Togo- Ferdinand Ayité: « L’Alternative », « l’Autre Journal » seront de retour, nous y travaillons »

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Sur sa page Facebook, le confrère Ferdinand Ayité se rappelle ses débuts. Lorsque lui, Maxime Domegni et Isidore Kouwonou avaient décidé de lancer « L’Alternative » en 2010. Aujourd’hui lauréat du « Prix international de la liberté de la presse 2023 », le Directeur de Publication du bihebdomadaire rend hommage à ses collègues, et donne de l’espoir aux fidèles abonnés et lecteurs du journal.

Lecture

Une lumière  dans cet océan  de difficultés  que nous traversons en ce moment.  Un grand  merci au CPJ pour cette reconnaissance, fruit d’un travail  acharné  depuis des années. Félicitations  aux autres lauréats. Je pense en ce moment  à  toute ma rédaction,  les hommes  et femmes  qui ne peuvent  plus travailler  à  cause de la persécution , du harcèlement , des menaces  de morts qui pèsent sur les premiers  responsables  que nous sommes  Isidore Kouwonou  et moi-même. Lorsque en avril 2010, nous avons décidé  de lancer « L’Alternative »  après des expériences  ailleurs, Maxime Domegni et moi-même, nous nous sommes  dits qu’on serait  les meilleurs.  Que n’avons-nous pas vécu ?

Je me rappelle  encore  de nos bouclages difficiles, de nos nuits blanches,  des difficultés  à  joindre les deux bouts. C’est le calvaire de tous les journalistes.  Il fallait  également  et c’est le plus important  affronter toutes les adversités, les coups bas, les faux amis, la trahison,  les coups de poignards dans le dos,  les calomnies, les Histoires  cousues de toute pièce. Les tentatives  de corruption,  les tracasseries  administratives et judiciaires,  les menaces  de mort, la prison, les empoisonnements ratés. C’est au prix de tout ce parcours, de ces privations qu’on s’est détaché  du lot parce que  nous sommes  fondamentalement  porteurs  de valeurs  et de principes. 

Aujourd’hui,  j’ai eu Maxime Domegni au téléphone  pour non seulement  parler de ce prix mais aussi nous rappeler  nos débuts. Il est à  Londres  en pleine activité.  De nous tous il est le meilleur, une référence  africaine  en investigation  et porté  à  la tête du GIJN. Il parcourt l’Afrique  pour former la relève,  il partage  ses expériences  dans les grandes  conférences  et colloques.  Il est une fierté  nationale. 

De mon côté  j’ai pu résister  malgré tout.  Il y a eu des périodes de doute, mais il n’était pas question d’abandonner. 

C’est cette résilience qui est mise en valeur  à  travers  ce prix.  Nous avons traversé  et continuons de traversé  des moments  difficiles  mais la zone de turbulences  passera et nous reprendrons bientôt  nos activités.  Nous ne sommes  pas parfaits  mais nous faisons  de notre mieux et surtout  la différence.  Les moments difficiles  vous permettent  aussi d’évaluer  vos rapports  aux autres et de découvrir  l’autre face de l’homme. 

C’est toute une école. Merci à  tous nos lecteurs  pour le soutien,  la solidarité.  « L’Alternative »,  « l’Autre Journal » seront de retour, nous y travaillons.  Merci au CPJ et à  bientôt  à  New-York.

Source : icilome.com