Togo, Insécurité à Lomé : Un congolais meurt à la suite d’un braquage

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Togo, Insécurité à Lomé : Un congolais meurt à la suite d’un braquage

L’insécurité va grandissant à Lomé. La preuve a été encore faite dans la nuit du samedi 1er septembre 2018. Un citoyen congolais qui exerçait comme cambiste à la frontière Aflao a été victime d’un vol à main armée. Ayant reçu plusieurs coups de couteaux et de machettes, la victime a succombé au CHU-Sylvanus Olympio. Une somme d’environ 3 millions F CFA a été emportée par les brigands.

La scène se passe à Hanoukopé sur la route qui longe la lagune en face de la place Bonké. Alors qu’il sonnait à peine 20 heures, un cambiste de nationalité congolaise (RDC) a été attaqué et sa recette emportée par des brigands. « Je crois qu’il n’était pas encore 20 heures. J’étais dehors avec un ami, mais comme j’avais faim, je lui ai demandé de rentrer avec moi pour dîner. Nous sommes rentrés et cinq minutes après, on a entendu un appel au secours. Le cri devenant de plus en plus fort, nous avons accouru. J’ai vu un homme à terre sous une moto. Un autre était allongé dans les gazons au bord de la lagune. J’ai vu un troisième marcher vers celui qui est dans les gazons. Dans sa démarche, j’ai remarqué qu’il avait un coupe-coupe. J’ai pris un caillou pour le frapper, mais le temps de réagir, il est monté sur une moto qui l’attendait », a raconté un voisin de la victime.

Selon les témoignages, les brigands étaient à moto et avaient suivi leur victime depuis son lieu de travail. « Quand nous nous sommes arrêtés devant la maison de mon client, j’ai vu deux motos derrière nous. Ils sont descendus et nous ont fait tomber en tentant d’arracher le sac à main du client. J’ai vu l’un d’eux lui donner des coups de machettes sur le corps. Après, ils l’ont trainé vers le bord de la lagune. Avant que les gens ne nous viennent au secours, ils ont pris la fuite », aurait relaté le taxi-moto qui avait remorqué la victime.

D’autres témoignages affirment que pour faire cette opération, les brigands s’y sont mis à quatre. Ils ont poursuivi leur victime jusque devant la porte de sa maison. Alertée par les cris, la femme de la victime est sortie de la maison et se serait jetée sur l’un des brigands, mais elle aurait été forcée de retourner dans la maison sous la menace d’une machette. « Quand la femme a entendu les cris, elle est sortie de la maison, mais elle y est retournée après avoir reçu un coup de la part des brigands. Ils étaient quatre et ont opéré avec deux motos », poursuit le voisin de la victime.

Malheureusement, le malheur de ce Congolais ne s’est pas arrêté au braquage. Alors qu’il gisait dans son sang, ses voisins ont fait appel à la Police et au Corps des Sapeurs-pompiers. « L’habitude étant une seconde nature chez nos policiers et sapeurs-pompiers, ils ne sont pas venus dès qu’ils ont été alertés. Nous étions obligés de transporter le blessé au CHU-Sylvanus Olympio dans un véhicule ordinaire. Quand nous l’avons relevé, il respirait très lentement. Arrivé à l’hôpital, le blessé n’a pas été pris en charge à temps. Une heure après, il s’est vidé de son sang et a rendu l’âme. Si la Police, les sapeurs-pompiers et l’hôpital avaient, chacun de son côté, joué sa partition, il ne serait pas mort », assure le voisinage.

Les autorités diplomatiques congolaises auraient été contactées et ont rendu visite à la famille de la victime ce dimanche 2 septembre 2018. Selon des sources proches de la famille, la victime (surnommée Eto’o Fils par ses camarades cambistes) exerçait à la frontière Aflao. Le jour de son décès, il aurait dans son sac à main une somme d’environ 3 millions de FCFA. Cette somme a été emportée par les brigands.

La seule bonne nouvelle dans cette triste affaire est que le numéro d’immatriculation de l’une des motos a été fourni au Commissariat central de la ville de Lomé. Dans leur fuite, l’un des malfrats aurait fait tomber son téléphone portable qui a été également remis au Commissaire. Des informations qui suscitent l’espoir des proches de la famille, quand on sait qu’au Togo, les plaques d’immatriculation sont fournies en contrepartie des papiers d’identité des propriétaires. Idem pour les numéros de téléphones portables. La Police devrait rapidement identifier les auteurs de cette barbarie.

Il ne reste qu’à présenter nos condoléances à la famille de la victime et souhaiter que cette affaire ne grossisse pas le lot des crimes jamais élucidés et dont les auteurs jouissent d’une impunité complice.

G.A.

Source : Liberté N°2746 du Lundi 03 Septembre 2018

27Avril.com