection, serait  considérée par le peuple comme une traîtrise. Traîtrise consommée par des traîtres qui légitiment la dictature.

Tirons profit des expériences du passé et ne refaisons plus les mêmes erreurs. Aucune négociation ne peut libérer le peuple d’une dictature. Aucune élection n’a jamais permis un changement de pouvoir dans une dictature. C’est simplement factuel. L’Histoire des hommes nous l’a démontré. Il ne nous reste que le rapport de forces, force pacifique.

Je lance un appel à nos frères de la diaspora, partout où ils se trouvent, pour manifester devant les ambassades du Togo, pour appuyer nos frères sur place, pour exiger la libération immédiate et sans condition des milliers de prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du tyranneau et pour sensibiliser le monde entier au calvaire que vivent les Togolais. Le Togo a besoin des ressources humaines, intellectuelles et financières de sa diaspora. Nous sommes plus de deux millions. Un seul euro par personne suffit largement pour soutenir la lutte et la faire aboutir à la libération de notre pays. Là aussi, je dis : unissons-nous ! Organisons-nous !

Je lance un appel à nos frères Kabyèspour qu’ils se mobilisent, eux qui sont les plus pauvres parmi les pauvres au Togo, qui n’ont pas même d’eau propre à boire, qui n’ont pas de terres à cultiver, qui n’ont pas le droit à la moindre contestation, écrasés, méprisés comme ils le sont par leur chef qui a semé la zizanie entre eux, au sein de l’armée, au sein même de sa propre famille avec sa volonté de tout prendre pour lui tout seul, rien pour les autres, y compris son frère Kpatcha, jeté en prison, y compris les commandants Amah et Boko, officiers supérieurs de haute valeur technique et morale… et bien d’autres encore, contraints à l’exil…

Frères Kabyès, vous souffrez encore plus que toutes les autres populations. Vous avez faim alors que votre propre fils Faure, ses copains et ses maîtresses se gavent avec les milliards du peuple. N’ayez pas peur du changement ! Aucun Togolais n’est animé d’un esprit de vengeance envers vous et vous profiterez comme tous les Togolais, de la liberté retrouvée et du développement pour tous.

Je lance un appel à nos frères militaires. Je connais vos souffrances : mal nourris, mal habillés, mal logés, mal payés, mal considérés, maltraités par vos chefs les  plus zélés et et les plus ethnicistes et jusqu’aux boutistes. Je connais toutes les pressions qu’ils exercent sur vous pour vous obliger au silence. Je sais aussi que si beaucoup d’entre vous ont des armes, peu disposent librement de munitions. Vous voyez mieux que quiconque comment le dictateur vous traite. Pour les plus zélés qui finissent par gêner, arrestation et oubliettes ! Sans pitié ! Pour les autres, qui peuvent avoir des envies de démocratie, la mort par balles ou par égorgement. Vous avez vu disparaître un de vos chefs les plus aimés et respectés ! Une balle dans la tête dans son bureau à l’intérieur même du camp militaire dont il était le commandant incontesté ! Jusqu’à son corps a été confisqué par la dictature, empêchant sa famille de lui donner une sépulture et pouvoir faire son deuil. Pensez-vous pouvoir encore supporter cela longtemps ? En tout cas, je vous implore de ne pas tirer sur vos enfants, vos frères, vos sœurs, vos mères et vos pères. Vous non plus, n’ayez pas peur d’un changement radical vers l’installation d’une véritable démocratie et d’une armée républicaine que vous réclamez vous-mêmes pour plus de justice et de meilleurs conditions de vie.

Enfin, je lance un appel à nos frères et soeurs fourvoyés au sein d’Unir. Pour ceux qui pensent sincèrement changer le système de l’intérieur ou qui pensent que ce parti permet de travailler au bien-être des populations, ouvrez les yeux ! Il n’y a aucun avenir politique pour vous tant ce parti est verrouillé par la dictature et par son chef qui, de surcroît ne vous respecte même pas. La preuve en est qu’au moment du vote en catimini dans la nuit profonde à l’Assemblée, le 25 mars 2024, une cinquantaine d’entre vos députés étaient absents, en désaccord avec cette nouvelle forfaiture. Hé bien, la dictature les a fait voter par l’intermédiaire de fausses procurations !

Vous tous et toutes aussi, “militants” à Unir, vous êtes utilisés comme du bétail . En plus, la dictature a mis en avant ses députés face au peuple affamé et en colère. Pouvez-vous encore longtemps accepter cela ? N’ayez pas peur du changement vous non plus. La liberté et la démocratie revenues, le Togo aura besoin de toutes les compétences de tous ses enfants sincères, pour assurer un développement harmonieux au service du peuple.

Quant à vous qui défendez encore avec zèle ce régime, pour des raisons ethniques ou financières, sachez que vous êtes de moins en moins nombreux et que le dictateur, au moment de sa fuite inéluctable, vous laissera seuls face à la colère du peuple et ne demandera protection et exfiltration que pour lui-même, tout seul, comme il l’a déjà fait en 2017 !

Je réitère donc mon appel au peuple togolais uni, dans un mouvement de libération nationale, pour des grandes manifestations à l’intérieur comme à l’extérieur, pour déclencher de vastes pressions internationales, avec pour seul mot d’ordre : le départ immédiat et sans condition du dictateur pour que s’ouvre enfin une période de transition. Nous devons avoir conscience que le pouvoir est faible et fébrile. C’est ce qui explique ces dernières erreurs. Il est aujourd’hui coincé, dos au mur et jusqu’au boutiste. Voilà la preuve de sa faiblesse. 

Peuple togolais, nous vivons un moment historique, un tournant de la vie politique. C’est notre dernière chance ! Saisissons-la !

Réfléchissons, agissons et luttons ensemble. Notre victoire n’a jamais été aussi proche.

Nous vaincrons !

Faure doit partir ! Maintenant !

Quant à moi, après avoir beaucoup donné à mon pays d’adoption, je compte dorénavant me consacrer entièrement à mon pays natal, le Togo. Je compte rendre à la terre de mes ancêtres ce qu’elle m’a donné. Je compte y construire encore plus de ponts et de routes que j’ai pu le faire pendant ma carrière professionnelle en France.

Désormais, je vais me consacrer à la construction de ponts entre les hommes, au TOGO !

Kofi Yamgnane

SURSAUT TOGO »

Source : icilome.com