Depuis hier dimanche soir une délégation ghanéenne conduite par le Ministre de la sécurité Albert Kan-Dapaah est arrivée à Lomé avec pour objectif de baliser le chemin pour l’ouverture d’un dialogue entre les différents protagonistes de la crise togolaise.
Il s’agira de mettre en place un comité technique composé à la fois des représentants de la coalition des 14 partis de l’opposition et des représentants du régime obscurantiste togolais.
Ce comité sera chargé de veiller à la satisfaction des préalables émis par les leaders de l’opposition notamment la libération des détenus politiques dont les deux imams arrêtés, la levée des sièges sur les villes de Mango, Sokodé et Bafilo, la levée des poursuites judiciaires contre les acteurs politiques dans le cadre des incendies des marchés du Togo.
La médiation ghanéenne qui avait déjà à sa disposition les cahiers de charge, avait rencontré et rendu compte à l’usurpateur Faure Gnassingbé qui demeure réticent sur la satisfaction de ces revendications.
Mais une pression des Chefs d’États de la sous-région ouest-africaine, de la France et surtout du président Nana-Akuffo Addo ne lui permet plus de se débiner comme à son habitude, le Ghana cherchant à conclure au plus vite sa médiation afin de permettre au Togo de retrouver les voies d’une transition démocratique.
Dans cette optique, déjà à Londres début de semaine dernière, puis bien avant à Accra, Akuffo-Addo avait convié les anciens ministres François Akila-Esso Boko de l’intérieur et Pascal Akissoulèlou Bodjona de l’administration territoriale à donner leurs points de vue sur des solutions de sortie de crise.
Dans la même perspective mais avec des résultats moindres, Alpha Condé le président guinéen avait reçu durant plusieurs jours à Paris, les trois principaux responsables de la coalition Jean-Pierre Fabre, Brigitte Adjamagbo-Johnson et Tikpi Atchadam.
La grave crise qui secoue le Togo depuis la captation du pouvoir en 2005 par le dinosaure Faure Gnassingbé, s’est aggravée le 19 août dernier par des manifestations populaires organisées à travers le pays par le Parti national panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam réprimées brutalement et qui ont fait au moins 16 morts selon un décompte de l’Agence France Presse.
Ce parti réclamait le retour à la Constitution de 1992 plusieurs fois charcutée qui limitait le mandat présidentiel à deux quinquennats et le vote de la diaspora. Ces réclamations sont reprises en coeur par l’ensemble de l’opposition togolaise qui en fait dorénavant son crédo.
Le Ghana qui ne compte pas se faire berner par le régime togolais au regard des nombreux dialogues et accords passés mais dont les résultats n’ont jamais été mis en oeuvre par le RPT/UNIR joue son va-tout pour contraindre Faure Gnassingbé à lâcher du lest.
Ainsi selon des confidences du principal délégué de Akuffo-Addo, le dialogue pourrait s’ouvrir très rapidement avant le 10 décembre prochain.
Parallèlement, la coalition des 14 maintient la pression de la rue et convie les populations à faire des démonstrations gigantesques de rue les 29, 30 novembre et 02 décembre, dates qui coïncident avec les travaux du sommet Union européenne-Afrique à Abidjan.
Cette fois, Faure Gnassingbé et ses caciques se retrouvent dos au mur et n’auront d’autres choix que de satisfaire les volontés des Togolais qui veulent son départ de la régence du trône pour au plus tard 2020, au risque de se faire purement et simplement déloger.
Anani Sossou
27Avril.com