La manifestation prévue de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) le 25 juin à Bè-Kodjindji (dans le Golfe 1) n’a pas reçu le quitus des autorités togolaises. Pour une nouvelle fois, cette manifestation a été reconduite.
« L’organisation d’une telle manifestation dans un contexte sécuritaire sous-régional et national actuel très préoccupant (était) de nature à compromettre les efforts pour préserver l’ordre public et la sécurité nationale », a justifié le ministre de la Sécurité et de la protection civile Yark Damehame.
Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, la Coordinatrice de la DMK a de son côté dénoncé les agissements d’une « république bananière » : «Jamais nous ne laisserons nous supprimer le droit d’organiser des activités politiques. On se croirait dans une République bananière et de penser que notre sort est entre les mains de ce gouvernement, je vous assure que cela inquiète beaucoup de Togolais. Nous n’entendons plus laisser ceux qui se sont imposés à la tête de ce pays continuer tranquillement à dormir, à ne pas du tout s’occuper sinon que de détourner les ressources, et de prendre des décisions inadéquates qui ne font que souffrir les Togolais ».
La DMK n’en démord pour autant pas, elle qui a décidé de reprogrammer la manifestation qui aura cette fois lieu le 16 juillet prochain au même endroit. Dans moins de trois semaines, on saura si cette manifestation aura ou non lieu. Quoi qu’il en puisse advenir, l’acharnement des autorités à refuser à l’opposition des manifestations sous prétexte que le contexte sécuritaire ne s’y prête pas n’arrive pas à emporter la conviction de bien des Togolais qui y voient plutôt une envie d’éteindre politiquement et à jamais l’opposition.
Avant c’était le covid, maintenant s’y ajoute le contexte sécuritaire. Soit, mais comment voir dans cette propension du gouvernement à toujours opposer une fin de non-recevoir aux Togolais envie de manifester, autre chose qu’une envie de tuer la liberté d’expression, si tant est que cette liberté d’expression soit encore en vie dans un pays programmé à être gouverné à sens unique et par des gens qui ont plus que montré leurs limites ? Derrière la fumée de ce refus, se cache le feu d’une contestation qui ne s’est jamais démentie d’un Agbéyomé Kodjo qui ne veut pas fermer les pages de la présidentielle de février 2020.
Les Togolais en on plus qu’assez de ces guerres byzantines. S’il le veut, le gouvernement peut encadrer cette manifestation sans qu’il suinte le moindre dérapage, le moindre accroc. Mais il préfère faire l’impasse. Pour un pouvoir qui se pique de capacité d’organisation, on a connu plus rassurant. Il ne suffit pas de vendre à l’extérieur l’image d’un Togo ouvert à la liberté d’expression, il faut le prouver en interne. Mais cela, on a bien du chemin à parcourir.
Source : Le Correcteur
Source : icilome.com