Dans quelles conditions les Togolais arpenteront-ils le chemin des urnes l’année prochaine pour choisir les chefs de régions ? Assistera-t-on une fois encore à des élections aux pas de charge pour ensuite se retrouver sans frontières desdites régions comme c’est le cas pour les communes ? Quand on observe l’apathie des élus locaux et l’aveuglément de l’exécutif, le miracle ne semble pas proche de se produire.
30 juin 2019. Une date qui devrait demeurer dans la mémoire collective, mais qui, du fait de l’amateurisme du gouvernement en général et de celui du ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi en particulier, est classée dans la rubrique des faits divers.
Ce jour-là, les Togolais s’étaient déplacés pour choisir ceux qui devraient être les conseillers municipaux des 117 communes que compte le Togo ; un découpage à la va-vite doublé d’arrière-pensées politiques avait imposé quelques semaines auparavant le nombre des communes.
Mais qui dit découpage, dit limites. Découper un gâteau, fût-il le gâteau Togo commande quand même un semblant de sérieux autour de l’opération de découpage. Le gouvernement se serait appliqué, et le parlement aurait joué son rôle de contrôleur qu’on en serait pas au point mort, plus de deux ans après les élections municipales. C’est à croire que l’exécutif s’était résolu à organiser ces municipales à contre cœur. La preuve, les conflits liés aux limites territoriales du ressort des communes ne sont pas encore réglés. Il a fallu que la face émergée de la problématique soit dévoilée par la crise entre Golfe 5 et 7 pour réaliser que le ministre Boukpessi somnole sur ce dossier.
Quel maire ou conseiller peut se lever et dire avec exactitude les limites d’une commune de son ressort ? Combien de citoyens s’étant déplacés pour voter ce mois de juin 2019, peuvent dire les limites territoriales de leurs communes ?
Vendredi 29 octobre 2021, on apprend qu’au plus haut sommet de l’Etat, aucun décret n’a encore été pris pour préciser les limites territoriales entre les deux communes. Quid des autres communes ?
Il peut être aisé à certaines communes de reconnaître leurs limites, mais des 117, combien ont cette facilité ? Lorsqu’on réalise que, 28 mois après les communales, ni le ministre, ni le chef de l’Etat, encore moins les députés ne semblent pressés à s’acquitter de ce travail de délimitation qui devrait être le préalable à l’élection, on s’interroge sur les priorités de ceux-là.
Inexorablement, les élections régionales approchent. Et la probabilité qu’elles se déroulent dans les mêmes conditions d’ignorance des limites territoriales est forte.
S’agissant de la libération des passages piétons que sont les trottoirs, la réalité existe et embête sur certaines artères, surtout dès la nuit tombée. Et s’il faut faire d’une pierre deux coups, on devra aussi procéder par la pédagogie et déterminer les limites des trottoirs, selon les voies concernées. En guise d’exemple, c’est au bord de la bretelle Atikoumé-carrefour GTA que la Chambre de commerce et d’industrie du Togo (CCIT) a érigé des dizaines de containers pour des commerçants.
Déterminer le nombre de communes sans les délimiter avant les élections, c’est faire avancer le Togo, la tête en bas.
Godson K.
Source : Liberté / libertetogo.info
Source : 27Avril.com