Togo-Encore un kidnapping d’un responsable du PNP et d´autres citoyens à Lomé

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Au moment où dans certains pays autour de nous on assiste à la révolution kaki, expression d´un ras-le-bol des populations à cause de la mauvaise gouvernance, au Togo, pays qui concentre aujourd´hui tous les maux possibles dus à une gouvernance inhumaine cinquantenaire, l´eau continue à couler sous les ponts et dans les ruisseaux comme si de rien n´était. Pire, les tenants de la dictature, les impitoyables preneurs d´otages du peuple togolais ne manquent malheureusement pas d´inspiration pour continuer à faire voir de toutes les couleurs à tous ceux qui ont eu la témérité de vouloir penser autrement. Pendant que sous d´autres cieux, ceux qui ont eu le privilège d´être au pouvoir ne pensent qu´à l´amélioration des conditions de vie de leurs concitoyens, le pouvoir togolais et ses hommes de main, nourris et formés au bibéron du trésor togolais, fruit de tous les Togolais, ne font que concocter, tous les jours que Dieu fait, des scenari pour affaiblir davantage et décapiter toute velléité d´opposition vraie.

C´est ce que Sébabé-Guéffé Tchassanti Nouroudine, trésorier-adjoint du Parti National Panafricain (PNP), Alfa Ibrahim, militant du PNP de la diaspora allemande en séjour au pays, et d´autres Togolais viennent d´apprendre à leurs dépens. Alors qu´ils avaient l´habitude, comme il est de coutume un peu partout à Lomé et dans les autres localités du pays, de se retrouver presque tous les soirs devant cette boutique d´un proche à Agoeyinvé (Lomé) pour bavarder et faire passer le temps; alors qu´il n´y avait aucune raison qu´ils se reprochent quoi que ce soit, ceux qui croient détenir le droit de vie et de mort sur les Togolais ont tout simplement décidé se venir les embarquer au moment où les malheureux se trouvaient à leur place habituelle ce jeudi soir 27 janvier 2022. Paniquées et stressées, leurs familles comme d´habitude, doivent se démener avant de savoir que leurs proches sont conduits, sans mandat d´amener bien sûr, au tristement célèbre SCRIC ( (Service Central de Recherches et d’Investigations Criminelles). Que leur reproche-t-on? Une question, devenue comme un refrain, qui revient sur toutes les lèvres chaque fois que des Togolais sont sauvagement, brutalement et brusquement privés de liberté.

Comme nous l´écrivions plus haut, parmi les embastillés se trouve le trésorier général-adjoint du PNP en la personne de Monsieur Sébabé-Guéffé Tchassanti Nouroudine qui avait déjà goûté dans le passé aux affres des locaux du SCRIC et de la prison civile de Lomé avant d´être libéré. Alfa Ibrahim est certes militant du PNP section Allemagne, en séjour dans son pays natal depuis plusieurs semaines. Mais les deux personnes n´étaient pas entrain d´animer une réunion ou un meeting politique au moment de leur kidnapping. Et même si c´était le cas, est-il interdit de mener désormais des activités politiques au Togo? Jusqu´à ce jour aucune loi n´a interdit les activités politiques du Parti National Panafricain (PNP) sur le sol togolais. Les autres victimes de cette violente injustice s´appellent Boukari Abdoulrazak, Amadou Abdoulrachid et Banka Alidjénou. Le propriétaire de la maison à laquelle appartient la boutique devant laquelle toutes ces personnes citées plus haut se retrouvaient presque tous les soirs, et qui se nomme Léglo Yaovi, fut le premier à être  interpellé par les soudards du régime RPT-UNIR; à l´arrivée au SCRIC il sera aussi le premier à être libéré. Actuellement ce sont donc cinq (5) Togolais qui sont venus s´ajouter à ces plusieurs dizaines de détenus politiques dont plusieurs sont malades et dont surtout 7 sont déjà morts en détention ou peu après leur libération.

Naturellement les domiciles des kidnappés furent fouillés de fond en comble pour donner l´impression d´une procédure correcte contre des citoyens à qui on reprocherait des activités louches. Chez Sébabé-Guéffé Tchassanti Nouroudine, un ordinateur portable et des documents ayant trait à sa formation politique, le PNP, auraient été emportés. Au moment où nous écrivons ces lignes, nous ne pouvons pas dire, nos informateurs à Lomé non plus, ce qui aurait été trouvé et éventuellement emporté après les fouilles au domicile de Alfa Ibrahim, chez ses parents et dans la boutique de sa maman. Voilà ce que nous pouvons dire sur cette énième arrestation musclée de citoyens togolais qui ne demandent qu´à vivre en paix et en toute liberté. Une arrestation ou plutôt un enlèvement, aux allures d´un acharnement éthnico-tribal, qui vient confirmer que chez le régime incarné par Faure Gnassingbé, l´habitude reste malheureusement une seconde nature.

Cette honteuse image que nous renvoie aujourd´hui la CEDEAO qui regroupe des soi-disant chefs d´état dont la plupart ne peuvent constituer des exemples de bonne moralité dans leurs pays respectifs, n´est-elle pas un encouragement à des régimes comme celui du Togo, connu pour son aversion pour la vraie démocratie, pour la liberté, pour le respect des droits de l´homme, pour continuer à persécuter et à laisser mourir à tout-va tous ceux qui pensent autrement? La logique criminelle et inhumaine du régime togolais ne consiste-t-elle pas à ne penser qu´à la conservation à tout prix du pouvoir usurpé? Les évènements politiques en Guinée, au Mali et au Burkina-Faso ont sans nul doute joué un rôle dans la prise de décision de ces hommes et femmes obscurs autour de Faure Gnassingbé pour envoyer enlever des citoyens qui vaquaient à leurs occupations ou se reposaient tranquillement.

En pensant au vent de l´est suscité par Michail Gorbatschow au début des années 80  et qui avait conduit à l´effondrement des pays communistes de l´Europe Orientale, nous pouvons, au vu de ce qui se passe aujourd´hui au Mali et au Burkina-Faso, parler du vent du Sahel. Les bruits de bottes se font déjà entendre au Niger, et c´est une révolution qui ne s´arrêtera pas, avant d´avoir balayé tous les régimes incapables d´assurer le bonheur à leurs peuples. Donc une révolution inéluctable que ni l´arrestation, ni le kidnapping, ni l´envoi en exil, ou ni même l´assassinat d´opposants ne pourront arrêter. Sera-t-elle chez nous une révolution kaki ou une révolution suscitée par le peuple? Wait and see!!!

Samari Tchadjobo

Allemagne

Source : icilome.com