Dans les pays où de trop les règnes durent, le premier responsable est souvent dans l’autorépression: c’est-à-dire, un dirigeant dispose du pouvoir pour être libre, s’affranchir des pesanteurs, organiser son économie pour que tout le monde y gagne. Mais il ne le fait pas.
D’abord par ignorance. N’ayant pas de compte à rendre, faute à un règne sans fin, ils n’ont pas appris à être excellents et n’encouragent non plus l’excellence. D’en haut le cliché qui est envoyé aux populations est la médiocrité, la paresse, la méchanceté contre les citoyens et la gourmandise du pouvoir. Un pouvoir qu’on finit par ne plus exercer mais qu’on tient juste pour en jouir. De tels dirigeants préfèrent alors soumettre leurs pays aux puissances et économies étrangères, à extravertir le développement de leur pays, à brader leurs sociétés d’État et soumettre leurs opérateurs économiques à la purge des banques étrangères. C’est ainsi que depuis des décennies le taux des prêts bancaires au Togo est de 10 à 12% quand il est de 2 à 3% ailleurs en Afrique.
Ensuite, puisqu’en tels environnements la finalité de tout projet social et politique est la présidence à vie, ils mettent tous les mécanismes en place pour dominer et contrôler les élites financièrement émergentes afin que survive un règne à vie. Tous les citoyens et leur pays sont alors à genoux. On ne fabrique pas les champions, mais quand ils se fabriquent, on les détruit. Les dirigeants, eux-mêmes, prennent in fine, la gamelle pour se faire servir par les puissants et voler ce qui reste pour tout le monde. Dans ces pays, la corruption a tellement grandi que des gens appellent souvent de la présidence pour avertir des opérateurs économiques de la date anniversaire de Mr le président. Le combat pour chasser les longs règnes est honnêtement pour aider les dirigeants. Ils sont pris dans un piège, lutter pour les y chasser c’est les aider à se libérer.
Enfin, le rôle de certains opposants est de calculer les périodes d’agendas politiques tendus pour hausser le ton, alourdir le climat politique afin d’ouvrir les couloirs avec le dictateur, histoire de nourrir leurs comptes en banque. Plus ces méthodes durent, plus les crises s’éternisent et on oublie en exil les opposants inconditionnels qui luttent pour un vrai changement. D’ailleurs s’ils en meurent, la République se portera mieux. Cette opposition doit savoir que si de trop ils durent, leurs bienfaiteurs ne développeront que la culture de l’incompétence portée par une génération de jeunes fainéants qui raisonne avec l’estomac. L’exemple actuellement avec la célébration de la bêtise autour la constitution. Quel triste héritage aux prochaines autorités?
De ces pays existent en Afrique, le Togo en est un. Voilà objectivement parlant comment des gens sont devenus incompétents et si ça dure encore dans le cas précis du Togo, même lorsqu’un opposant arrivera au pouvoir, il risque d’héritier d’un capital humain méconnaissable et moralement abject. Même l’ironie de la nature ne dit rien au Togo qui se plaît dans sa hideuse exception. Dans mon pays on ne combat pas la bêtise, on l’a célèbre pendant longtemps pour qu’elle arrive à maturité, le temps qu’elle rentre dans l’inconscient collectif, qu’elle s’impose à l’opinion pour qu’on modifie finalement les contrats sociaux, constitution, pour la trouver une image civilisée. Si Ousmane et son président Bassirou étaient Togolais, ils mouraient en prison ou en exil.
Abi-Alfa / FB
Source : 27Avril.com