Ce visage potelé avec cet éternel petit sourire au coin, plus personne ne le croisera dans les transports en commun ni dans les grands rassemblements. Cette voix, elle ne sera plus jamais écoutée, en live, sur les médias et lors des célébrations…
En effet, la communauté togolaise de Belgique, mieux, la diaspora togolaise s’est réveillée ce matin (19 février) avec la disparition brutale de l’un de ses animateurs.
Mouta Wakilou Maurice Gligli-Amorin n’est plus…
Telle une traînée de poudre, la mauvaise nouvelle de son décès inopiné s’est répandue très vite sur la toile et sur les réseaux sociaux. L’annonce de ce décès subit a provoqué au sein de la communauté, un tollé général, une véritable onde de choc; elle a fait l’effet d’une douche froide…
Toute personne mise au parfum de son départ à l’improviste ne voulait pas y croire. Les uns et les autres ont commencé par s’appeler afin de vérifier la véracité de l’info qui se propageait … Mais, après tout, il a fallu se rendre à l’évidence. Car c’est ainsi que la Mort, l’insatiable, l’hydre à mille têtes, la grande faucheuse, vient cueillir la plus belle Rose du Jardin quand elle veut; de façon soudaine.
Il convient ici de remarquer, très tôt, ce matin, la pluie d’hommages de la part des compatriotes togolais et de tous ceux et celles qui l’ont connu et admiré.
Mouta Wakilou est donc parti très vite ce matin sur la pointe des pieds, sans crier gare.
L’illustre disparu fut un bon vivant, chaleureux, toujours serviable, amoureux… des belles lettres, un homme d’une immense culture, d’une grande prestance et qui affecte dans sa toilette, ses manières raffinées et ses goûts, une suprême élégance. En somme, un dandy.
Doit-on parler de Monsieur Maurice et passer sous silence ses qualités indéniables de bel orateur et de tribun ? Toujours à l’aise avec le micro; sachant remuer et mouvoir les foules.
Il faut le voir dans ses œuvres au cours des fêtes (baptêmes, anniversaires, premières communions, mariages) et les cérémonies funéraires pour apprécier la carrure, le charisme et l’aura du personnage.
Avec, bien entendu, ses défauts, qu’on l’ait aimé ou pas, Mouta fut un grand monument de la diaspora togolaise (de l’Afrique en Europe, du Canada aux States) et de la communauté togolaise de Belgique.
Aux premières lueurs de ce samedi 19 février 2022 à Bruxelles, il est parti rejoindre son oncle maternel et mentor, Tavio Ayao Amorin, enlevé à la tendre affection des togolais, près de 30 ans déjà, le 29 juillet 1992.
Il s’appelait Mouta…
Marc Satchivi
Belgique, le 19/02/2022
Source : icilome.com