Les accidents routiers qui se produisent chaque année au pays sont au fil des années devenus légion. À l’heure des bilans, c’est le ministre de la Sécurité et de la protection civile Yark Damehame qui sort des chiffres alarmants. Sans état d’âme aucun. Comme si la vie humaine n’était rien.
Ainsi, pour l’année en cours, rien que pour le premier semestre, 286 personnes sont passées de vie à trépas. On parle bien de 286 morts et le ministre, comme précédemment, a pointé entre autres causes l’état des véhicules, le manque d’entretien et le non respect du code de la route. L’excès de vitesse aussi. Il se borne à égrener un chapelet de causes complaisamment préparées par lui-même, puis revient une autre fois pour se prêter au même jeu. Sans rien changer profondément. Sans interdire la conduite sur les routes de certains engins. Ce que les autorités semblent ignorer, et qui est pourtant la cause principale du mal, ce sont ces gros engins qui ont par-devers eux des conteneurs.
Sans qu’ils soient attachés ! Jamais l’homme au bilan n’en fait mention au tournant de chaque semestre. À quoi bon ce déni ? Pourquoi cette volonté délibérée d’escamoter la vraie cause qui fait perdre la vie à ces Togolais, eux dont le seul péché a été d’avoir roulé en circulation aux côtés d’inconscients conducteurs ? Cela ne fait ni chaud ni froid aux uns et aux autres, alors même que des vies continuent de s’étioler par le fait de ces gros porteurs. Cela étonne moins encore les policiers. On s’en doute de longtemps. Car eux ne peuvent pas réguler la circulation sans se convaincre de basses besognes, au rang desquelles la complaisance à l’égard de ces conducteurs.
Plutôt que de faire consciencieusement leur travail, ils en sont venus à condamner la vie d’innocents. Pour leurs profits d’aigres-faims et de chevaliers d’industrie. Leur complicité sur les routes n’est rien moins qu’une cruauté impardonnable. L’un de ces véhicules de malheur a encore arraché la vie la semaine dernière à Kloupy Koudossou, l’entraineur adjoint des éperviers dame.
C’est donc que cette mort, comme tant d’autres, ne décidera point les autorités à désormais sortir un décret pour qu’à l’avenir ces gros camions ne déambulent plus sur la tête des Togolais, comme autant d’épées de Damoclès ? C’est donc qu’on viendra prochainement éructer d’autres bilans plus tristes, sans rien faire de plus ? On continuera donc de voir ces engins sur la Nationale N°1 écraser les conducteurs et autres citoyens… Quel mépris pour la vie humaine ! Venant de la part de nos dirigeants, c’est davantage regrettable.
Source: Le Correcteur N° 837 du 17 septembre 2018
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