Le paysage politique togolais est maussade. Et c’est peu dire ! Toute la classe politique togolaise, autant le parti au pouvoir UNIR que ceux de l’opposition (excepté quelques uns qui maintiennent encore la flamme de la lutte pour l’avènement de l’alternance), se la coule douce en attendant les prochaines échéances électorales pour bluffer une population désenchantée.
Les démocraties sont conduites et animées par les partis politiques qui en constituent l’âme. La politique n’est pas une option professionnelle dans laquelle on fait carrière à vie. Elle est plutôt un instrument au service d’une société qui se veut moderne et surtout démocratique. Ailleurs, il n’y a aucun fait social que le politicien ne saisit pas. Qu’il s’agisse de questions sécuritaires ou sanitaires, des retombées de la vie chère ou d’immigration, c’est d’abord la classe politique qui embrasse ces problèmes pour proposer ensuite des pistes de solution. Et le politicien efficace sait saisir les préoccupations immédiates et actuelles de son peuple et se révèle dans la lutte en faveur de l’épanouissement de celui-ci. Il n’y a de politique que des propositions et actions concrètes pour l’amélioration des conditions socio-économiques des peuples.
Ces analyses étant loin d’être une leçon de sciences politiques, font tout de même apparaître une espèce de bizarrerie dans le paysage politique togolais. A l’image d’un mélange d’eau et d’huile végétale où cette dernière reste à la surface de l’eau, on observe au Togo une classe politique qui surfe sur les attentes réelles du peuple. Le lien entre un peuple et ses Hommes politiques s’effritent au fil du temps dans cette nation. Et pour cause, les Togolais se retrouvent de moins en moins dans le combat que mènent les politiciens. D’ailleurs, le statu quo observé actuellement conduit à se demander s’il y a encore des hommes et des femmes qui se soucient du quotidien du Togolais.
Depuis les premières heures de la démocratie au Togo, le peuple a été de tous les combats. Les premières graines semées, les fleurs du multipartisme apparurent donnant l’espoir de récolte de fruits mûrs et agréables. Patatras ! les fruits n’ont pas tenu les promesses des fleurs. Les Togolais se sont sentis trahis par des hommes politiques qui, très souvent, n’ont eu qu’à satisfaire leur égo et à s’enrichir.
La constante remarque est qu’un seul parti politique dirige le Togo depuis plus d’un demi-siècle. Et ce parti réussit toujours à compromettre ses adversaires en les attirant à lui. Dans ces nombreuses alliances, parfois contre nature, les anciens opposants politiques deviennent plus doux que des agneaux. Les anciens défenseurs des libertés individuelles, les dénonciateurs des dérives autoritaires du pouvoir, les anciens lanceurs d’alerte sur les phénomènes de vie chère et autres deviennent silencieux.
A l’heure actuelle, les dernières élections législatives et locales ont permis à plusieurs partis politiques se réclamant de l’opposition d’être plus ou moins associés à la gouvernance du Togo. Et dès lors, ceux-ci sont devenus comme aveugles au réel problèmes des Togolais. Ils n’en ont que cure de la paupérisation avérée du citoyen. Le parti au pouvoir de son côté, s’emploie à maintenir cet impasse politique qui lui profite largement.
Le jeu politique, d’ailleurs, consiste à trouver voies et moyens pour être au-dessus de son adversaire. En cela, il n’est pas farfelu de dire que la classe politique est fatiguée. Elle est en panne d’inspiration. Accusant souvent le peuple de léthargie, elle oublie souvent que la cause provient de ses aventures passées. Il y a certainement une alternative politique à l’impasse dans lequel le Togo est plongé. Si les carriéristes politiques peinent à la trouver, il est souhaitable qu’il débarrasse le plancher.
Barth K.
Source : icilome.com