Le Regroupement des Jeunes Africains pour la Démocratie et le Développement section Togo (REJADD-TOGO), suit avec une grande attention l’affaire dite de « pétrole-gate » qui oppose le bihebdomadaire d’information et d’investigation togolais l’ALTERNATIVE et son directeur de publication, monsieur Ferdinand Mensah AYITE au sieur Fabrice ADJAKLI.
En effet, dans sa parution N°879 du 9 Juin 2020, le bihebdomadaire d’information et d’investigation togolais l’ALTERNATIVE et son directeur de publication, monsieur Ferdinand Mensah AYITE, révélaient une affaire de détournement de fonds dans le secteur des hydrocarbures, d’un montant de cinq cent milliards de francs (FCFA 500.000.000.000) impliquant monsieur ADJAKLY Francis, coordinateur du Comité de Suivi des Fluctuations des Prix des Produits Pétroliers (CSFPPP) ainsi que son fils, Fabrice ADJAKLI, membre du CSFPPP.
Le REJADD-TOGO est très sidéré que la justice (le parquet) ne s’est pas autosaisie de cette affaire en ordonnant des enquêtes dans le but d’affirmer ou d’infirmer les révélations faites par l’ALTERNATIVE dans cette affaire de détournement de fonds du contribuable togolais.
Contre toute attente, s’agissant d’une affaire complexe, le ministère public lors de l’audience publique du 28 Octobre 2020 à la suite du dépôt de plainte en date du 12 Juillet 2020 de monsieur Fabrice ADJAKLI, accusant Monsieur Ferdinand AYITE de diffamation et demandant notamment au tribunal de condamner solidairement le journal l’ALTERNATIVE et son directeur de publication, M. Ferdinand AYITE à la somme de cinq millions de francs CFA au titre de préjudice moral subi par M. ADJAKLI, sans l’ouverture d’une information judiciaire afin de rassembler et d’apprécier les preuves et d’entendre les deux parties ou les témoins, requiert contre le journal l’ALTERNATIVE et son directeur de publication la somme de six millions de francs CFA au titre de préjudice moral subi par M. ADJAKLI.
Pour le REJADD-TOGO, la condamnation du journal l’ALTERNATIVE et son directeur de publication, monsieur Ferdinand AYITE serait une grave erreur et de l’injustice que nous conseillons au juge de ne pas prononcer le 4 novembre 2020, mais plutôt de débouter le demandeur à l’instance des fins de sa demande.
Nous sommes tout de même heureux que le gouvernement à travers le ministère du commerce, de l’industrie, du développement, du secteur privé et de la promotion de la consommation locale, se saisit de l’affaire et commanda un audit afin de rétablir la vérité dans ce dossier.
Le 27 Octobre 2020, à la veille du procès, circulait sur les réseaux sociaux une partie des recommandations de l’audit commandé par le gouvernement et mené par l’inspection générale des finances. Dans leurs recommandations, les auditeurs auraient recommandé la révocation de monsieur Francis ADJAKLI et de son fils, monsieur Fabrice ADJAKLI et leur mise à disposition de la justice. Lors du procès, la partie défenderesse informa le ministère public et le juge de l’existence d’un rapport d’audit relatif à l’affaire en cause, incriminant la partie demanderesse au procès, mais curieusement les juges ont affirmé ignorer l’existence d’un tel rapport d’audit et ses recommandations. Or ce rapport d’audit constitue une preuve documentaire pouvant permettre à la justice de voir plus clair dans cette affaire complexe et sur la base de ce rapport d’audit, la justice pourrait statuer en prenant une décision inattaquable afin de rétablir la vérité dans cette affaire.
Au regard de tout ce qui précède, le REJADD-TOGO recommande :
1-Au juge (dans son verdict qui serait prononcé probablement le 4 Novembre 2020)
-De ne pas suivre la réquisition du ministère public demandant la condamnation du journal l’ALTERNATIVE et son directeur de publication, M. Ferdinand AYITE à la somme de six millions de francs CFA au titre de préjudice moral subi par M. ADJAKLI pour carence de preuves ;
-De débouter purement et simplement le plaignant, Monsieur ADJAKLI de son action;
-D’exiger l’ouverture d’une information judiciaire en confiant le dossier à un juge d’instruction afin que ce dernier enquête sur cette affaire dans le but de rassembler et d’apprécier les preuves et d’entendre les deux parties ou les témoins ;
-De se référer aux recommandations du rapport d’audit commandé par le gouvernement et mené par l’inspection générale des finances dans sa décision ;
-De prendre le temps qu’il faut pour s’imprégner davantage du dossier en réunissant toutes les preuves afin de permettre au peuple togolais de connaître la vérité dans cette affaire qui est d’une portée nationale parce qu’il s’agit des allégations de détournement de fonds du contribuable togolais.
2-Au gouvernement
-De rendre publique le rapport d’audit de l’inspection générale des Finances ;
-De mettre en application le plus rapidement possible les recommandations émises par les inspecteurs afin de permettre à la population de croire aux déclarations du chef de l’Etat sur la gestion des affaires publiques et la lutte contre la corruption qui gangrène notre pays depuis des années.
Fait à Lomé, le 3 Novembre 2020
Pour le REJADD-TOGO
Le Président
JOHNSON Kwassi Assiba Biova
–
Source : icilome.com