Dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé, le président de la Convergence patriotique panafricaine (CPP) parle du parti qu’il dirige depuis novembre 2020, explique la problématique de l’alternance politique et assure que la CPP participera aux prochains rendez-vous électoraux.
Comment se porte aujourd’hui votre parti ?
La convergence Patriotique Panafricaine (CPP) est un parti politique issu de la fusion de certains partis du Togo le 15 Août 1999. Son premier président fut feu Edem Kodjo. A sa naissance déjà, il y a eu des problèmes dus à des incompréhensions qui proviennent de la situation de révolution qui animait les Togolais à l’époque, surtout que l’un des partis fondateurs prônaient à l’époque le Grand Pardon et le VIVRE Ensemble. C’était normal car le pays sortait de plusieurs années de parti unique. Beaucoup de gens voulaient en découdre avec le système qui était là. Il faut comprendre cette situation. Le parti est ensuite dirigé par un quatuor jusqu’à 2011. En 2011, le congrès s’est tenu et a élu un nouveau président en la personne de Francis Ekon, l’un des fondateurs de la CPP.
Le parti a connu d’autres problèmes internes, mais le nouveau président a tenu la barque jusqu’à 2019. Son départ est dû à l’âge. Plusieurs autres épisodes sont intervenus de 2019 à 2020 et à partir de 21 Novembre 2020, un autre bureau national est mis en place avec à sa tête Adrien Béléki Akouété.
Nous avons défini un plan d’actions pour la relance du parti en trois axes :
• Répertorier les problèmes internes du parti par des visites de nos fédérations et faire des fédérations des démembrements du parti sur le territoire national,
• Mettre en place d’autres fédérations et des points focaux,
• Former les militantes et militants sur des thématiques de l’heure et sur la vie d’un parti politique. Nous pouvons dire aujourd’hui que nous sommes sur la bonne voie.
Sur le terrain politique, on ne sent plus les partis politiques de l’opposition. Pourquoi ?
Dire que l’on ne sent pas les partis politiques de l’opposition n’est pas vrai. Les partis font beaucoup d’activités sur le terrain pour préparer les échéances futures. Les états-majors se réunissent selon leurs statuts et règlements intérieurs. Ils vont rencontrer leurs fédérations sur le terrain. Je reconnais que les partis ne font plus de bruits, mais quand vous allez sur leurs sites vous verrez qu’il y a beaucoup d’animation.
Pour la CPP, nos réunions du groupe restreint se tiennent tous les mercredis pour préparer les réunions générales. Notre prochaine réunion générale qui va s’ouvrir avec certaines fédérations se tiendra le samedi 26 novembre prochain. Les points à discuter sont adoptés et envoyés à tous les membres du bureau, aux fédérations concernées et au mouvement des femmes.
Mais reconnaissons que 2020 a foudroyé les partis politiques. Mais des discussions se tiennent pour définir de nouvelles stratégies. Il faut éviter de montrer sa stratégie à l’adversaire pour ne pas se faire coincer.
Comment faire pour redynamiser la lutte pour l’alternance ?
L’opposition togolaise doit repenser la lutte, définir de nouvelles stratégies en tirant les leçons des trente dernières années. Eviter que certains se croient être le messie et sans eux rien ne peut bouger. Se parler entre nous dans un respect mutuel avec un esprit de gagnant-gagnant. Faire en sorte que la voix de chacun soit respectée. Eviter les suspicions, les intrigues inutiles, les outrecuidances des uns envers les autres et avoir un langage de vérité envers le peuple togolais. Utiliser les mêmes recettes que lors des trente dernières années aboutiront au même résultat. 2023 c’est l’année prochaine et 2025 c’est déjà demain. Qui veut aller loin ménage sa monture car il est nécessaire de garder de l’énergie afin d’atteindre des objectifs difficiles. Donc il faut commencer certaines choses tôt au lieu de les faire au dernier moment car l’alternance qui consiste au renversement de la majorité n’est évidente que si nous évitons le clientélisme.
Votre parti participera-t-il aux élections régionales et législatives ? Si oui dans quelles conditions ?
Un pays ne peut être considéré comme démocratique seulement quand il existe une concurrence entre de nombreux partis. Ainsi les candidats deviennent des acteurs responsables de la confiance des électeurs et sur lesquels les candidats comptent exercer les fonctions de représentation. Le rôle essentiel des partis politiques est de participer à l’animation de la vie politique. Notre parti a participé à plusieurs élections.
Pour tout parti politique, participer à des élections quelles qu’elles soient est un moyen de se mesurer devant le peuple. Et tout dépend du choix du parti. La CPP a décidé de participer aux prochaines échéances électorales. Cette participation se fera dans les conditions définies par le code électoral adopté suite aux discussions et aux recommandations de la CNAP (Concertation nationale des acteurs politiques, NDRL).
D’un autre côté le parti est en train de réfléchir sur des alliances électorales possibles.
Que faut-il faire pour réduire sensiblement les effets de la vie chère au Togo ?
Depuis quelques temps les prix de la majorité des produits alimentaires se sont envolés dans notre pays et dans le monde mettant les États, les consommateurs et le secteur privé sous pression. Ces hausses sont souvent induites par des conjonctures externes (pandémie à coronavirus et guerre en Ukraine) et internes (manque de pluie, changement climatique etc.) qui impactent la production céréalière
La CPP a salué les mesures prises par le chef de l’État le 16 septembre dernier. La CPP lance un appel aux partenaires sociaux à savoir le Conseil national du patronat et les organisations des travailleurs à se mettre rapidement autour d’une table de discussions pour aboutir au relèvement du SMIG dans notre pays…
Source : icilome.com