Togo: En colère, ‘Faure’ interdit Jeune Afrique à Lomé

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Le numéro 2958 de l’hebdomadaire panafricain Jeune Afrique a été interdit de vente au Togo par le pouvoir de Lomé II.

Un tour dans les shops, les librairies, confirme cette information. Aucun exemplaire de ce numéro dans les kiosques. A l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma, la réponse des libraires est claire: « L’ordre d’interdiction est venu d’en haut selon mes chefs. On n’a pas reçu le dernier numéro pour distribution…Peut-être à cause de la situation politique actuelle dans le pays, » confie Amevi, une distributrice de journaux dans le hall d’embarquement ce samedi. Chose étrange !

Les autorités n’ont de leur côté donné aucune explication sur la non commercialisation de ce numéro. Selon les informations qui sont parvenues à notre rédaction, la présidence togolaise serait gênée par le contenu « désobligeant, pimenté» à son égard. « Des articles jugés trop explosifs mais aussi révélateurs du jeu du pouvoir dans ce nouveau tournant décisif de la crise politique au Togo, »nous apprend une source proche du sérail.

A la une du numéro interdit, le journal titre: Togo: Avis de tempête! avec en image le président togolais Faure Gnassingbé l’air très soucieux, voire désorienté.


« Cette fois, c’est sérieux, du nord au sud, le pays gronde et Faure Gnassingbé est contesté comme rarement. Pour autant, rien n’est encore joué.» écrit le journal. En effet, cela fait plus d’un mois que les rues grondent contre le pouvoir de Faure Gnassingbé.

Le magazine a donc consacré des pages entières aux mouvements de contestations dans tout le pays contre le président Faure Gnassingbé. L’actualité sur la crise politique actuelle au Togo est suivie de très près par des médias nationaux qu’internationaux.

Plusieurs correspondants de la presse étrangère séjournent actuellement à Lomé notamment Libération, Canard enchaîné, Radio France Internationale, Economist, le magazine anglais.

Chaque média y va de son commentaire sur les manifestations et les revendications de l’opposition qui demande le retour de la Constitution de 1992.

D’après des sources, plusieurs correspondants internationaux se déclarent victimes d’intimidations dans l’exercice de leur fonction, citant pour la plupart des fonctionnaires des services de communication de la présidence.

Et comme le pouvoir de Lomé II aime plus polir son image à l’extérieur qu’à l’intérieur, des médias internationaux jugés trop tranchants sont simplement censurés. Bien avant l’interdiction de vente de Jeune Afrique, Emmanuelle Sodji, la correspondante de la télévision internationale francophone TV5Monde et de France 24 au Togo s’est vue retirer son accréditation par les autorités togolaises, après que ces dernières aient mis en cause sa couverture des récentes manifestations à Lomé.

À Lomé, la peur gagne les cœurs, le ciel s’assombrit, l’armée s’empare des bastions de l’opposition en attendant l’ordre du fils du Timonier pour un nouveau massacre à la nord-coréenne.

De Lomé, notre envoyé spécial.

Source : cameroonweb.com

 

La parution interdite au Togo

https://www.laboutiquejeuneafrique.com/#/common/product-article/102