Togo-Interdiction du meeting de la DMK, le ministre BOUKPESSI se saborde

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Ministre Boukpessi

Pour une énième fois, le gouvernement togolais par le biais de son ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, interdit une manifestation publique de la Dynamique Monseigneur Kpdzro (DMK). Ceci par un argument tiré par les cheveux !

La DMK a rendu public un communiqué en date du 13 juillet 2022 par lequel elle informe la population de l’interdiction par le ministre Boukpessi de son meeting prévu le 16 Juillet 2022 au stade d’ASFOSA à Ablogamé à Lomé. Il y est précisé que le ministre d’Etat indique qu’en raison du non dénouement de l’enquête relative à l’attaque terroriste du 02 Juin 2022 au grand marché, il ne lui est pas possible d’accepter la déclaration de manifestation de la DMK.

A en croire le communiqué de la DMK, le meeting prévu initialement sur le terrain de Kondjindji à Bè aurait été déplacé vers le stade d’ASFOSA suivant les propositions faites le ministre de l’Administration territoriale et celui de la Sécurité à savoir : reporter le meeting à une date ultérieure, organiser le meeting dans n’importe quelle localité sauf le Grand Lomé et la Préfecture de Kpendjal, ou déplacer le meeting dans un espace clos.

La DMK ayant opté pour la dernière proposition, la décision du ministre Boukpessi et son justificatif perdent complètement le nord. En subordonnant l’autorisation de manifestation publique au dénouement d’une enquête sur un évènement à caractère terroriste, le ministre se complaint dans le « jeu de ou des auteurs » de ce malheureux évènement du 02 Juin 2022, s’agissant d’instaurer la peur et troubler la bonne marche de la République.

En effet, la République démocratique, c’est aussi la liberté de manifester et d’expression sans violence. Par ailleurs, le dénouement des enquêtes au Togo n’est pas toujours évident. Loin de vouloir faire un procès d’intention mais les faits parlent d’eux-mêmes. L’enquête ouverte au lendemain des incendies « criminels » des marchés de Lomé et de Kara en 2013 n’est toujours pas clôturée. A cette allure, les manifestations politiques publiques sont carrément renvoyées aux calendes grecques.

En plus, la fébrilité de l’argument avancé par le ministre s’observe par le fait qu’en l’espèce, le lieu où a été perpétré le crime odieux du 02 Juin 2022 n’est pas fermé au public. Les marchés continuent d’être animés. Il y a par ailleurs, de multiples concerts de musique et d’évènements culturels impliquant la présence de public qui se réalisent dans la capitale togolaise.

Cette énième interdiction de manifestation politique apporte de l’eau au moulin de ceux qui voient en le régime togolais une intention de bâillonner les adversaires politiques.

Barth K. (stagiaire)

Source : icilome.com