Le Togo est confronté à des défis majeurs en matière d’emploi. Avec une population jeune et en pleine croissance, le pays doit capitaliser sur sa jeunesse pour stimuler la croissance économique et réduire la pauvreté. Cependant, le sous-emploi, la faible productivité et le manque de protection sociale constituent des obstacles significatifs à la réalisation de ces objectifs.
Selon le récent Diagnostic de la Banque mondiale de la situation de l’emploi au Togo, le sous-emploi est un défi majeur pour la population togolaise. Environ 60 % de la population active est en situation de sous-emploi, ce qui signifie qu’ils travaillent moins de 35 heures par semaine. Cela a des implications profondes pour la stabilité financière des ménages, car de nombreux travailleurs ne gagnent pas suffisamment pour subvenir à leurs besoins.
La faible productivité est un autre défi majeur.
La plupart des travailleurs togolais sont engagés dans des activités à faible productivité, et de nombreux travailleurs doivent créer leurs propres emplois, souvent précaires. Le secteur formel offre des opportunités limitées, en particulier dans les zones rurales, ce qui oblige de nombreux Togolais à travailler dans le secteur informel.
De plus, le manque de protection sociale est préoccupant.
Moins d’un Togolais sur six a accès à une forme quelconque de protection sociale, ce qui signifie que la majorité de la population est vulnérable en cas de perte de revenus ou de maladie. Les travailleurs du secteur informel sont particulièrement mal lotis, car ils ne bénéficient pas de filets de sécurité en cas de difficultés économiques.
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Pour répondre aux besoins de la jeunesse togolaise, il est essentiel de développer un secteur privé dynamique. Cependant, seulement 15 % des entreprises togolaises appartiennent au secteur formel, et de nombreux travailleurs informels ne disposent pas des ressources nécessaires pour rejoindre le secteur formel.
Pour résoudre ces problèmes, le Togo doit créer un environnement propice à la croissance du secteur privé. Cela implique des réformes pour améliorer la compétitivité, faciliter l’accès au financement et renforcer la gouvernance. Le secteur agricole, qui occupe une grande partie de la population active, doit améliorer sa productivité, de même que le développement de l’industrie agroalimentaire.
En outre, le Togo doit investir dans le développement des compétences numériques et techniques de sa population pour favoriser la création d’emplois de meilleure qualité. Les politiques devraient également se concentrer sur l’amélioration de la productivité dans le secteur informel, en particulier pour les jeunes, les femmes et les populations rurales.
Enfin, étendre l’accès à la protection sociale, y compris pour les travailleurs du secteur informel, est essentiel pour préserver le bien-être des familles et soutenir la croissance de la productivité à long terme.
La résolution de ces défis nécessite une coordination multisectorielle et un engagement de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé. La collecte de données sur le marché du travail et les politiques sociales sera cruciale pour éclairer les décisions et garantir des interventions efficaces. Le gouvernement togolais a l’opportunité de mettre en place un agenda multi-sectoriel pour l’emploi, qui bénéficiera à la jeunesse togolaise et renforcera l’économie du pays.
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Source : Togoweb.net