Ce n’est un secret pour personne. Suspendre les manifestations publiques sur la base du « code du dialogue » est la nouvelle « trouvaille liberticide » du Contre-amiral Fogan Adégnon pour empêcher les citoyens togolais d’exercer leur liberté de manifestation à Lomé. Mais cette fois-ci, cette « pratique anticonstitutionnelle » ne passera pas avec le Front Citoyen Togo Debout.
Intervenant ce matin dans l’émission « Taxi Média Show » sur Taxi Fm, Me Raphaël Kpandé-Adzaré, deuxième Porte-parole du Front Citoyen « Togo Debout » (FCTD) rassure que le meeting d’information, de veille citoyenne et d’exhortation républicaine, prévu pour ce samedi 07 avril 2018 à Lomé, aura bel et bien lieu. Et ce, n’en déplaise à Fogan Adégnon, président de la délégation spéciale de la ville de Lomé.
« Si les gens pensent qu’on est légaliste dans ce pays. Et que mordicus, les gens continuent par s’en tenir au principe de la non-rétroactivité de la loi, je crois que c’est simple qu’on pense que les accords n’engagent que les signataires. Donc, nous avons répondu au Président de la délégation spéciale que nous ne pouvons pas accepter qu’on continue de manière indéfinie à nous imposer le contenu d’un accord (un communiqué de presse) auquel nous n’avons pas été associés », argumente l’avocat.
Pour lui, cette manière du Contre-amiral Fogan Adégnon consistant à brandir le « code du dialogue » pour empêcher les organisations syndicales et de la société civile d’exercer librement leur droit « relève purement d’une restriction de la liberté de manifestation et de réunion ». « Et nous ne pouvons pas accepter cette fois-ci », a lâché Me Raphaël Kpandé-Adzaré.
Et de poursuivre : « C’est pour cela d’ailleurs que nous avons d’ores et déjà saisi le facilitateur, le président Nana Akufo-Addo, pour lui dire qu’il y a une pratique anticonstitutionnelle érigée en règle par le président de la délégation spéciale de la ville de Lomé. Pratique liberticide et anticonstitutionnelle, parce que le code du dialogue n’a aucune valeur juridique. Et il ne peut jamais venir à bout des droits et libertés qui sont constitutionnellement protégés et universellement reconnus.
Nous avons saisi le président Nana Akufo-Addo. Et en plus, nous avons élevé une vive protestation que nous avons adressée au gouvernement, au parti UNIR et à la Coalition des 14 pour dire que, ce qui s’est passé pour faire un compromis politique, pour marchander la liberté de réunion et la liberté de manifestation dans un communiqué était grave. Et nous n’attendons pas subir indéfiniment les conséquences. On ne peut indéfiniment, de manière absolue, permanente et systématique empêcher les Togolais de manifester. Notre meeting aura bel et bien lieu demain en face du collège Plateau ».
Ce responsable du Front Citoyen Togo Debout pense que la police n’a aucun droit de disperser le meeting prévu pour demain. « Nous avons écrit au président de la délégation en lui signifiant que son obligation dans le contexte actuel est de prendre toutes les dispositions sécuritaires pour encadrer notre manifestation, qui est une manifestation pacifique citoyenne respectant les normes prévues par la loi. Si le président de la délégation ose nous faire disperser, je crois qu’il en assumera l’entière responsabilité. Ensuite la police ne peut pas venir nous disperser si elle n’est pas munie d’une décision d’interdiction. Et jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas eu une décision d’interdiction ou un arrêté. Une décision d’interdiction ne peut pas être une simple lettre. Parce que la loi dit clairement que si vous voulez interdire une manifestation, il faut le faire par une décision soigneusement motivée », a-t-il précisé.
Rappelons que c’est la troisième fois que le cumulard de fonctions, Fogan Adégnon interdit les manifestations publiques au sein de la ville de Lomé en se basant sur le code du dialogue. La dernière en date est la suspension, la semaine dernière, de la marche silencieuse de la Synergie des Travailleurs du Togo (STT).
A. Godfrey
Source : www.icilome.com