Togo-Faure Gnassingbé, Chef d’Etat togolais ou émissaire des organisations régionales ?

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« Il y a deux façons de se tromper : l’une est de croire ce qui n’est pas, l’autre de refuser de croire ce qui est ». Cette réflexion du philosophe danois Sören Kierkegaard sied parfaitement l’état général de la nation togolaise où les dirigeants se cachent derrière des clair-obscur.

Le monde connait actuellement des tensions géopolitiques qui, à long terme, peuvent redessiner les relations diplomatiques et économiques entre les Etats. Ce processus conduit déjà à des tensions sociales de part et d’autres avec la flambée des prix des produits de première nécessité, la baisse du pouvoir d’achat et une espèce de paupérisation générale des populations.

Le Togo n’échappe pas à ce phénomène ; et la population croupit quotidiennement sous le poids de la vie chère. Les Togolais font grise mine. Il leur est souvent reproché d’envahir les bars et débits de boisson malgré leur plainte de vie chère. Toutefois, c’est probablement pour noyer leurs soucis dans l’alcool. 

Politiquement, un statu quo s’est installé pour plusieurs raisons dont la volonté du régime en place d’étouffer toute opposition politique et la satisfaction de quelques partis politiques des mandats parlementaires et communaux à eux confiés (ils sont réduits au silence désormais).

Sur le plan socio-professionnel, le syndicalisme garant de la défense des droits des travailleurs, ne pèse pas plus qu’une plume d’oiseau. La politique intérieure du gouvernement de Mme DOGBE conduite sur les instructions personnelles du Chef de l’Etat, mène silencieusement les Togolais vers un goulot d’étranglement indescriptible. Comme si cela ne suffisait pas, l’extrême nord du pays est en proie à des assauts terroristes qui massacrent les pauvres citoyens.

Aussi surprenant que cela puisse être, les gouvernants semblent être insensibles à cette atmosphère délétère du pays. Malgré les appels et sollicitations à leur égard pour des mesures concrètes de soulagement de la population, ceux-ci sont occupés à trouver des solutions aux gouvernements et populations d’autres Etats. On se souvient qu’au lendemain de la levée des sanctions de la CEDEAO contre le Mali, le conseil des Ministres par la voix de Mme la Première ministre avait déclaré « toute son admiration » au Chef de l’Etat pour ses bons offices dans la résolution de ce différend. Selon les informations, Faure Gnassingbé est encore sollicité actuellement pour dénouer la brouille diplomatique entre le Mali et la Côte d’Ivoire dans l’affaire des « 49 soldats ivoiriens » appréhendés à l’aéroport de Bamako.

A l’analyse, le Chef d’Etat togolais apparait très actif sur les dossiers internationaux. Et au regard des résultats, il y semble particulièrement efficace. En revanche, sur les problèmes qui assaillent son propre pays, Faure Gnassingbé montre une certaine nonchalance. Les Togolais voudraient que le Chef de l’Etat se mette à leur disposition autant et faire plus qu’il ne fait ailleurs. Les concitoyens et mandants de Faure Gnassingbé réclament la même efficacité dans la résolution des problèmes économiques et sociaux du Togo.

En sa qualité de Chef d’Etat, il doit savoir raison garder se rendre compte qu’il n’est pas serviteur ni d’un parti politique au Togo, ni des organisations régionales. A moins que ce soit exprès que le Chef de l’Etat accepte de croire ce qui n’est pas et refuse de croire ce qui est.

Dans les faits aujourd’hui, ce qui est : c’est que les Togolais sont miséreux ; ils se nourrissent et se logent mal. Les Togolais se sentent marginalisés et étrangers sur leur propre territoire. Ce qui n’est pas : c’est l’illusion d’un Togo prospère et dynamique qu’on présente à l’étranger.

Barth K.

Source : icilome.com