Togo, CEET / Mouvements d’humeur: Intimidations en réponse aux doléances des employés

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Depuis quelques mois, les mouvements d’humeur des agents de la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET) ponctuent les journées dans les agences. Ils ont encore manifesté leur mécontentement les mardi et mercredi au siège de la compagnie à Lomé et dans la quasi-totalité des agences sur le territoire national; réclamant de meilleures conditions de vie et de travail. Face aux cris des employés, les organes de gestion n’ont pour réponses que: silence et intimidations.

Entre autres messages inscrits sur les pancartes, on pouvait lire : « Applications des 10 mesures du président de la République », « Ne touchez pas aux 10 mesures du chef de l’Etat», « Faure au secours », « Revalorisation de la prime de transport », « Application du reste du taux d’inflation avec rappel ». La revendication principale reste la même, au détriment de l’application des 10 mesures du chef de l’Etat contre la vie chère ; le « respect de l’application totale du statut du personnel CEET ». Le mois dernier les mouvements d’humeur spontanés des agents de la compagnie électrique ont connu une accalmie suite à un accord obtenu après des réunions entre les responsables de la compagnie et les syndicats sur convocation du Directeur Général. Le Procès-verbal desdites réunions (les 05,06, O7 et 10 octobre 2022) actait à l’issue des échanges, « l’accord des parties à une revalorisation salariale d’un pourcent 1% au titre de l’exercice 2022 effective à compter du 1er juillet 2022 ». Les partenaires sociaux ont également convenus d’une « revalorisation salariale additionnelle de trois pourcent 3% au titre du même exercice effective à compter du 1er octobre 2022 ». Tout ceci « sous réserve de l’appréciation de Conseil d’Administration.

Les agents attendront en vain, l’application des décisions du procès-verbal du 10 octobre pourtant « transmis aux organes de gestion de la CEET pour approbation ». A travers une note d’information datant du 18 octobre, la Direction Générale rassurait le personnel du reversement au mois de novembre 2022 des rappels relatifs à la revalorisation salariale, toujours après approbation reçue. Contre toute attente, une nouvelle note d’information de la Direction Générale en date du 21 novembre vient rappeler au personnel son regret de n’avoir « jusqu’à ce jour pas pu obtenir cette approbation, et quelle continue, avec espérance, de faire le suivie de la demande auprès des organes de gestion de la compagnie ». Face à cette situation, les employés se disent « désabusés ». « Le silence du PCA, du Ministre de tutelle fait penser que nous somme roulé dans la farine», dénonce-t-on dans le rang du personnel de la compagnie.

Roublardise et intimidations des organes de gestion

Les nouveaux mouvements spontanés de débrayage, relatif au report de l’application des 3% de la revalorisation salariale ont conduit le mercredi 24 novembre, à une réunion au ministère de la Fonction Publique, du Travail et du Dialogue Sociale. A en croire les syndicats, la rencontre était essentiellement d’ordre informatif. Il leur fallait retenir l’illégalité du mouvement en cours depuis le 22 novembre 2022 selon les dispositions de l’article 320 du nouveau Code du Travail. Pour ce fait, les employés ont été invités à mettre fin au mouvement pour éviter de s’exposer à la rigueur de la loi. Il leur a été aussi garanti la mise en place de dispositions au fin de sanctionner tout contrevenant. Pourtant, « il suffit juste que les gens en haut (ndlr les autorités) prennent leurs responsabilités », abdique un syndicaliste.

L’article 320 évoqué stipule ce qui suit : « sont interdits, toute grève et tout lock-out déclenchés en violation des dispositions d’un accord de conciliation ou d’une sentence arbitrale ayant acquis force exécutoire ». La violation de cette disposition coutera à l’employé, « la perte du droit à l’indemnité de préavis, à l’indemnité de licenciement et aux dommages et intérêts pour rupture de contrat ».

Le retour au calme à la Compagnie Energie Electrique du Togo (CEET) passera-t-elle par les intimidations ? Cette méthode semble être l’arme la plus redoutable qu’exhibe les gouvernants pour faire taire les revendicateurs pour de meilleures conditions de vie et de travail. Comme à EDITOGO, les employés de la CEET sont contraints de garder le silence. La restriction des espaces de droits et libertés du peuple togolais en parti.

Source: L’Alternative / presse-alternative.info

Source : 27Avril.com