Togo: Ce que pouvoir et opposition ont dit à la délégation américaine à Lomé

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En dehors du dialogue inter togolais ouvert depuis le 19 février dernier, des tractations diplomatiques se multiplient pour la résolution de la crise sociopolitique que traverse la Terre de nos aïeux depuis bientôt sept (7) mois. La semaine dernière, une délégation américaine a séjourné à Lomé et a pris langue avec la coalition de l’opposition et la partie gouvernementale. La délégation conduite par Mme Klark a promis aux deux parties le soutien des Etats-Unis pour une rapide sortie de crise.

La diplomatie américaine ne reste pas en marge des tractations en cours pour la résolution de la crise togolaise. En attendant que le dialogue politique, actuellement suspendu, ne reprenne dans les prochains jours, une délégation américaine a séjourné la semaine dernière à Lomé. La délégation a rencontré vendredi dernier une délégation de la coalition des 14 partis de l’opposition togolaise.

La cheffe de la délégation, Mme Klark aurait indiqué au regroupement de l’opposition que les Etats-Unis s’engagent dans la résolution de la crise que traverse le Togo. Selon des informations livrées par des responsables de la Coalition, la délégation aurait affirmé que le gouvernement américain estime que le peuple togolais devrait jouir de sa souveraineté et de sa liberté. Elle a évoqué la question d’une éventuelle transition et demandé aux américains d’oeuvrer dans ce sens.

Les mêmes sources précisent que les membres de l’opposition qui ont rencontré la délégation ont réitéré leur volonté de voir Faure Gnassingbé quitter le pouvoir avant 2020.

Avant la réunion avec le regroupement de l’opposition togolaise, la délégation de Mme Klark a eu à rencontrer la veille, pour le compte du parti au pouvoir et du gouvernement togolais, le ministre togolais de la fonction publique. 

Avec Gilbert Bawara, la mission américaine a procédé à un tour d’horizon des récents développements politiques au Togo. Les longs échanges entre les deux partis ont porté essentiellement sur le dialogue politique et les perspectives.

Pour celui qui fait désormais office de véritable porte-parole du régime de Faure Gnassingbé et qui conduit également la délégation du gouvernement au dialogue, les autorités togolaises apprécient hautement l’attention et l’intérêt que les partenaires extérieurs accordent à la situation au Togo, et les différentes initiatives pour contribuer à la recherche d’une solution aux débats politiques actuels.

Dans ce sens, le ministre Gilbert Bawara souligne les efforts louables déployés par le Groupe de 5, parmi lesquels l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique. Il a affirmé avoir rassuré ses interlocuteurs quant à l’engagement et à la détermination du président Faure et de son gouvernement à ne pas se départir des objectifs essentiels assigné au dialogue. Il s’agit de parvenir à un apaisement et une décrispation durables du climat socio-politique, créer les conditions de compromis permettant de conduire résolument à son terme la révision constitutionnelle en tenant compte des contributions que les acteurs politiques pourraient apporter dans le cadre des pourparlers en cours et enfin créer les conditions d’élections irréprochables et incontestables.

« Tout le reste ne nous intéresse pas. La surenchère, les mensonges, les désinformations et les intoxications, les menaces et les fuites en avant relèvent de la propagande et de la politique politicienne et c’est le propre même de l’opposition togolaise. Nous restons calmes et sereins et nous continuons à agir pour une issue heureuse du dialogue pour le bien commun et l’intérêt exclusif du pays, car je ne crois pas que l’on fasse œuvre utile en continuant à bercer d’illusions et de promesses fantaisistes une frange de la population. La Facilitation mène un travail extrêmement délicat et nous devons tous démontrer davantage d’égard et de respect pour les efforts déployés. Nous lisons et nous écoutons quotidiennement beaucoup de choses qui sont loin de la vérité, mais nous préférons garder le silence », a-t-il confié  .

Le ministre Bawara ajoute qu’en toute hypothèse, les Togolais qui ne partagent pas certaines pratiques et certains agissements, tout comme le gouvernement, ont tiré des enseignements précieux par rapport à tous les événements qui se sont produits depuis le 19 août 2017.

« Dans tous les cas de figure, nous saurons prendre nos responsabilités et nous assumer face à toutes les éventualités », précise-t-il.

Selon plusieurs sources, le même ministre Gilbert Bawara a été aperçu à plusieurs reprises à l’hôtel du 2 février ce vendredi et samedi en compagnie du ministre ghanéen de la sécurité nationale, qui a séjourné dans la capitale togolaise sans doute pour faire le point des consultations qui se sont déroulées les 6 et 7 mars à Accra entre la coalition et les autorités ghanéennes. Interrogé sur le sujet, le ministre s’est refusé à tout commentaire tout en confirmant que les contacts avec la facilitation demeuraient constants.

Pendant ce temps, les togolais restent sans nouvelles de quand pourra redémarrer le dialogue politique. La coalition de l’opposition menace de reprendre les manifestations de rues dans une semaine si le facilitateur ne réussissait pas à arracher du pouvoir l’arrêt de la préparation unilatérale des prochaines échéances électorales, notamment. A ce jour, aucune évolution n’est à signaler.

TogoBreakingNews.info