Togo- Football : Les Eperviers toujours dans de piètres prestations, le problème n’était donc pas Claude le Roy !

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Claude le Roy, le breton français mieux connu sous le nom de «sorcier blanc» au temps de ses gloires de sélectionneur de certaines équipes nationales en Afrique, en avait eu pour son compte lors de son expérience au Togo. Du fait des performances catastrophiques de l’équipe des éperviers sous son égide, les togolais avaient toutes les raisons valables de le charger sérieusement en lui affublant tous les noms d’oiseaux de mauvais augure. Ainsi naïvement, nous avions tous cru qu’il suffisait de le remplacer à ce poste de sélectionneur, pour résoudre définitivement le problème de l’équipe nationale de notre pays. Que nenni !

Le malaise du football togolais est plus profond qu’on ne le croit

Le mal du football togolais est profond, très profond. Ceci est d’autant plus réel que depuis un an déjà, le breton a été dûment remplacé à la tête des éperviers par Paulo Duarte, le technicien portugais dont l’expertise dans le football inspire foi et respect. Que de soulagement à son arrivée ! Que d’espoir suscité au sein de la masse des supporters et même de l’ensemble du peuple togolais qui, plongés dans une frustration permanente, dans une impasse sans fin et dans un désespoir cuisant, sont en quête avide de bonnes nouvelles qui pourraient les enchanter et les émerveiller, ne serait-ce que sur un laps de temps.

Malheureusement, même avec Paulo Duarte, ils ne sont aucunement au bout de leurs peines ; la désillusion est grande et fracassante, notamment dès l’entame de la phase de groupes des éliminatoires de la coupe d’Afrique des Nations (CAN). Les Eperviers avec de piètres résultats Le 29 mars 2022, le Togo réalise un maigre score de parité d’un but partout avec le Bénin ; le 03 juin contre l’Eswatini, encore un match nul de 2 buts dans chaque camp, alors que le match se jouait amplement sur nos installations au stade de Kégué.

Puis, comme si la désolation n’était pas encore à son comble, le clou sera enfoncé 4 jours plus tard, soit le 07 juin lorsque le Togo a joué contre le Cap-Vert. Score, 2 buts proprement parqués contre notre pays, alors que celui-ci s’en sort bredouille, avec un saillant zéro au marquage. La leçon de notre incapacité à nous affirmer, même dans le secteur du football, est très vite tirée.

D’aucuns vont, dès cet instant, soutenir que le problème du football togolais est purement d’ordre spirituel, comme si un mauvais sort était jeté, par une force occulte sur le Togo et son équipe. Cette attitude fataliste, exprimant le désarroi et le désenchantement des togolais face aux piteuses performances de leur équipe nationale, est un indicateur saisissant du niveau de désespoir qui s’est littéralement emparé de leur esprit. Mais est-il vrai ou même raisonnable de conclure à un sort fataliste donc incurable de notre football ? Assurément pas !

Une question de leadership

La vérité qui semble indéniable, reste que le football togolais souffre d’un déficit, sinon d’un notable carence de leadership. La notion de leadership inclut, rappelons-le, celles de la vision, de la méthode et des moyens de bord. Quelle est donc la vision que nos gouvernants, au sommet de l’État, ont-ils définie pour nos sports en général et le football en particulier ?

Elle est forcément à rechercher, malgré les beaux discours et les bonnes intentions verbalement exprimées ici et là toutes les fois où besoin est. Il ne peut en vérité s’agir que de simples bonnes intentions d’autant plus que s’il y’avait, au-delà des intentions, une foi déterminante qui les accompagnait, la méthode de gouvernance de notre football allait d’emblée s’en suivre avec tous les moyens requis qui puissent donner droit à l’espoir d’un résultat probant et donc d’une perspective heureuse pour ce sport roi dans notre pays.

Il se trouve, au regard de la manière dont le secteur est géré, qu’il s’agit d’un vrai pilotage à vue, marqué par l’exubérance des égos et une lutte sans merci pour des intérêts personnels, au détriment de l’intérêt général. Des calculs mesquins propres à des esprits obtus règnent en triomphe dans le management de notre équipe nationale. Ainsi l’on fait du surplace, court derrière les blancs, tels des magiciens qui viendraient sauver miraculeusement notre football, alors que la solution est précisément dans l’engagement, la détermination et le management des dirigeants eux-mêmes.

Gouverner, c’est aussi est une question de volonté politique

Le Sénégal fait aujourd’hui des prouesses dans le domaine du football avec un sélectionneur local, Aliou Cissé. Ils n’ont pas senti le besoin de naviguer dans les méandres de l’Occident pour se trouverun oiseau rare pour leur football. Le Cameroun parvient à inspirer respect dans le monde du football avec ses anciens sociétaires de l’équipe nationale, notamment Samuel Eto’o comme président de la FECAFOOT et Rigobert Song comme sélectionneur national.

Le Ghana a eu à faire autant dans son football avec des résultats non négligeables non plus. Quelle est donc cette gouvernance qui ne se nourrit guère de foi et de confiance aux fils et filles dont regorge le pays lui-même ? Quelle est cette gouvernance où l’on voit le mal partout, où la méfiance et des calculs d’intérêts personnels ont une irréductible préséance sur l’intérêt général ?

Tant que la mentalité de nos gouvernants politiques comme sportifs n’aura pas évolué, tant qu’ils ne se déferont pas des considérations périphériques pour se mettre dans une position transversale d’où ils vont en permanence jeter un regard bienveillant sur l’ensemble des citoyens, leurs performances, à toutes les échelles, seront toujours étroites, petites et maigres. Car dans la vie, le fait est scientifiquement prouvé, nous ne produisons que ce que nous concevons et portons avec toute la foi qui est nôtre !

En l’absence d’un rêve réel qui porte sur le bien commun, la joie de vivre de l’ensemble des citoyens et l’intérêt collectif, rien de grand ne peut se matérialiser dans une gouvernance aussi bien d’État que du football.

Luc Abaki

Source : icilome.com